vendredi 7 décembre 2018

7 décembre 1815 : exécution du Maréchal Ney




Michel Ney (1769 – 1815) était fils d'un tonnelier de Sarrelouis. Engagé volontaire en 1788, il gagne le surnom de « brave des braves » et devient général en 1796, à 27 ans. Il s'illustre à la bataille d'Hohenlinden (3 décembre 1800), avant de devenir Maréchal d'Empire lors de la grande promotion du 19 mai 1804.

Il est fait Duc d'Elchingen après la campagne d'Allemagne de 1805 et Prince de la Moskowa après celle de Russie (1812) où son courage et sa détermination font merveille. Pendant la retraite, il commande l'arrière-garde et, pendant 40 jours, il va protéger les débris de l'armée. Lors du passage de la Bérézina, il remporte même une victoire, réussissant à faire 5 000 prisonniers avec seulement 7 000 hommes ! Il sera le dernier à quitter la Russie, en traversant le Niémen à Kaunas avec une poignée d'hommes qui ont ralenti l'ennemi.

Ney à Kowno (Kaunas)

Fort de ses états de service pendant la campagne de France, il s'enhardit à proposer l'abdication à Napoléon réfugié au château de Fontainebleau (18-20 avril 1814). Après le débarquement de Golfe-Juan, il promet à Louis XVIII, qui l'avait nommé pair de France, de « ramener l'usurpateur dans une cage de fer ». Mais il se laisse emporter par l'émotion à Auxerre le 18 mars 1815 et tombe dans les bras de l'empereur.

À Waterloo, il fait de son mieux pour sauver la journée. Voyant que la bataille est perdue, il se jette dans la mêlée. Cinq chevaux sont tués sous lui mais, malgré cela, il ne parvient pas à trouver la mort. À pied, tête nue, il hèle ses fantassins : « Venez voir comment meurt un maréchal de France ! »

Proscrit lors du retour de Louis XVIII, il tente de se cacher mais il est découvert dans le Lot, au grand embarras du Roi qui voudrait lui épargner un jugement. Il est traduit devant une cour martiale mais celle-ci refuse de le juger. Il comparaît alors devant la Chambre des Pairs et condamné à mort pour trahison. Seul le Maréchal Davout prit sa défense, Comme sa ville natale vient d'être cédée à la Prusse, il pourrait utiliser une esquive juridique pour échapper à sa condamnation. Mais il rejette cette idée : « Je suis né Français, je veux mourir Français ! »

Si l'on en croit une belle légende, devant le peloton d'exécution, près de l'Observatoire de Paris, le 7 décembre 1815, il aurait même eu le cran de commander : « Soldats, droit au cœur ! ». Une statue a été élevée par Rude sur le lieu de son exécution.



Michel Ney fut le seul maréchal d'Empire exécuté à la Restauration. Dès 1831, le roi Louis Philippe le réhabilitera et le réintégrera sur les listes de la Légion d'Honneur. En 1848, le gouvernement provisoire de la Seconde République décidera d'élever un monument au maréchal Ney à l'emplacement même où il a été fusillé. Et, last but not least, pendant la Première Guerre mondiale, une classe de navires de guerre britannique sera nommée « Marshal Ney » !

À mon humble avis, le Maréchal Ney a été un des plus grands chefs de l'époque napoléonienne, notamment par son comportement lors de la retraite de Russie. Laissons le dernier mot au comte Louis-Philippe de Ségur : « Après la sortie de Wilna, Ney traverse Kowno et le Niémen, toujours combattant, reculant et ne fuyant pas ; marchant toujours après les autres, et pour la centième fois depuis quarante jours et quarante nuits, sacrifiant sa vie et sa liberté pour sauver quelques Français de plus. Il sort enfin de cette fatale Russie, montrant au monde l’impuissance de la fortune contre les grands courages, et que, pour le héros, tout tourne en gloire, même les plus grands désastres. »







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