dimanche 8 juillet 2012

7 et 9 Juillet 1807 : les traités de Tilsit


Si l’iconographie a popularisé la rencontre des deux empereurs, Alexandre 1er de Russie et Napoléon 1er, sur une barge de luxe au milieu du Niémen à Tilsit, on ne sait pas toujours que cette rencontre a débouché sur deux traités : l’un, secret, le 7 Juillet, entre la France et la Russie, et l’autre, public, le 9 Juillet, entre la France et la Prusse, consacrant le démembrement de cette dernière.

Au départ, il avait eu la quatrième coalition, formée le 1er Octobre 1806 par l’Angleterre, la Russie et la Prusse, celle-ci refusant la création de la Confédération du Rhin imposée par Napoléon. Mais, après leurs victoires à Iéna et Auerstedt contre la Prusse (14 Octobre 1806), les troupes françaises entrent à Berlin le 27 Octobre 1806. C’est à Berlin que Napoléon signe, le 21 Novembre 1806, un important décret instituant le blocus continental contre l’Angleterre.

Après la demi-victoire d’Eylau (aujourd’hui Bagrationovsk – 8 Février 1807), la victoire des Français sur les Russes du Général Bennigsen à Friedland (aujourd’hui Pravdinsk – 14 Juin 1807) est écrasante. Ce sont les généraux russes qui vont supplier le tsar de solliciter un armistice. De son côté, Napoléon, au sommet de sa gloire, espère en finir avec la résistance du Royaume-Uni en associant la Russie au blocus destiné à ruiner l’économie britannique. Mais l’accord est mal accueilli en Russie car on devine que le blocus continental va ruiner la Russie. Le tsar Alexandre 1er, qui a peur en outre de finir assassiné comme son père Paul 1er, va rapidement prendre ses distances avec Napoléon.


La Prusse doit, elle aussi, adhérer au blocus continental et payer une lourde indemnité de guerre. Elle perd une grande partie de son territoire avec la création du Royaume de Westphalie et du Duché de Varsovie. On notera au passage que Napoléon n’a pas utilisé le terme de Pologne, de façon à ménager la susceptibilité du tsar.


Pour la petite histoire, on sait que la reine de Prusse, Louise de Mecklembourg-Strelitz, épouse du roi Frédéric-Guillaume III, avait accompagné avec beaucoup de courage les troupes prussiennes en guerre contre les Français. Pendant la conférence de Tilsit, elle avait tenté d’utiliser son charme (elle était, paraît-il, d’une grande beauté) auprès de Napoléon pour adoucir les conditions imposées par le vainqueur. Mais ce fut en vain.      


Aujourd’hui, Tilsit / Sovetsk est reliée à la Lituanie (Panemunė) par le pont de la reine Louise sur le Niémen. Ce pont fut construit entre 1904 et 1907, et inauguré le 18 Octobre 1907, pour le centenaire de la paix de Tilsit.  



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