dimanche 2 juin 2013

Cagliostro, Mitau / Jelgava et la franc-maçonnerie


Giuseppe (Joseph) Balsamo est un nom qui vous dit sans doute quelque chose, ne serait-ce que par le roman éponyme d’Alexandre Dumas père. C’est un aventurier né le 2 Juin 1743 (ce qui explique la raison de ce post aujourd’hui) à Palerme, personnage mystérieux qui eut son heure de gloire dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle sous le pseudonyme  d’Alessandro, comte de Cagliostro.

Giuseppe Balsamo

Rentré à douze ans au séminaire, prenant l’habit des Frères de la Miséricorde, il fut chassé de son ordre pour indélicatesses et escroqueries. A partir de là, sa vie est faite de voyages (sous des noms d’emprunt), au cours desquels il apprend quelques « secrets » d’alchimie et de médecine et se crée une réputation grâce à des cures « merveilleuses ».

C’est ainsi que Balsamo arrive à Mitau (actuelle Jelgava en Lettonie), alors capitale du Duché de Courlande et Sémigalle (Kurzeme un Zemgale), à la fin Février 1779, en provenance de Königsberg (actuelle Kaliningrad). C’est à cette époque que Joseph Balsamo prend le pseudonyme de comte de Cagliostro.

Château de Mitau / Jelgava

Initié à la franc-maçonnerie lors de son passage à Londres, Cagliostro et son épouse, Lorenza Feliciani) créent plusieurs loges à Mitau, et notamment la loge mixte « Trois cœurs couronnés » (ou « Trois épées couronnées »), inspirée du rite égyptien (mélange de science hermétique, de divination, d’évocation, de morale, avec les offices usités par les Chrétiens). Un rival, le baron von Heyking, crée en 1782, toujours à Mitau, une loge d’adoption, c'est-à-dire une loge féminine sous la tutelle d’une loge masculine. Des personnalités de haut rang affluent autour du couple et il est même prétendu que Cagliostro en profita pour comploter pour que le Duché de Courlande devienne souverain (il était alors formellement vassale du Royaume de Pologne).

Le Duc Peter von Biron règne sur la Courlande de  1769 à 1795

Il est également prétendu que Cagliostro amassa à Mitau une grande quantité de trésors et d’argent, ce qui lui permit de se mettre en route pour Saint-Pétersbourg et de s’y installer comme médecin. Il y communique avec les esprits, fait des miracles et multiplie les adeptes. Par contre, Catherine II semble imperméable à l’engouement du moment, écrivant : « Je me suis mise à lire toutes les bêtises et absurdités maçoniennes (sic) ».

De retour en France (Bordeaux 1783 – 84, Lyon 1784), il arrive à Paris en 1785 où il est arrêté dans la cadre de l’affaire du collier de la Reine. Disculpé en 1786, il est néanmoins expulsé de France. Ses affaires ne s’arrangent pas pour autant, car il est arrêté en 1789 à Rome par l’Inquisition et jeté, à la fin de son procès en 1791, dans la prison papale de San Leo, près d’Urbino. Il y mourra le 26 Août 1795.  

Armoiries du Duc Peter von Biron





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