samedi 20 février 2021

Histoire d'un père prisonnier à Memel

 


Lorsque M. François Leclerc était enfant, sa mère disait de son père disparu en 1949, Francis, qu'il « avait été prisonnier en Sibérie ». En fait, il s'agissait de Memel, aujourd'hui Klaipėda en Lituanie.

Comme beaucoup d'entre nous, il a voulu en savoir plus sur les destins séparés de ses parents pendant la Deuxième Guerre mondiale. A force de recherches, aidé par l'historien lituanien Egidijus Kazlauskis, il vient de publier un émouvant livre de souvenirs. Émouvant, car très personnel ; nous vivons les vies parallèles pendant la guerre de ses parents, Francis et Marie-Madeleine, qui s'étaient mariés le 22 août 1939, quelques jours avant la mobilisation.

Ce père, Francis, est fait prisonnier en juin 1940. Il est déplacé en train vers le Stalag 1A à Stalback en Prusse Orientale, puis dans la région de Memel, aujourd'hui Klaipeda. Il y restera quatre ans. C'est la vie quotidienne et le travail dans les fermes lituaniennes que M. François Leclerc raconte avec beaucoup d'humanité dans son livre « Un bout de crayon – Mes parents dans la guerre ». Le livre est illustré de très nombreuses photos d'époque.

Même le « voyage » retour est une aventure. « Libéré » le 10 octobre 1944, à la russe, c'est-à-dire capturé et considéré comme un soldat suspect, Francis sera dans un premier temps dirigé en wagon à bestiaux en direction de Mourmansk, avant de repartir vers le sud et d'être interné à partir du 2 janvier 1945 à Tambov, le camp des « Malgré-Nous » aux conditions de vie inhumaines. Un goulag imposé aux prisonniers alliés et aux Français d'Alsace-Moselle : un crime !

Ce n'est que le 15 mai 1945 que Francis Leclerc quittera Tambov, sera encore « baladé » à Odessa (où il reste deux mois), avant de revenir par voie terrestre via Prague. Il ne retrouve son épouse Marie-Madeleine que le 19 août 1945 à 16H45 à Quétiéville (Calvados).

Mais ce livre a un double intérêt. Dans une deuxième partie, M. François Leclerc raconte quelle a été sa recherche, à partir de documents conservés par sa mère ou donné par des cousins ; mais surtout lors de ses voyage en Lituanie, en 2016 et en 2019.

Dans son ouvrage, M. François Leclerc « ressuscite » un père que le destin (un accident en 1949) lui a enlevé trop tôt. Et cette « petite » histoire dans la grande est passionnante.

Si vous êtes intéressé par l'acquisition de cet ouvrage (qui en vaut vraiment la peine), publié à compte d'auteur, contactez-moi, je vous mettrai en relation avec M. Leclerc.

« Un bout de crayon – Mes parents dans la guerre » de François Leclerc et Egidijus Kazlauskis, 2021


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