lundi 25 octobre 2010

Le Musée d’Histoire et de la Navigation de Riga



Je suis allé visiter hier (Dimanche 24 Octobre) le Musée d’Histoire et de la Navigation de Riga (Rigas Vēstures un Kungniecības Muzejs), installé à côté de la cathédrale luthérienne du Dom. 

Créé en 1773, le musée abrite des collections sur l’histoire de Riga, depuis les premières habitations, en passant par la construction du port (XIIe-XIIIe siècles) et son développement grâce à la Ligue Hanséatique (du XIIIe au XVIe siècles), jusqu’aux périodes d’occupation polonaise, suédoise et russe (du XVIe au XXe siècles). On notera également une intéressante exposition sur la vie quotidienne à Riga durant la période de la première indépendance (1918 – 1940).

En marge, on peut admirer la salle des colonnes (ci-dessous), de style classique, construite en 1778 et qui a hébergé la Bibliothèque municipale de Riga jusqu’en 1891. Elle sert aujourd’hui de salle de concert et reçoit des expositions thématiques. Ne pas oublier au passage de jeter un œil par les fenêtres pour voir le cloitre de la cathédrale, construit au XIIIe siècle, et la statue de l’inévitable archevêque Albert von Buxhövden, créateur de Riga et des Chevaliers Porte-glaives.  

La partie navigation est plus succincte et regroupe surtout des maquettes de navires, dont certaines sont assez spectaculaires.  

Ce que j’ai apprécié, surtout en comparaison avec le Musée des Arts étrangers, visité le 30 Septembre, c’est la multiplicité des objets authentiques d’époque (et non pas des copies). J’ai notamment admiré (je dirais presque que j’y allais d’abord pour ça) l’original de la statue du Grand Christophe (Lielais Kristaps – ci-dessous), datant du XVIe siècle, dont une copie se trouve sur les bords de la Daugava. 

Ce que j’ai moins aimé, c’est que certains objets se trouvent dans des armoires vitrées (on ne peut pas appeler ça des vitrines) d’un autre âge, avec un éclairage …… perfectible, qui ne facilite pas la prise de photos. Mais chaque chose viendra en son temps. J’ai déjà noté un net progrès depuis mon précédent passage dans ce musée, il y a une dizaine d’années. Notamment, à l’époque, les babouchki de service allumaient la lumière quand j’arrivais dans une salle et l’éteignaient dès que je la quittais.  

Du 1er Octobre au 1er Mai, le Musée est ouvert de 11H a 17H, sauf les lundis et mardis. Le cout normal d’entrée est de 3 Lats (4,5 €), plus 2 Lats (3 €) si l’on veut prendre des photos. Ça vaut la peine pour quiconque s’intéresse à l’histoire.   

11 commentaires:

  1. Merci Gilles pour ce reportage intéressant. Un peu off topic: Me référant à Antoine Jacob qui a dit "A Gilles: Rothko ... il y aura peut-être moyen de le mentionner quelque part dans ta somme sur les Français dans l'histoire de la Lettonie. Ou d'entamer un autre ouvrage sur les Lettons dans l'histoire de France!" ma question: Qu'est-ce qu'il est des Lituaniens dans l'histoire de la France? Il y en a?

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  2. Oh oui, c'est sur qu'il y en a eu des Lituaniens dans l'histoire de France !!

    J'evoquerai le Roi de Pologne - GDL Jean II Casimir, marie a Louise-Marie de Gonzague qui, apres son abdication en 1668, est devenu (entre autres) abbe de St Germain-des-Pres et de Saint-Martin de Nevers.

    Il y a surtout eu tous ces emigres plus ou moins celebres apres les insurrections de Pologne-Lituanie (1794, 1830, 1864), qui sont classes sous le vocable Polonais mais dont certains sont Lituaniens ou Belarusses (a commencer par Tadeusz Kościuszko et Adam Mickiewicz).

    Il y a aussi eu des generaux de Napoleon, comme le comte Louis Michel Pac (Ludwikas Pacas), catalogue comme general strasbourgeois au mess de Strasbourg!

    Il y a eu enfin bon nombre d'artistes, souvent Litwaks, venus a Paris au debut du XXe siecle, comme Chaïm Soutine, Michel Kikoine, Pinchus Krémègne, Jacques (Chaim Jacob) Lipchitz (ne a Druskininkai), etc.... Je ne saurais oublier, plus recemment, le sculpteur Antanas Moncys (qui a son musee a Palanga), le philosophe Emmanuel Levinas (ne a Kaunas) ou le poete-romancier-diplomate Oscar Milosz.

    Pendant la guerre de 1870, un regiment de cavalerie lituanien a meme combattu a Froeschwiller du cote prussien a la bataille eponyme qui a scelle le sort de l'Alsace jusqu'en 1918.

    Ce pour les plus connus, sans avoir fait de recherche particuliere. En cherchant un peu, il y aurait donc de quoi faire un (gros) livre.

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  3. Pour les lituaniens dans l'Histoire de France, vous oubliez Audrius, attention ;-)

    A propos des musées des pays de l'Est, les babouchki dans chaque salle et couloir, ça me faisait froid dans le dos personnellement.

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  4. Est-ce qu'Audrius est deja entre dans l'histoire ?

    Tiens, un souvenir de babouchka: celle qui, a l'Ermitage (St-Petersbourg - 1995) gardait une vingtaine de Rembrandt presqu'aussi vieux qu'elle (ou le contraire). J'avais l'impression que, si j'avais eternue, elle se serait envolee !

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  5. Il y a eu tellement de Lituaniens venus s'installer en France que j'en ai oublies deux des plus connus (meme si on ne sait generalement pas qu'ils sont d'origine lituanienne): Marc Chagall et Romain Gary, ce dernier ne a Vilnius.

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  6. Pour Romain Gary ,je me souviens,vous aviez fait un post très intéressant sur lui le 18 juin dernier(pour le 70ème anniversaire de l'appel du Général de Gaulle).
    Voici une preuve qu'on retient ce que vous écrivez ;)

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  7. Oy gevalt! Je disconviens respectueusement, cher Gilles. Marc Chagall étant né dans le district de Vitebsk, je pense qu'il doit être considéré comme biélorussien :-), car à l'époque de sa naissance le GDL avait disparu depuis belle lurette et la Biélorussie devait faire partie de la Russie tsariste, non de la Lituanie. Ou serait-ce que je me trompe?

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  8. Oui et non (et c'est d'ailleurs le cas d'autres: Adam Mickiewicz, Tadeusz Kościuszko, etc... ).

    La Russie Tsariste occupait le Grand-duche de Lituanie depuis les 3 partages de 1772, 1793 et 1795. Avant les partages (en l'occurrence le premier)Vitebsk faisait bien partie du Grand-duche de Lituanie, et ce depuis Gediminas (XIVe siecle).

    Peut-on dire de quelqu'un qu'il est ne dans un Etat (la Bietorussie) qui n'existera, et, de plus, d'une facon ephemere (1918 - 1919), que 31 ans plus tard ?

    C'est, je le reconnais, un grand debat, dont a sans doute besoin le Belarus actuel pour exister.

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  9. Argument imparable, j'en conviens. Ainsi donc, Marc Chagall ne doit-il pas être considéré comme biélorussien, mais sans doute comme de citoyenneté russe, de nationalité (dans l'acception russe du terme) juive et de culture ashkénaze litvake.

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  10. @ Remo

    A mon avis, sans avoir specialement etudie le cas, c'est tout a fait ca. Precisons que Marc Chagall a ete naturalise Francais en 1937.

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