mercredi 30 juillet 2014

30 juillet 1914 : mobilisation générale en Russie


(NB : les dates sont données suivant le calendrier grégorien)

Le 28 juillet 1914, l’Empire austro-hongrois a déclaré la guerre au Royaume de Serbie et, dès le lendemain, a bombardé Belgrade (cf. http://gillesenlettonie.blogspot.fr/2014/07/28-juillet-1914-lautriche-hongrie.html)

Dès le 25 juillet, date de l’expiration de l’ultimatum autrichien à la Serbie, l’Empire russe avait annulé des grandes manœuvres prévues de longue date et, le 26 juillet, il avait lancé des mesures de pré-mobilisation. Le 29 juillet, le Tsar Nicolas II (« Nicky ») et l’Empereur d’Allemagne Guillaume II (« Willy »), qui étaient cousins au troisième degré, échangèrent des télégrammes en anglais pour essayer, officiellement, d’éviter la guerre.

"Willy" (à gauche) et "Nicky"

Finalement, le Tsar signe le décret de mobilisation générale le 30 juillet 1914 à 16H30, prévoyant le début de la mise sur pied pour le lendemain 31 juillet. Le 1er août à 17H00, l’Empereur d’Allemagne décrète à son tour la mobilisation générale pour le 2 août. Toujours le 1er août, à 19H00, le chancelier allemand Theobald von Bethmann-Hollweg transmet au Ministre russe des Affaires Etrangères, Sergueï Sazonov, la déclaration de guerre en Français : « Sa Majesté l’Empereur, mon Auguste Souverain, au nom de l’Empire, relève le défi et Se considère en état de guerre avec la Russie ».

Fantassins russes

En temps de paix, l’armée impériale russe compte 1 423 000 hommes. Mais, compte tenu des dimensions de l’empire et de la faiblesse des transports ferroviaires, il faudra trois mois pour que la mobilisation soit achevée, à comparer avec les 16 jours de l’armée allemande et les 17 jours de l’armée française. Compte tenu de cette lenteur, seules les grandes unités d’active, déjà formées dès le temps de paix, seront disponibles à la fin du mois d’août !

L’armée russe est composée de deux groupes d’armées, le Front du sud-ouest chargé de combattre l’armée austro-hongroise, avec pour mission d’envahir la Galicie, et le Front du nord-ouest chargé de combattre l’armée allemande, avec pour mission d’envahir la Prusse orientale. C’est à ce Front nord-ouest que je vais particulièrement m’intéresser, car il concerne les Etats baltes.

Le Front du nord-ouest est commandé depuis Lida (ville du Grand-duché de Lituanie, puis chef-lieu d’un district dans le gouvernement de Wilna/Vilnius) par le Général Yakov Jilinski qui sera relevé de ses fonctions après la bataille de Tannenberg (26 – 30 août 1914) et remplacé le 3 septembre 1914 par le Général Nikolaï Rouzski. Le Front est constitué de deux Armées :

      # La 1ère Armée, commandée depuis Vilnius par le Général Paul von Rennenkampf (noble germano-balte né dans l’actuelle Estonie) puis, demis de ses fonctions pour incompétence et trahison, à compter du 5 décembre 1914 par le Général Alexandre Litvinov. La 1ère Armée comprend trois Corps d’Armée à Vilnius (3e), Minsk (4e) et Riga (20e), une Brigade de Fusiliers à Suvalkai, 5 Divisions et une Brigade de Cavalerie, plus 6 Divisions d’Infanterie de réserve.

Le Général Paul von Rennenkampf


      # La 2ème Armée, commandée depuis Volkosyski (en Lituanien Valkaviskas, dans la région de Grodno) par le Général Alexandre Samsonov. L’Armée est dissoute le 30 août suite à sa destruction lors de la bataille de Tannenberg et au suicide de son chef.  

L’armée impériale ne se déploie pas uniquement face à l’Allemagne et à l’Autriche-Hongrie, mais aussi face à la Roumanie et à l’Empire ottoman, ainsi qu’en Asie centrale et le long de certains littoraux.

Le commandement est théoriquement assuré par le Tsar Nicolas II, mais celui-ci délègue ses pouvoirs à partir du 2 août 1914 à son oncle, le Grand-duc Nicolas Nicolaïevitch, qui commandait depuis 1905 le district de Saint-Pétersbourg. La Stavka (Etat-major général) s’installa à Baranavitchy (aujourd’hui dans l’oblast de Brest ex-Litovsk au Bélarus).

Le Grand-duc Nicolas Nicolaïevitch

 (Pour mémoire, Le Grand-duc Nicolas Nicolaïevitch se réfugia en France après la révolution bolchevique, s’installant au château de Choigny, à Santeny (Val-de-Marne). Il décéda le 5 janvier 1929 dans sa villa Thénard à Antibes et est inhumé dans l’église Saint-Michel Archange de Cannes)

(à suivre)



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