mercredi 27 mars 2013

25 – 29 Mars 1949 : déportation de 49 826 Lettons par les soviétiques



Tous les territoires qui furent « attribués » à l’URSS par le Pacte Molotov – Ribbentrop du 23 Août 1939 subirent, dès leur occupation, des déportations et des liquidations soviétiques, puis nazies et de nouveau soviétique. Ce fut le cas dans l’est de la Pologne dès Septembre 1939, dans les Etats Baltes et en Bessarabie dès Juillet 1940. Eu égard à sa population, c’est la Lettonie qui en a le plus souffert. On rappellera que, depuis 1918, les trois Etats baltes étaient des Etats souverains, membre de la Société des Nations, à l’indépendance reconnue internationalement, y compris par la Russie soviétique.

La première vague de déportations du fait des soviétiques eut lieu les 13 et 14 Juin 1941. 14 194 personnes (selon des sources lettones) ont été déportées, principalement dans la région de Krasnojarsk. Parmi eux, on comptait 1 614 enfants de moins de 7 ans (11,3 %) et 2137 jeunes de moins de 16 ans (15 %).
Après l’attaque de l’URSS par l’Allemagne nazie le 22 Juin 1941, 60 000 des 66 000 Juifs restant sur le territoire letton (5 000 faisaient partie des déportés de Juin 1941) furent exécutés.

Au cours de l’avance des soviétiques, Riga fut réoccupée le 13 Octobre 1944. 100 000 Lettons furent déportés entre 1946 et 1953, auquel on ajoutera les 25 000 victimes de la guerre des partisans contre l’occupant soviétique.

La déportation la plus importante eut lieu entre les 25 et 29 Mars 1949 et toucha principalement les paysans (les « koulaks ») car elle entrait dans le cadre de la collectivisation forcée de l’agriculture. Sur 49 826 déportés, 3 369 avaient moins de 7 ans (6,7 %), 7 621 moins de 16 ans (15,3 %).


Le signataire et responsable principal des déportations entre 1949 et 1953 fut le Général-major Noviks Alfons, Ministre de la sécurité d’Etat de la RSS de Lettonie. Arrêté en 1994, il fut reconnu coupable de génocide et de crimes contre l’humanité, et condamné à la prison à perpétuité par un tribunal letton le 13 Décembre 1995. Les déportations de 1949 valurent à leurs auteurs 75 médailles du drapeau rouge, décoration militaire attribuée pour fait d’arme sur le champ de bataille ……

On pourra consulter avec profit le site du Musée virtuel du goulag http://museum.gulagmemories.eu/fr/thematique et notamment la partie « La répression dans les territoires annexés à l’URSS – 1944-1952 ». On pourra également lire ou relire « En escarpins dans les neiges de Sibérie » de Sandra Kalniete, née au goulag de Togour en 1952, ancien Ambassadeur de Lettonie en France (1997 – 2002) et auprès de l’UNESCO, ancien Ministre des Affaires Etrangères de Lettonie (2002 – 2004).


Les crimes soviétiques sont une réalité, tout comme les crimes nazis. En aucun cas, les crimes des uns ne peuvent excuser les crimes des autres, même s’ils sont vainqueurs. Il est dommage que la Fédération de Russie d’aujourd’hui ne reconnaisse même toujours pas qu’il y ait eu occupation des Etats baltes.

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