jeudi 20 septembre 2012

23 Septembre 2012 : « élections législatives » au Bélarus



L’intérêt avec les dictatures, c’est qu’il n’est pas besoin de veiller tard dans la nuit pour connaître le résultat des élections. Les « élections » du 23 Septembre prochain pour renouveler les 110 membres de la Chambre des représentants du Bélarus devraient confirmer cette règle.

Le Parlement bélarusse est bicaméral : le Conseil de la République, chambre haute de 64 membres (56 élus par les Conseils régionaux et 8 nommés par le Président pour 4 ans), représentant les territoires, et la Chambre des Représentants, chambre basse de 110 membres, élus au suffrage populaire eux aussi pour 4 ans. Sur les 110 membres élus en 2008, 103 se déclarent indépendants, 6 sont affiliés au Parti communiste (Камуністы́чная па́ртыя Белару́сі) et le dernier au Parti agrarien (Агра́рная па́ртыя Беларусі). Ces deux derniers partis soutenant le Président Alyaksandr Ryhoravich Lukashenka  (Аляксандр Рыгоравіч Лукашэнка), autant dire que l’opposition n’a pas droit de cité ! En tout état de cause, le Parlement bélarusse n’a quasiment aucun pouvoir, se contentant d’enregistrer et valider les propositions de loi provenant toutes du Président de la République.

Alyaksandr Ryhoravich Lukashenka

Lors de l’ « élection présidentielle » du 19 Décembre 2010, 700 personnes, sur les milliers qui avaient manifesté contre la falsification du scrutin, avaient été arrêtée, dont 7 des 9 candidats opposés à Lukashenka. Au moins 13 sont encore en prison.  

Ces « élections législatives » ne se présentes pas sous de meilleurs auspices. L’opposant le plus emblématique, qui avait reçu en 2006 le Prix Sakharov, Alexandre Milinkevitch, a été empêché de se présenter. L’intimidation, le harcèlement, la détention des activistes de l’opposition et des journalistes indépendants sont récurrents. Le 6 Janvier 2012, le pouvoir a créé un Centre Opérationnel Analytique destiné à renforcer le contrôle sur Internet. Seuls 3,5 % des membres des Commissions Electorales de Districts représentent l’opposition. Le 15 Septembre, deux des principaux partis d’opposition, le Parti de l’Union Civique et le Front Populaire Bélarusse, ont décidé de retirer leurs candidats, mais le sujet divise l’opposition. Leur visa n’est pas été accordé à certains des observateurs de l’OSCE (comme hier à Emanuelis Zingeris, Président de la Commission des Affaires Etrangères au Parlement lituanien), ce qui les empêche bien évidemment de pouvoir venir observer.

Emanuelis Zingeris

Donc, rien n’a changé au pays d’Alyaksandr « Ubu » Lukashenka, « un cirque derrière les barbelés ».   
  
Certains, qui sont allés au Bélarus, ont trouvé la vie des habitants tout à fait normale (le mot est à la mode ….). Ce ne fut pas mon analyse lors de mes deux séjours. Il faut dire que le premier, en Avril 2006, est tombé en même temps que la cérémonie d’investiture de Lukashenka et que la densité de policiers, en tenue et en civils, donnait au centre ville de Minsk un aspect surréaliste. Quant au deuxième voyage (Avril 2012), le long examen et le scan de mon passeport (de la 1ère à la 36ème page) à la frontière par la policière de service ne m’a pas semblé mériter le qualificatif de « normal »……   

Alyaksandr Lukashenka et son fils illégitime, Kolya

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