A la recherche du 1er Mai à Riga

Il serait illusoire de chercher des brins de muguet à acheter dans les rues des Etats Baltes. Tout d’abord parce qu’ici, début Mai, le printemps vient à peine d’arriver. Mais surtout parce que cette tradition est spécifiquement française (élargie à la Belgique et à la Suisse). On la fait remonter à Charles IX (1561), mais ce n’est qu’au début du XXe siècle qu’elle sera associée à la « Fête des Travailleurs », elle-même instaurée en 1890.

Je lui alors parti dans Riga, à la recherche de manifestations syndicales. En fait, le taux de syndicalisation semblant être assez faible en Lettonie, je n’ai pas été surpris de constater que la seule manifestation que j’aie trouvée (et qui, apparemment, était la seule à être organisée), ait été celle d ‘un parti politique, le Saskaņas centrs, ou Centre de l’Harmonie.

Le Saskaņas centrs est un parti politique de gauche, essentiellement russophone, créé en 2005, qui est une alliance entre deux anciens partis pro-russes, le Latvijas Sociālistīskā partija (Parti Socialiste de Lettonie) et le Tautas Saskaņas partija (Parti de l’Harmonie nationale). Ces deux partis avait été alliés de 1998 à 2002 au Parti Līdztiesība (Égalité des droits) de Tatjana Ždanoka, ancien député du Parti communiste d’Union soviétique, actuel député européen.

Son président est depuis 2005 le journaliste Nils Ušakovs, devenu en 2009 Maire de Riga. Aux élections au Parlement européen de 2009, le Centre de l’Harmonie remporte 19,5 % des voix et obtient deux sièges de députés européens (sur 8 attribués à la Lettonie), dont celui d’Alfrēds Rubiks, dernier Maire communiste de Riga de 1984 à 1990.