jeudi 21 novembre 2013

21 Novembre 1806 : décret de Berlin instituant le blocus continental


Le 12 Juillet 1806, conséquence de la victoire d’Austerlitz, est signé le traité de la Confédération du Rhin par lequel 16 Etats quittent le Saint Empire romain germanique dont le « protecteur » est l’Empereur Napoléon 1er. La Prusse n’acceptant pas que la domination française s’étende jusqu’à ses portes, le Roi Frédéric-Guillaume III, poussé par l’Angleterre, mobilise pour faire la guerre à la France.

La Confédération du Rhin

L’armée française, forte au départ de 160 000 hommes, passe le Rhin en Septembre 1806. La première victoire a lieu à Saalfeld le 10 Octobre 1806 et est à mettre à l’actif du 5e Corps du  Maréchal Lannes. Suivent le 14 Octobre 1806 les victoires d’Iéna (Napoléon) et Auerstaedt (3e Corps du Maréchal Davout). L’armée prussienne, forte de 250 000 hommes est bousculée et Napoléon 1er entre à Berlin le 27 Octobre 1806. Il n’aura fallu que 19 jours entre le déclenchement de l’attaque et la prise de la capitale prussienne.  


Entrée de Napoléon 1er à Berlin 

Napoléon restera un mois à Berlin. C’est le 21 Novembre 1806 qu’il y signe le décret de Berlin qui instaure le blocus continental dirigé contre l’Angleterre.

Depuis longtemps, l’Empereur cherchait à neutraliser l’Angleterre qui finançait les coalitions contre lui. La défaite navale de Trafalgar (21 Octobre 1805) avait mis un terme à toute idée d’attaquer l’île. L’effondrement de la Prusse permettant à la France d’être maîtresse des ports allemands de la Mer du Nord, le moment était bien choisi pour soumettre l’Angleterre à un blocus qui était censé ruiner son commerce et son industrie.

Le décret stipulait que tout commerce avec le Royaume-Uni était totalement interdit, que toute marchandise britannique se trouvant sur le continent serait saisie, que le courrier de et pour le Royaume-Uni serait détruit, que tout Britannique se trouvant dans l’Empire serait fait prisonnier de guerre et que tout navire ayant mouillé dans un port britannique serait considéré comme « de bonne prise ».

Etats appliquant le blocus continental.

Les Anglais ripostèrent en exigeant que les bateaux neutres puissent venir dans leurs ports pour acquitter des droits de douane. A son tour, Napoléon, par le décret de Milan (17 Décembre 1807), décida que tout bâtiment ayant payé un droit aux Anglais serait considéré comme ennemi et réputé également « de bonne prise ».

Dans les années qui suivirent, les efforts de la politique étrangère française portèrent sur l’extension du blocus à l’ensemble de l’Europe, que ce soit par des traités (notamment Tilsit en Juillet 1807 avec la Russie et la Prusse, mais aussi avec la Suède le 6 Janvier 1810) ou par les invasions militaires.

Mais le blocus ne fut jamais étanche: il y avait trop de côtes à surveiller et l'on ne pouvait empêcher totalement la contrebande. Certaines denrées coloniales disparurent du marché et il fallut rechercher des produits de remplacement ; ainsi, on cultiva le tabac en France, la chicorée et la betterave sucrière.

C’est parce qu’il estimait que la Russie ne respectait pas le blocus continental (elle renonça à l’appliquer à partir du 13 Décembre 1810) que Napoléon décida d’envahir celle-ci en 1812. 

Rencontre de Napoléon 1er et d'Alexandre 1er sur le Niémen à Tilsit


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