jeudi 10 juin 2010

Ces inconnus lettons célèbres (3) : Walter Zapp





Si je vous dis Walter Zapp, il y a fort à parier que, comme à moi, ça ne vous évoquera pas grand-chose. Par contre, si je vous dis Minox, vous penserez immédiatement appareil photo subminiature, services de renseignement, guerre froide et films d’espionnage.

Eh bien, les deux sont liés. M. Walter Zapp est né à Riga en 1905, de mère germano-balte et de père allemand, qui furent déportés en Sibérie par le pouvoir tsariste en tant qu’ « étrangers ennemis ». De retour en 1918 dans ce qui était devenu la Lettonie indépendante, le jeune Walter devint apprenti chez un photographe d’art à Tallinn, en Estonie. Montrant une grande curiosité et une grande habileté avec les machines, Walter Zapp avait déjà déposé son premier brevet d’invention, une machine à découper le papier photographique, à l’âge de 20 ans.

Devenu de facto un ingénieur autodidacte, Zapp travaillera sur la miniaturisation d’un appareil photo dès les années 30, et en déposera le brevet en 1936 en Estonie, avant de le faire produire à partir de 1938 par la firme Valsts Elektrotehniskā Fabrika, plus connue sous l’acronyme VEF, à Riga (Le géant allemand de la photographie, Agfa, ne s’était pas montré intéressé …). Le premier modèle (1938 – 1943) est d’ailleurs baptisé « Riga » et est vendu à environ 17 000 exemplaires.

Walter Zapp se retrouvera après la guerre en zone d’occupation américaine et créera la firme Minox GmbH à Wetzlar, en Hesse. Mais des désaccords avec ses associés feront que Zapp quittera Minox GmbH en 1950 et s’installera en Suisse. Mais lorsque Minox sera rachetée en 1996 par Leica camera AG, cette dernière persuadera M. Zapp de renouveler son association.

Walter Zapp décèdera en 2003 en Suisse, près de Bâle. Une rue porte son nom à Wetzlar.

La société VEF, elle, a connu son apogée sous l’Union soviétique car l’entreprise fabriquait du matériel de communication destiné aux militaires. En 1991, elle comptait 20 000 employés. Avec l’ouverture du marché concurrentiel, sa production chuta de 90 % entre 1993 et 1997. Aujourd'hui, VEF existe toujours à travers deux entreprises, VEF KTR et VEF Telekom, qui emploient entre 100 et 200 personnes chacune.

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