Au début de mon installation à Riga, on m’avait demandé sur ce blog comment je me débrouillais pour parler, notamment dans ma recherche d’appartement.
Tout d’abord, je triche : j’ai un ami letton russophone, lethophone (il semblerait que ce soit le terme pour caractériser quelqu’un qui parle letton) et anglophone. C’est, je le reconnais, la solution de facilité.
Ensuite, il m’arrive de pouvoir aligner 3 mots de russe à la suite. Car 94 % des résidents de Lettonie parlent russe (et seulement 91 % le letton, ce qui me parait même beaucoup).
Enfin, il m’est peu ou prou possible de comprendre le sens d’une phrase écrite en letton, grâce à une connaissance, même superficielle, du lituanien (mais les locuteurs de ces deux langues ne peuvent pas communiquer entre eux couramment).
Car, en ce qui concerne les langues plus exotiques (vu d’ici), 29 % des résidents parlent anglais, 16 % l’allemand, 3 % le polonais, le bélarusse ou l’ukrainien, 2 % le lituanien. Le français ? Moins de 1 %. En effet, notamment chez les jeunes et dans les lieux les plus touristiques de Riga, de plus en plus de gens en contact avec le public parlent anglais.
Le letton, seule langue balte survivante avec le lituanien, est la langue maternelle d’environ 1,4 millions de personnes en Lettonie, plus 500 000 à l’étranger, principalement aux Etats-Unis (100 000) et en Russie (60 000). C’est la seule langue officielle de la Lettonie, ce qui donne parfois lieu à des situations assez surréalistes, notamment à Riga et surtout à Daugavpils, tout le monde parlant russe mais tout étant écrit en letton. Le fait que la langue russe devienne, elle aussi, une langue officielle de la Lettonie est une revendication des partis politiques représentant la minorité russophone. Mais accepter une telle revendication signifierait à moyen terme la disparition du letton.
La langue live a un statut particulier. C’est une langue finno-ougrienne, avec beaucoup d’éléments archaïques. Environ 170 personnes considèrent qu’ils sont des Lives, sur la côte nord de la Courlande (cf. carte), alors que, d’après le chroniqueur Henri le Letton, ils occupaient toute la Livonie et la Courlande aux XIIe – XIIIe siècles. Aujourd’hui, il semblerait que seule une vingtaine de personnes puisse comprendre la langue live. En 1991, les Lives ont été reconnues « peuple autochtone de la Lettonie », et leur zone de peuplement actuelle placée sous la protection de l’Etat.
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