dimanche 25 novembre 2018

Les 25 novembre (1764 et 1795) de Stanislas Auguste Poniatowski

Stanislas Auguste Poniatowski



La République des Deux Nations était une république fédérale aristocratique formée, à la suite de l'Union de Lublin de 1569, à partir du Royaume de Pologne et du Grand-duché de Lituanie. Le Roi/Grand-duc était élu par tous les nobles ; il régnait mais ne gouvernait pas. Le premier d'entre eux fut Henri de Valois (Henryk Walezy), le futur Roi de France Henri III.

Stanislas II Auguste (dans le « civil » Stanisław August Poniatowski / 1732 – 1798) est élu Roi de la République des deux Nations le 7 septembre 1764, grâce au soutien (comprendre l'argent) de l'impératrice Catherine II de Russie, dont il est l'amant depuis 1755. Il est couronné le 25 novembre 1764, jour – ça ne vous a certainement pas échappé – de la Sainte Catherine, dans la cathédrale Saint-Jean de Varsovie.

Catherine II de Russie

Catherine II avait soutenu l'accession au trône de son ancien amant pour s'assurer que la Pologne-Lituanie resterait un État faible sous tutelle de la Russie. Elle n'a aucun désir de voir le pouvoir royal polonais se renforcer et la Pologne redevenir un État fort, ce que tente de faire Stanislas Auguste, via des réformes radicales. Catherine va donc intervenir dans la politique intérieure de la République et déstabiliser le pays.

Tout d'abord, à partir de 1767, la noblesse polonaise va se fédérer au sein de la Confédération de Radom pour s'opposer aux réformes de Stanislas. Mais le véritable chef de cette confédération est en réalité Nicolas Repnine, l'ambassadeur de Russie. 

En réaction contre l'ingérence de la Russie se forme la Confédération de Bar, une insurrection de gentilshommes patriotes polonais, catholiques et anti-russes qui durera de 1768 à 1772. Vont s'ensuivre quatre ans d'une lutte confuse car, suivant les circonstances, Stanislas II va combattre ou s'allier avec les confédérés de Bar. La France envoie Dumouriez, alors Colonel, soutenir les confédérés. Mais ceux-ci déposent les armes en août 1772 et la Pologne subit son premier partage, ratifié le 22 septembre 1772.

Au début des années 1780, Catherine II favorise quelque peu Poniatowski contre son opposition, mais ne soutient aucune de ses réformes significatives. Et lorsque, à l'issue de la Diète de quatre ans (1788 – 1792), est promulguée la Constitution du 3 mai 1791, introduisant des réformes radicales, l'impératrice est furieuse ! En réaction,  la noblesse polonaise conservatrice forme la Confédération de Targowica pour mettre à bas la Constitution. Ils demandent l'aide de la Russie qui, les guerres contre l'Empire ottoman et contre la Suède étant terminées, s'empresse de passer la frontière. En juillet 1792, lorsque Varsovie est encerclée par les troupes russes, le roi décide que la reddition est la seule alternative à la défaite totale.

Avec de nouveaux députés subornés ou intimidés par les troupes russes, la diète de Grodno, réunie le 23 novembre 1793, annule tous les actes de la Grande Diète y compris la Constitution.

Tadeusz Kosciuszko,

Le 24 mars 1794, Tadeusz Kosciuszko, vétéran de la guerre d'indépendance des États-Unis, annonce un soulèvement général. Ne voyant aucune autre option honorable, le Roi soutient rapidement l'insurrection, mais la défaite de Kosciuszko marque la fin de la République des Deux Nations.

Le 2 décembre 1794, Catherine II exige que Stanislas Auguste quitte Varsovie. Le 24 octobre 1795, l'acte final du Troisième partage de la Pologne est signé. Le 25 novembre 1795, Poniatowski signe son abdication. Il décédera à Saint-Saint-Pétersbourg, d'un accident vasculaire cérébral, le 12 février 1798.







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