samedi 26 octobre 2013

Qui sera élu Président de la Lituanie en Mai 2014 ?


Les élections présidentielles auront lieu en Lituanie le dimanche 11 Mai 2014. Si un deuxième tour était nécessaire, celui-ci aurait lieu le dimanche 25 Mai 2014, le même jour que les élections au Parlement Européen. La décision prise le 22 Octobre 2013 par le Seimas (parlement monocaméral) entre en vigueur le 11 Novembre 2013, ce qui signifie que la campagne électorale peut être lancée le même jour.

On rappellera qu’en Lituanie, au contraire de la Lettonie où il est élu par le Parlement, le Président est élu au suffrage universel.

En 2009, il n’y avait eu besoin que d’un tour de scrutin pour élire, le 17 Mai, Dalia Grybauskaitė, Commissaire européen à la programmation financière et au budget,  avec 68,21 % des voix, indépendante, mais soutenue par les quatre formations de centre droit au pouvoir, face à Algirdas Butkevičius, social-démocrate (11,68 %), Valentinas Mazuronis, Ordre et Justice (6,08 %), Valdemar Tomaševski, Action électorale des Polonais (4,68 %), etc……

Dalia Grybauskaitė

Il y un an, poser la question « qui sera élu Président en 2014 ? » aurait semblé incongru. Ce ne l’est plus vraiment aujourd’hui.

Tout d’abord parce qu’il court le bruit, avec insistance, que Ms Grybauskaitė pourrait être candidate à la succession de Herman van Rompuy, Président du Conseil Européen, dont le mandat arrive à son terme le 30 Novembre 2014. On s’accorde en effet pour dire que le profil type du candidat pourrait être une femme venant d’un « petit » pays. Ms Grybauskaitė a l’expérience de la Commission puisqu’elle a été Commissaire européen du 1er Mai  2004 au 1er Juillet 2009. L’inconvénient est que Dalia Grybauskaitė devrait prendre le risque de faire l’impasse sur la présidentielle lituanienne, tout en pouvant ne pas être choisie comme Président du Conseil.  

Algirdas Butkevičius
Mais aussi, il semblerait que Ms Grybauskaitė ne soit plus aussi dominante dans les sondages de popularité. Pratiquement invincible il y a un an, Ms Grybauskaitė voit sa cote de popularité s’éroder et même rejointe par celle du Premier Ministre Algirdas Butkevičius. Même si ce dernier proclame qu’il est heureux d’être Premier Ministre et qu’il n’a pas d’ambition présidentielle, son parti social-démocrate pourrait l’obliger à profiter de sa popularité. Popularité étonnante, puisqu’il semble qu’il soit généralement considéré comme un Premier Ministre inefficace.

Un autre élément pourrait troubler le jeu bipolaire. Le Seimas vient de voter en première lecture,  le 22 Octobre 2013, un amendement constitutionnel qui permettrait, s’il était confirmé par un second vote dans 3 mois, à Rolandas Paksas, Président destitué en 2004, de se représenter.

Rolandas Paksas

On se rappellera que la Lituanie assure jusqu’au 30 Décembre 2013 la Présidence tournante du Conseil de l’Union Européenne (à ne pas confondre avec la Présidence du Conseil Européen de M. van Rompuy …), et qu’elle prendra pour un mois, le 1er Janvier 2014, la Présidence tournante du Conseil de Sécurité de l’ONU.

Le succès ou non du sommet du Partenariat Oriental, qui se tiendra les 28 et 29 Novembre à Vilnius, à savoir principalement la signature ou non de l’accord d’association entre l’Ukraine et l’UE, pourrait être déterminant pour la suite de la carrière de Ms Dalia Grybauskaitė. En tout état de cause, ça justifie qu’on s’intéresse plus que jamais à ce qui se passe en Lituanie !      

Pavillon du Président de la République de Lituanie



6 commentaires:

  1. Un "gros" détail sur la route d'un éventuelle candidature à la Présidentielle : la question du financement de la campagen ! Les lois électorales lituaniennes, si elles n'interdisent pas une candidature individuelle, ne permettent pas qu'un candidat recueille des financements : seuls les partis le peuvent ! Et je ne vois pas auprès de quel parti la Présidente sortante voudra s'abriter ???

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  2. C'est effectivement un point de détail intéressant ! Mais comment a-t-elle fait en 2009 alors, où elle était déjà indépendante, sauf erreur ?

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    1. indépendante, certes, mais soutenueà l'époque, par quatre partis du centre droit... ce qui ne paraît plus d'actualité ! Elle devra bien trouver une solution : même un petit parti qui servira a recueillir les finacements et paiera ses dépenses...

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    2. Merci. C'est un point de détail du processus que j'ignorais. Moi qui voulait me présenter en 2019, ça ne va pas me faciliter les choses ......

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  3. Je ne sais pas si le premier ministre actuel est inefficace, je le qualifierais plutôt de pragmatique (abandon très rapide des promesses électorales en dehors d'une augmentation bien moindre que promise du SMIC). Il a surtout un discours compassionnel qui plaît peut-être. Possible aussi que la présidente paie l'affaire dite Drasius Kedys, et puis bien sûr l'usure du pouvoir.

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  4. "abandon très rapide des promesses électorales" : ça me rappelle quelque chose ! Mais apparemment, en France, ça ne donne pas le même résultat côté popularité......

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