La plus ancienne des bibliothèques de Lettonie, mais aussi de Pays Baltes a vu le jour à Riga en 1524, après que la Réforme se soit implantée en Livonie et que les bibliothèques des monastères aient été « reprises » par l’Etat. Au fil des siècles, des livres furent été transférés à l’étranger du fait des occupations, ou détruits au cours des guerres.
C’est le 29 Aout 1919 que le Conseil des Ministre de Lettonie décide d’établir une bibliothèque d’Etat, la Latvijas Nacionālā bibliotēka. Elle bénéficiera de toute sorte de documents « en déshérence » du fait de l’effondrement de l’Empire russe, mais elle « héritera » également de bibliothèques particulières de familles aristocratiques rentrées en Allemagne ou en Pologne après la Première Guerre Mondiale. Elle recevra enfin des dons, dont le plus notable est celui de la collection constituée au XVIIIe siècle par l’homme d’Eglise allemand Gustav Bergman qui possédait tous les livres publiés en Letton depuis le XVIe siècle.
Les nazis pillèrent les collections en 1944 (la République Fédérale allemande les restituera en 1992) et les soviétiques les brûlèrent en 1946. La bibliothèque emménagera finalement en 1956 dans les locaux qu’on lui connait aujourd’hui, notamment au 14 Krišjāņa Barona iela. Elle comporte aujourd’hui 4,5 millions de pièces, allant du patrimoine historique letton aux ouvrages soviétiques.
Le vendredi 18 Juin 2010, à 15H, le plancher de la salle de stockage principale du bâtiment principal de la bibliothèque s’est brusquement effondré, précipitant 1 200 livres de littérature étrangère dans la cave, en en menaçant 77 000 autres. Grâce aux volontaires, aux pompiers et à l’Armée, tous les livres purent être déménagés et sauvés en 4 jours (photos).
Mais chacun s’est accordé pour dire qu’il était nécessaire que la Bibliothèque nationale dispose d’un autre bâtiment, unique, que les huit, généralement vieux d’un siècle, dispersés dans Riga qui l’abritent actuellement.
Ce nouveau bâtiment est un peu l’Arlésienne, puisqu’on en parlait déjà en 1928 puis en 1974. Sa construction a finalement débuté en Juin 2008, suivant les plans de l’architecte Gunars Birkerts (d’origine lettone mais vivant aux Etats-Unis), qui a déjà élaboré 18 projets de bibliothèques de par le monde. Le bâtiment, montagne de verre de 14 étages baptisé « Château de lumière », est situé en face de la vieille ville de Riga, parallèlement à la Daugava, au débouché du Pont de pierre (Akmens tilts). Il pourra abriter 8 millions de pièces. Son coût est estimé à 114,6 millions de Lats hors taxes (135,2 millions de Lats avec la TVA, soit 193,1 millions d’Euros), ce qui fait qu’en période de crise, il a beaucoup de détracteurs, à commencer par le Président Zatlers lui-même qui avait proposé la suspension du projet ! Espérons que l’effondrement du plancher du 14 Krišjāņa Barona lui aura fait changer d’avis.
La nouvelle bibliothèque est supposée être construite en 3 ans, plus un an pour déménager toutes les collections. Ça permettrait d’envisager une inauguration en 2012. Juste à temps pour accueillir mon prochain livre ?
Le site internet (en Anglais) de la Bibliothèque nationale de Lettonie :
http://www.lnb.lv/en/home/learn-more-about-the-new-nll
Lire également : http://www.regard-est.com/home/breve_contenu.php?id=848
14 étages pour une bibliotheque !!! J'espère que contrairement à la plupart des bibliothèques que j'ai visité les ascenseurs ne seront pas réservés qu'aux handicapés car le lecteur est rarement un grand sportif...
RépondreSupprimerCeci dit, je doute de l'utilité réelle d'un tel batiment à l'heure de la numérisation massive. Il suffirait de numériser tous les volumes et ne construire qu'un batiment de pur stockage.
Il est en partie repondu a votre objection ici: http://www.gaismaspils.lv/gp/index.php?l=en&m=jaunumi
RépondreSupprimerComme vous le dites, "le lecteur est rarement un grand sportif...". C'est meme generalement un vieux con dans mon genre car, statistiquement, 20 % des jeunes ne savent peu ou pas lire (du moins en France, eh oui !). Et les vieux cons dans mon genre ils preferent avoir dans les mains un bon vieux bouquin auquel ils vont pouvoir se referer facilement, plutot que de jouer de la souris pour retrouver au bout d'1/4 d'heure la bonne page .....
Ceci dit, cette bibliotheque sera non seulement une bibliotheque, mais aussi un monument symbolique. Il y sera adjoint une salle de concert et un musee. (A propos, pourquoi construire des salles de concert a l'heure du CD et du DVD ? .....)
Pour suivre l'avancement du projet sur Facebook: http://www.facebook.com/lnb.lv
RépondreSupprimer(Ok, c'est en Letton, et alors ? Comme disait une de mes profs, le Letton c'est facile: c'est du Lituanien sans les voyelles !)
Je suis absolument d'accord avec vous. Moi même je préfère la douce texture d'un bon vieux livre entre mes mains.
RépondreSupprimerMais les livres anciens sont à la base vus par peu de gens et donc de simples archives suffiraient.
Et puis la numérisation des ouvrages s'impose car je pense personnellement que d'ici 15 à 20 ans (et encore je suis gentil ) les livres papiers ne seront plus fabriqués. On voit avec l'Ipad et le Kindle d'Amazon que la lecture numérisée s'accroit de manière exponentielle et va devenir une norme très bientot vue la vitesse ahurissante à laquelle la technologie prend le dessus sur tout.
Et quand dans 15 ans, les nouvelles générations ne penseront plus qu'à travers la lecture numérique, qu'adviendra t-il de l'interet de ce couteux batiment ? La question se pose.
Peut être les livres descendront ils au niveau du musée, qui avec la salle de concerts sont les deux lieux qui traversent plutot bien les années en général.
les soviétiques aussi brûlaient les livres; ça me rappelle quelques chose...
RépondreSupprimerÇa valait bien la peine que la RFA les restitue!
@ Clement
RépondreSupprimerLa numerisation est en cours. L'un n'empeche donc pas l'autre. Car avoir le choix, c'est bien ca aussi la democratie !
@ Francais en Estonie
Eh oui, c'etait sans doute des symboles d'un Etat bourgeois et decadent ! J'ai connu un pays (le Cambodge) ou, quelques temps auparavant, on deportait ceux qui avaient des lunettes car c'etaient de dangereux intellectuels. Je l'ai echappe belle !