dimanche 9 novembre 2014

9 novembre 1989 : chute du mur de Berlin …. et de nos défenses !


Au cours de la Conférence de Postdam (17 juillet – 2 août 1945), les alliés vainqueurs (Etats-Unis, Grande-Bretagne et URSS) avaient fixé le sort des vaincus, l’Allemagne, l’Italie et le Japon, et plus généralement de l’Europe. L’Allemagne est amputée de ses territoires de l’est et est partagée en quatre zones d’occupation. Staline, dont on a oublié le pacte avec Hitler du 23 août 1939, triomphe et annexe les Etats baltes, la Prusse orientale (Königsberg) et la Pologne orientale.

Mais, très vite, émerge une rivalité entre l’Union soviétique et les Occidentaux. C’est le début de la guerre froide (dont on parle beaucoup du retour ces derniers temps) et un rideau de fer (expression employée pour la première fois par Winston Churchill le 5 mars 1946) sépare l’Europe en deux. Du 24 juin 1948 au 12 mai 1949, les soviétiques font le blocus terrestre de Berlin-ouest qui n’est contourné par les Alliés que grâce à 30 000 vols pour ravitailler la ville.

La crise du blocus accélère la division de l’Allemagne. Le 23 mai 1949, la Loi Fondamentale (= Constitution) de la République Fédérale d’Allemagne (RFA), capitale Bonn, est adoptée. Le premier chancelier est Konrad Adenauer. En retour, la République Démocratique Allemande (RDA), capitale Berlin-Est, est créée le 5 octobre 1949.



Dans la nuit du 12 au 13 août 1961 la RDA commence l’installation de barbelés puis, le 15 août, l’érection d’un mur afin de constituer « un rempart contre le fascisme » ! En fait, il s’agit de stopper l’exode des Allemands de l’est vers l’ouest qui, début août, a atteint 2 000 passages par jour. Le 27 octobre 1961, on est à deux doigts de l’affrontement direct, blindés américains et russes se faisant face pendant 16 heures de part et d’autre du Checkpoint Charlie

26 juin 1963 - John F. Kenendy "Ich bin ein Berliner"

Mais, le 18 octobre 1989, Erich Honecker, numéro 1 du Parti Socialiste Unifié d’Allemagne (Sozialistische Einheitspartei Deutschlands – SED) depuis 1971, déstabilisé par les mouvements démocratiques en Hongrie et en Tchécoslovaquie, opposé aux réformes de Gorbatchev, est contraint à la démission. Dès le 31 octobre 1989, à Dresde et à Leipzig, puis le 4 novembre à Berlin-Est (un demi-million de personnes sur l’Alexander Platz), les Allemands de l’est manifestent pour réclamer notamment des élections libres et la liberté de la presse. 


Le 9 novembre 1989 au soir, l’incroyable se produit : Günter Schabowski, porte-parole du SED, déclare à la presse que les voyages privés vers l’étranger sont autorisés sans justificatif, mesure qui entre en vigueur immédiatement, ce qui provoque un afflux des Allemands de l’Est pour franchir le mur. Le 3 octobre 1990, l’Allemagne est réunifiée.


Depuis la « chute » du mur de Berlin, beaucoup ont cru que l’Europe était définitivement entrée dans une ère de paix éternelle. Ainsi, dès 1990, Laurent Fabius, Premier Ministre français, voulait « engranger les dividendes de la paix », considérant l’absence de menace visible. C’était oublier qu’au sein de l’URSS des Nations étaient encore assujetties, à commencer par les trois Etats baltes, où l’URSS a encore tué en janvier et juillet 1991.

Pour ne citer que la France, la lente décrue des budgets de la Défense est une constante depuis la chute de l’empire soviétique. Alors même que nous n’avons jamais autant fait la guerre : Bosnie-Herzégovine, Serbie-Kosovo, Afghanistan, Côte d’Ivoire, Libye, Mali, le budget de la défense est clairement considéré comme une variable d’ajustement. Or, pendant le même temps, la Russie modernisait son outil de défense, la part réelle des dépenses consacrées, au sein du budget fédéral, à la défense nationale devant passer de 2,8 % du PIB en 2011 à 3,8 % en 2016. En 2013 (source : Banque Mondiale), il était de 2,3 % en Grande-Bretagne, 2,2 % en France, 1,3 % en Allemagne et, pour mémoire, 1,0 % en Lettonie et 0,8 % en Lituanie ! 


Le 9 novembre 1989, ce n’est pas seulement le mur de Berlin qui est tombé. Ce sont aussi nos défenses. 


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