Stanislas Auguste Poniatowski |
La
République
des Deux Nations était une république fédérale aristocratique
formée, à la suite de l'Union de Lublin de 1569, à partir du
Royaume de Pologne et du Grand-duché de Lituanie.
Le Roi/Grand-duc était élu
par tous les nobles ; il régnait mais ne gouvernait pas. Le
premier d'entre eux fut Henri de Valois (Henryk
Walezy),
le
futur Roi de France Henri III.
Stanislas
II Auguste
(dans le « civil » Stanisław
August Poniatowski / 1732
– 1798) est élu Roi de la République des deux Nations le 7
septembre 1764, grâce au soutien (comprendre l'argent) de
l'impératrice Catherine
II de
Russie,
dont
il est l'amant depuis 1755. Il est couronné le 25
novembre 1764,
jour – ça ne vous a certainement pas échappé – de la Sainte
Catherine, dans la cathédrale Saint-Jean de Varsovie.
Catherine II de Russie |
Catherine
II avait soutenu l'accession au trône de son ancien amant pour
s'assurer que la Pologne-Lituanie resterait un État faible sous
tutelle de la Russie. Elle n'a aucun désir de voir le pouvoir royal
polonais se renforcer et la Pologne redevenir un État fort, ce que
tente de faire Stanislas Auguste, via des réformes radicales.
Catherine va donc intervenir dans la politique intérieure de la
République et déstabiliser le pays.
Tout
d'abord, à
partir de 1767, la
noblesse polonaise va se fédérer au sein de la Confédération
de Radom
pour s'opposer aux réformes de Stanislas. Mais
le véritable chef de cette
confédération est en réalité Nicolas
Repnine,
l'ambassadeur de Russie.
En
réaction contre l'ingérence de la Russie se forme la Confédération
de Bar,
une insurrection de gentilshommes patriotes polonais, catholiques et
anti-russes qui durera de 1768 à 1772. Vont s'ensuivre quatre ans
d'une lutte confuse car, suivant les circonstances, Stanislas II va
combattre ou s'allier avec les confédérés de Bar. La France
envoie Dumouriez, alors Colonel, soutenir les confédérés. Mais
ceux-ci déposent les armes en août 1772 et la Pologne subit son
premier partage, ratifié
le 22 septembre 1772.
Au
début des années 1780, Catherine II favorise quelque peu
Poniatowski contre son opposition, mais ne soutient aucune de ses
réformes significatives.
Et
lorsque, à l'issue de la Diète de quatre ans (1788 – 1792), est
promulguée la Constitution
du 3 mai 1791,
introduisant des réformes radicales, l'impératrice est furieuse !
En réaction, la
noblesse polonaise conservatrice forme la Confédération
de Targowica
pour mettre à bas la Constitution. Ils demandent l'aide de la Russie
qui, les guerres contre l'Empire ottoman et contre la Suède étant
terminées, s'empresse de passer la frontière. En juillet 1792,
lorsque Varsovie est encerclée par les troupes russes, le roi décide
que la reddition est la seule alternative à la défaite totale.
Avec
de nouveaux députés subornés ou intimidés par les troupes russes,
la diète de Grodno, réunie le 23
novembre 1793, annule
tous les actes de la Grande Diète y compris la Constitution.
Tadeusz Kosciuszko, |
Le
24 mars 1794, Tadeusz
Kosciuszko,
vétéran de la guerre d'indépendance des États-Unis, annonce un
soulèvement général. Ne
voyant aucune autre option honorable, le Roi
soutient rapidement l'insurrection, mais
la
défaite de
Kosciuszko marque
la fin de la République
des Deux Nations.
Le
2 décembre 1794, Catherine II exige que Stanislas Auguste quitte
Varsovie. Le 24
octobre 1795,
l'acte final du Troisième
partage de la Pologne est
signé. Le 25
novembre 1795,
Poniatowski signe son abdication. Il
décédera à Saint-Saint-Pétersbourg, d'un accident vasculaire cérébral,
le 12 février 1798.