Lénine |
Le 20 octobre 1917, Lénine
était revenu clandestinement à Petrograd depuis la Finlande où il était en
exil. Le 7 novembre 1917 (calendrier grégorien) a lieu la révolution ……
d’octobre (calendrier julien). Deux jours après, Lénine supprime la liberté de
la presse.
Chargée d’interroger les
suspects accusés d’actions contre-révolutionnaires comme le sabotage, le recel
de vivres, le pillage des cargaisons (sic), une section spéciale est créée au
sein du Comité central exécutif. Elle est sous la responsabilité d’un Polonais
fanatique, Feliks Dzierżyński.
Feliks Dzierżyński |
Le 20 décembre 1917,
le Conseil des commissaires du peuple ou Sovnarcom, autorité gouvernementale
bolchevique, décide de donner à la section le nom de « Commission extraordinaire panrusse près le
Conseil des commissaires du peuple pour combattre la contre-révolution et le
sabotage » (!) d’où l’acronyme en Russe чрезвычайная комиссия (commission
extraordinaire). Son rôle : confiscation, expulsion des lieux, retrait des
cartes d’alimentation, publication des listes des ennemis du peuple, etc …… En
1918, un membre du Collegium de la Tchéka, le Letton Mārtiņš Lācis, précisait : « La commission extraordinaire {…}
ne juge pas l’ennemi, elle le frappe. {…} Nous exterminons la bourgeoisie comme
classe.
En mars 1918, la
Tchéka compte 66 agents quand elle s’installe à Moscou dans le bâtiment de la Loubianka, un millier en juin 1918, 40 000
fin 1918 (!!) et 280 000 début 1921.
La Loubianka avant 1917 |
C’est officiellement
le 20 décembre 1920 qu’est créé au sein de la Tchéka un département étranger, l’INO.
La Tchéka est
dissoute le 6 février 1922 et laisse la place à la GPU (Государственное политическое управление,
Direction Politique d’Etat). La GPU sera dirigée jusqu’au 15 novembre 1923 par Feliks Dzierżyński. A cette date, la
GPU est divisée en deux organismes parallèles, le NKVD (Commissariat du peuple
aux Affaires intérieures) et l’OGPU (Direction politique d’Etat unifiée). Les
opérations extérieures des services secrètes soviétiques continuent d’être
gérées par l’INO, qui est placée sous le contrôle de la GPU.
Le NKVD absorbe
l’OGPU en 1934. Il regroupe les différentes forces de police de l’union soviétique.
Il est surtout connu pour les activités du Goulag et de la Direction principale
de la Sécurité d’Etat (Главное управление государственной безопасности, GUGB), l’ancêtre du KGB. A son apogée, le NKVD
aurait compté 50 000 fonctionanires et 500 000 délateurs plus ou
moins forcés. De 1938 à 1946, le directeur du NKVD sera Lavrenti Beria. Parmi les victimes du NKVD, les 20 000 officiers
polonais assassinés à Katyn.
En février 1941, les
attributions de la GUGB sont réparties entre le NKVD et le NKGB (Commissariat
du Peuple de la sécurité de l’Etat.
Lavrenti Beria |
Le 19 mars 1946, le
NKVD devient le Ministère des Affaires Intérieures, MVD, et le NKGB le Ministère de la Sécurité de l’Etat (MGB).
Le 15 mars 1953, le
MGB et le MVD fusionnent et la nouvelle entité est placée sous le
responsabilité de Béria. En juin 1953, Béria tente de prendre le pouvoir de
force ; son entreprise échoue et Béria « disparaît ». Le MGB
perd son statut de ministère et il devient subordonné au conseil des ministres
le 13 mars 1954. C’est en cette occasion qu’il prend la désignation de KGB.
Le 11 octobre 1991, après
l’échec du putsch de Moscou, le KGB est dissout. De réorganisation en
changement d’appellations, ce n’est que le 3 avril 1995 que le Président Boris
Eltsine crée le FSB (Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie Федеральная служба безопасности Российской Федерации).
Tout ça vous paraît bien compliqué ? Ca l'est ! Retenez toutefois que le FSB assure la
continuité car, tout comme la Tchéka, il est toujours installé à la Loubianka.
Vladimir Poutine, officier du KGB |