samedi 5 février 2011

Les sacrifiés de Yalta

Il  y a 66 ans, du 4 au 11 Février 1945, avait lieu la Conférence de Yalta, réunissant les leaders de l’Union soviétique (Joseph Staline), des Etats-Unis (Franklin D. Roosevelt) et du Royaume Uni (Winston Churchill) (de droite à gauche sur la photo ci-dessous).

L’objectif était d’adopter une stratégie commune afin de hâter la fin de la guerre et de régler le sort de l’Europe après la défaite du IIIe Reich. Staline y était en position de force, ses armées étant à une centaine de kilomètres de Berlin ; Roosevelt, dont la santé des dégradait de plus en plus (il décédera 2 mois plus tard) fit au contraire preuve d’un angélisme notoire vis-à-vis des valeurs morales de Staline. 

Un des points forts fut la question polonaise, qui fit l’objet de vives tensions. Comme le voulait Staline, la ligne Curzon modifiée (laissant Lviv à l’URSS) devint finalement la limite orientale de la Pologne, entérinant les conquêtes territoriales soviétiques de Septembre 1939, lorsque l’URSS était l’alliée de l’Allemagne nazie. En contrepartie, Staline promet la tenue en Pologne « d’élections libres et sans contraintes », promesse qu’il n’a nullement l’intention de tenir … et qu’il ne tiendra pas. 

Plus généralement, il est accédé au souhait de Roosevelt qui demandait que, dans chaque Etat libéré, des élections libres auront lieu afin que ceux-ci puissent se doter de gouvernements ayant la forme et la politique que ceux-ci souhaitaient. Cet article du communiqué final était une grande preuve de naïveté de Roosevelt, qui se félicitait d’avoir donné une tonalité morale aux accords de Yalta. Staline approuva sans sourciller, sans doute par cynisme.

Dans tout cela, qui se soucia des Etats Baltes, Etats indépendants occupés et annexés par l’Union soviétique en Juin – Juillet 1940 ? A premier vue personne. Car, apparemment, il n’était pas question de contester à l’URSS les territoires qu’elle avait déjà annexés ou qu’elle s’apprêtait à annexer : Etats baltes, Carélie, Moldavie, Pologne orientale, sans oublier la Prusse orientale. Roosevelt se laissera abuser par la bonhomie de Staline. Il ne lui faudra que quelques semaines pour se rendre compte du peu de crédit de ses promesses. Mais il était trop tard : le sort des Etats Baltes était scellé et ceux-ci étaient devenus pour 45 ans des nations captives.



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