vendredi 15 juin 2012

Retour sur les Journées Consulaires de Lyon



Comme l’indiquait le précédent post, j’étais le week-end dernier à Lyon, sur la place Bellecour, pour les Journées Consulaires.

Rappelons que le Corps Consulaire de Lyon compte plus de 70 pays représentés par leur Consulat, dont la juridiction s’étend parfois bien au-delà de Rhône-Alpes, de l’Auvergne et de la Bourgogne. C’est le 1er en France et le 8e en Europe par le nombre de ses consulats. En fonction de l’étendue et de la diversité des missions, mais surtout de l’importance numérique de la communauté présente, les Etats ont des Consulats qui sont dirigés par des Chefs de poste, appelés couramment Consuls, et qui sont soit Diplomates de carrière, soit Diplomates honoraires selon qu'ils sont fonctionnaires du Pays d'envoi ou non.

Tout comme il y a des différences de statut entre les Consuls, il y a eu des différences de moyens entre les Consulats pour présenter leur pays. En ce qui concerne le stand de la Lituanie auquel je donnais un coup de main, au-delà des prospectus touristiques qui avaient pu être récupérés, je pense que notre équipe offrait une palette de connaissance qui permettait de renseigner les visiteurs.

L’entrée étant gratuite, nous avons vu passer tous types de visiteurs, allant du papivore (quelqu’un les bras chargés de sacs, passant de stand en stand pour tout ramasser) à l’historien le plus pointu. J’ai été agréablement surpris du nombre de gens qui étaient déjà allés en Lituanie, touristes ou étudiants Erasmus. Mais reconnaissons que la plupart des autres avaient encore du mal à situer la Lituanie sur la carte.

Une anecdote en ce qui me concerne : j’ai donné (comme j’ai pu ……) la recette des cepelinai à un Japonais qui écrivait un livre sur les plats nationaux de chaque pays. C’est particulièrement cocasse quand on connaît mon penchant limité pour ce met !

Voici quelques photos de cette manifestation.


De g. à dr.: Pierre Minonzio, Consul a.h. de Lituanie en Rhône-Alpes, Mme l'Ambassadeur de Lituanie, M. Gérard Collomb, Maire de Lyon, ? . Derrière, je surveille

Je suis bien entouré: à gauche, Veronica Hidekel, représentante en France de l'agence réceptive lituanienne Taïga Euro Baltika; à droite, Anne-Marie Goussard, Consul a.h. de Lituanie en Champagne-Ardennes, Présidente de la Coordination des Associations France-Lituanie


mercredi 6 juin 2012

Encore parti !


Je repars demain (jeudi 7 Juin), cette fois en direction du sud-est et principalement de Lyon.

Cette fois, c’est pour aider à la tenue et à l’animation du stand de la Lituanie lors des Fêtes  Consulaires, place Bellecour.


Le Corps Consulaire de Lyon compte plus de 70 pays représentés par leur Consulat, dont la juridiction s’étend parfois bien au-delà de Rhône-Alpes, de l’Auvergne et de la Bourgogne. A l’occasion des Fêtes Consulaires, le Corps consulaire de Lyon, offre au public toute la diversité et la richesse culturelle de 60 pays dans un village international. Deux jours ailleurs, à travers les cinq continents du monde, périple inoubliable où couleurs, saveurs, musiques s’entremêlent harmonieusement ; originale féerie de costumes, de rythmes et de convivialité.


Une large place est également réservée aux associations à vocation internationale pour la complémentarité de leurs actions dans l’activité lyonnaise.

Les Fêtes Consulaires sont ouvertes au public :
Ø  Le samedi 9 Juin, de 11H à 20H
Ø  Le dimanche 10 Juin de 12H à 18H.

Si vous êtes dans la région, venez nous voir ! C’est gratuit !!

Je reviens à ma base le lundi 11 Juin dans l’après-midi.


lundi 4 juin 2012

Deux Généraux Dutertre aux XVIIIe-XIXe siècles

Officiers généraux à l'époque du Premier Empire


Comme l’indiquait mon précédent post, j’étais jeudi dernier au Service Historique de la Défense (SHD) à Vincennes pour consulter le dossier du Général comte Liudvikas Mykolas Pacas (cote 7 YD 624), né le 19 Mai 1778 ou 1780 (!), touche finale d’un article que j’écris pour les « Cahiers Lituaniens ».  

J’en ai profité pour consulter les dossiers de deux Généraux de la même période, au nom « bien connu » : le Maréchal de Camp (= Général de Brigade) Alexandre Maximilien Dutertre (cote 8 YD 2577), né le 24 Février 1774 et le Général de Brigade François Dutertre (cote 8 YD 453), né le 4 Septembre 1860. Deux homonymes, mais deux destins totalement différents.

On notera en préambule que ce qui peut être consulté au SHD sont essentiellement des dossiers administratifs et que ce n’est donc qu’incidemment que l’on peut connaître le côté opérationnel des carrières. On précisera également que le grade de Maréchal de Camp a fait son apparition au XVe siècle, mais qu’il avait été remplacé le 21 Janvier 1793 par celui de Général de Brigade, avant d’être remis en vigueur sous la Restauration et la Monarchie de Juillet.

Alexandre Maximilien, vicomte du Tertre est né le 24 Février 1774 à Montreuil, dans le Pas-de-Calais. Il entre au service le 15 Mars 1788 (à l’âge donc de 14 ans) en qualité de Page de Madame. Mais, au début de 1791, il émigre à l’armée des Princes et devient Officier au Royal Bourgogne Cavalerie le 20 Octobre 1791 (à 17 ans !), puis, à partir du 22 Février 1793, il sert dans l’armée hollandaise jusqu’en 1802 (1793-94 : Belgique, 1795 : Allemagne, 1799-1802 : Irlande et Angleterre).

Suit un trou jusqu’au 1er Juillet 1814 (Rappel : les adieux de Fontainebleau de l’Empereur Napoléon 1er ont eu lieu le 20 Avril 1814), date à laquelle il est nommé Lieutenant-colonel dans la Compagnie de gendarmes de la garde (ex Maison militaire du Roi). Et on découvre incidemment que le vicomte du Tertre est devenu Dutertre ! Il s’en suivra une carrière essentiellement locale dans le Pas-de-Calais. Nommé Colonel le 18 Mars 1815, il est Commandant supérieur de la ville de Calais le 19 Juillet 1815, puis Commandant de la Légion départementale du Pas-de-Calais le 11 Octobre 1815. On le retrouve Maréchal de Camp le 22 Mai 1825, nommé Inspecteur général de l’Infanterie le 27 Mai 1827. Malgré 3 blessures, on a affaire là à une carrière peu opérationnelle.

Le destin de François Dutertre est tout à fait différent. Il est né à Mayenne (dans la Mayenne……) le 4 Septembre 1760. A partir du 1er Mars 1781, il est soldat au Régiment de Royal Vaisseaux (qui deviendra en 1791 le 43e Régiment d’Infanterie de Ligne), qui avait pour vocation essentielle, sous l’Ancien Régime, de servir sur les bateaux et dans les colonies. On sait qu’il a servi 6 ans sous les ordres du Bailli de Suffren, de La Motte-Picquet et du comte d’Estaing, et qu’il a participé aux prises des îles de Grenade, Ste Lucie et Tobago.

On le retrouve lors de la Révolution Sous-lieutenant des Fédérés Nationaux le 18 Juillet 1792, et il est blessé le 10 Août 1792 …… en défendant le Roi aux Tuileries. La même année, il fait la campagne de l’Armée du Nord sous le Général Dumouriez. Huit mois plus tard, Capitaine au 1er Bataillon des volontaires de l’Orne le 1er Mars 1793. A la bataille du Mans (21 Décembre 1793), il enlève un drapeau aux Vendéens. Encore 11 mois, et il est Adjudant-général le 15 Pluviôse an II (= 3 Février 1794 – L’Adjudant-général était, sous la période révolutionnaire, un Officier de grade supérieur à celui de Colonel, qui exerçait des fonctions administratives ou d’état-major au niveau d’une Division). Pas le temps de changer de galons car, le 18 Pluviôse an II, soit 3 jours plus tard, il est nommé Général de Brigade ! Un an, sept mois pour passer de Sous-lieutenant à Général de Brigade, un rêve…… Le 26 Juin 1794, il est à la bataille de Fleurus, aux ordres du Général en chef Jourdan, qu’il suivra à l’Armée de Sambre-et-Meuse.  

Son ascension est stoppée à l’époque du couronnement de Napoléon 1er car il refuse de cautionner l’élévation de Bonaparte à la dignité impériale. Il est exilé à Douai, puis à Chaumont. Il reprend du service en 1809 car il est à Wagram (5-6 Juillet 1809) sous les ordres du Général Lannes. Il est en Prusse, en Autriche et en Russie, puis de nouveau exilé à Londres, sans qu’on en connaisse la raison. En 1814, il n’est toujours « que » Général de Brigade, et il est employé dans l’Armée de Lyon, aux ordres du Maréchal Augereau. On le retrouve en 1815 dans les volontaires royaux opposés à Napoléon.

Le Général François Dutertre a été blessé 22 fois au cours de sa carrière. On ignore la date de sa mort, on sait juste qu’il avait pris sa retraite à Blois le 1er Septembre 1817 avec le grade de Maréchal de camp.

Loin de moi l’idée de vouloir établir une filiation avec l’un ou l’autre de ces Généraux. Qui sait, dans une vie postérieure, quand je serai vraiment à la retraite !...... Je voulais simplement souligner, à travers deux Généraux contemporains et homonymes, combien leur destin avait pu être erratique et divergeant.

Corps royal de l'Infanterie de marine (1782 - 1786)