jeudi 31 octobre 2013

Les 95 thèses de Martin Luther et la "Lettonie"


Martin Luther (1483 – 1546), frère augustin allemand, docteur en théologie, exerça une grande influence sur la Réforme protestante en défiant l’autorité du Pape. Le 31 Octobre 1517, il aurait placardé (car le fait n’est pas historiquement prouvé) sur les portes de l’église de Wittemberg la « Dispute de Martin Luther sur la puissance des indulgences » (Martini Lutheri disputatio pro declaratione virtutis indulgentiarum), plus connue comme les « Quatre-vingt-quinze thèses » dans lesquelles il condamne le commerce des indulgences pratiqué par l’Eglise romaine et les pratiques du Haut clergé.   

Martin Luther

Excommunié le 3 Janvier 1521, mis au ban de l’Empire le 26 Mai 1521 par Charles Quint (Edit de Worms). Aussitôt sa condamnation prononcée, Luther est « exfiltré » par son ami l’Electeur de Saxe Frédéric III le Sage qui le met en sûreté au château de Wartburg. C’est là que, sous le nom de Junker Jörg, Luther traduisit le Nouveau Testament en Allemand, ce qui constitua une révolution culturelle et religieuse considérable.

C’est à partir de là que la Réforme protestante va se répandre dans les principautés voisines, ce que ne peut combattre Charles Quint, occupé à faire la guerre contre la France (François 1er jusqu’en 1547, puis Henri II).

Pendant ce temps-là, sur ce qui est le territoire actuel de la Lettonie et de l’Estonie, la Confédération livonienne (5 petits Etats : l’Ordre livonien, l’archevêché de Riga, et les évêchés de Dorpat, Ösel-Wiek et de Courlande) vivait ses dernières années. En effet, la Livonie disposait d’un gouvernement faible et divisé, l’Ordre livonien était lui-même l’objet d’un schisme depuis l’introduction de la Réforme dans la région vers 1520. La Russie en profite pour envahir la Livonie en 1558.

La Confédération de Livonie en 1534

Le 2 Août 1560, les forces de la Grande-Principauté de Moscou (Ivan IV, dit le Terrible) écrasent celles de l’ordre Livonien à la bataille d’Ergeme (près de Valga / Valka). L’Ordre (Gotthardt Kettler, Grand-maître des Chevaliers Porte-Glaive) demande alors la protection de Sigismond II Auguste, Roi de Pologne, Grand-duc de Lituanie, ce qui est chose faite lors du 1er Traité de Vilnius (31 Août 1559).

Gotthardt Kettler

Le 28 Novembre 1561 est signé le 2ème Traité de Vilnius. Le territoire de la Confédération livonienne est scindé en deux : le Duché de Livonie, initialement vassal du Grand-duché de Lituanie, qui sera conquis par la Suède en 1621. Et le Duché de Courlande (Kurzemes un Zemgales hercogiste ), dont Gotthardt Kettler sécularise les terres à son profit, étant reconnu, lui et sa descendance, Duc de Courlande et de Sémigalle. Conscient du progrès du luthéranisme parmi ses sujets, Gotthardt se convertit, démarche comparable à celle qu’avait suivie Albert de Brandenburg en Prusse en 1525. La capitale du Duché est fixée à Mitau, aujourd’hui Jelgava.  


Ces péripéties expliquent donc pourquoi, aujourd’hui encore, la Lettonie et l’Estonie sont majoritairement luthériennes, alors que la Lituanie, qui n’avait jamais été durablement occupée par les Chevaliers Teutoniques ou Livoniens, est restée catholique.   

lundi 28 octobre 2013

26 Octobre 1793* : naissance de Simonas Daukantas


* Certains auteurs datent sa naissance du 28 Octobre 1793



Dans la série des inconnus célèbres, je vous propose aujourd’hui le Lituanien Simonas Daukantas.
Si vous êtes allés en Lituanie, Simonas Daukantas vous connaissez obligatoirement, pour au moins deux raisons :

      # La place devant le Palais Présidentiel à Vilnius porte son nom : Simono Daukanto aikštė. (Pour l’anecdote, la place a été baptisée Place Napoléon le 15 Août 1812, jour de l’anniversaire de l’Empereur. Débaptisée par les Russes, elle redeviendra curieusement Napoleon Platz en 1915, lors de l’occupation allemande !)

      # Le billet de 100 Litai (= 28,9 €) est à l’effigie de Simonas Daukantas.



Simonas Daukantas est né le 26 Octobre 1793 à Kalviai, en Žemaitija / Grand-duché de Lituanie, à 3 km de l’actuelle frontière avec la Lettonie. Il fit ses études à Vilnius, d’abord au lycée (1814), puis (1816) à l’Université Impériale (Императорскiй Виленскiй Университетъ). En 1822, il obtient une maitrise en droit, mais ne recevra son diplôme qu’en 1825 en raison de la découverte en 1823, par les autorités russes, des sociétés secrètes d’étudiants des Philomathes et des Filaretes.

Il s’installe successivement à Dorpat (aujourd’hui Tartu en Estonie), à Riga et à Saint-Pétersbourg, où il obtient finalement un emploi au bureau du Metrica (= archives) lituanien. Il collabore également avec l’historien Teodoras Narbutas (1784 – 1864), auteur d’une histoire nationale de la Lituanie en 9 volumes. Daukantas écrit lui-même plusieurs livres d’histoire et de nouvelles, en Lituanien, notamment Pałangos petris, une nouvelle semblable à Robinson Crusoë

En 1846, il traduit en Lituanien les fables de Phaedrus, un fabuliste romain du 1er siècle avant Jésus-Christ, sous le pseudonyme de Motiejus Šauklys. Parmi ses manuscrits, un dictionnaire Polonais-Lituanien et une histoire de la Lituanie et de la Samogitie seront publiés après sa mort.

La tombe de Simonas Daukantas à Papile

Daukantas revint en Lituanie en 1850 où il décéda, à Papilė (au nord-ouest de Šiauliai), le 6 Décembre 1864. Un monument y fut érigé en 1930. Simonas Daukantas mérite d’être mieux connu, car il fut, au même titre que Vincas Kudirka et Jonas Basanavičius, un des pionniers du mouvement de la Renaissance Nationale Lituanienne (Lietuvių tautinis atgimimas).  

Musée Daukantas à Palile



dimanche 27 octobre 2013

27 Octobre 1901 : naissance d’Aleksandrs Čaks


Lorsque j’habitais Riga, j’entendais son nom pratiquement quotidiennement, car une station de trolleybus sur ma ligne favorite s’appelait Aleksandra Čaka iela, rue Aleksandrs Čaks. J’avais eu la curiosité de chercher qui était cet inconnu. J’ignorais à l’époque que, quelques années plus tard, j’allais devoir m’intéresser sérieusement à ce poète letton.  

Aleksandrs Čaks (27 Octobre 1901 – 8 Février 1950 ci-dessous) est très célèbre en Lettonie. De son vrai nom Aleksandrs Čadarainis, c’est un poète et un écrivain qui fut le premier Letton à décrire l’univers urbain plutôt que la vie à la campagne ou dans les petits villages, plus « à la mode » jusque là dans la littérature lettone. Lui parle plutôt de la vie nocturne de la ville, des prostituées, des banlieues pauvres et même des égouts ! On m’a d’ailleurs signalé que la rue Aleksandrs Čaks, que j’évoquais ci-dessus, était à une époque célèbre pour ses dames aux amours tarifées !  



Né à Riga dans une famille de tailleur, il passa la Première Guerre mondiale en Russie. Après avoir étudié la médecine à Moscou puis à l’Université de Lettonie, il travailla comme instituteur à Drabeši (immédiatement au sud de Cēsis). 

Ses premiers poèmes furent publiés en 1925 et il est apparu pendant la période de la première indépendance comme le grand réformateur de la poésie lettone. Son nom est associé aux journaux  littéraires « Jaunā Lira » (La nouvelle lyre) et « Trauksme » (Alarme), ainsi qu’à la société artistique « Zaļā vārna » (Le corbeau vert). Il a écrit également un poème épique sur les tirailleurs lettons, «Mūžības skartie » (Touchés par l’éternité), qui lui a valu de recevoir le Prix Anna Brigadere en 1940.  
     

Durant les cinq dernières années de sa vie, Aleksandrs Čaks fut obligé d’écrire des poèmes à la gloire du constructivisme socialiste, qui furent malgré tout censurés par la critique officielle. A partir de 1946, il fut accusé de s’écarter des valeurs du marxisme, d’être un cosmopolite, un snob, et d’adhérer à l’esthétique bourgeoise. Deux ans plus tard, sa santé commença à se détériorer et il devint de plus en plus dépressif. Il disait à ses amis qu’il se sentait comme s’il était déjà dans son cercueil, seul le couvercle était encore ouvert. Il décéda le 8 Février 1950 d’un arrêt cardiaque et il est enterré au cimetière Rainis à Riga.
    
Monument des tirailleurs lettons à Riga
Je disais précédemment que j’allais devoir m’intéresser à Aleksandrs Čaks. Le Ministère de la Défense letton fait actuellement traduire en anglais son poème épique sur les tirailleurs lettons, «Mūžības skartie ». Il y aura trois préface à cette traduction, faites par trois historiens (ou supposés tels) : un Britannique, un Allemand et un Français. Vous avez compris qui est le Français …… Les tirailleurs lettons (strēlnieki), créés le 23 Juillet 1915, premières unités militaires entièrement lettones, se sont couverts de gloire dans l’armée russe tsariste, avant de se séparer entre tirailleurs rouges et tirailleurs blancs. Mais toujours pour la liberté de la Nation lettone !  

  
Statue à l’effigie d’Aleksandrs Čaks dans le parc de Ziedondarzs (bordant Čaka iela)





samedi 26 octobre 2013

Qui sera élu Président de la Lituanie en Mai 2014 ?


Les élections présidentielles auront lieu en Lituanie le dimanche 11 Mai 2014. Si un deuxième tour était nécessaire, celui-ci aurait lieu le dimanche 25 Mai 2014, le même jour que les élections au Parlement Européen. La décision prise le 22 Octobre 2013 par le Seimas (parlement monocaméral) entre en vigueur le 11 Novembre 2013, ce qui signifie que la campagne électorale peut être lancée le même jour.

On rappellera qu’en Lituanie, au contraire de la Lettonie où il est élu par le Parlement, le Président est élu au suffrage universel.

En 2009, il n’y avait eu besoin que d’un tour de scrutin pour élire, le 17 Mai, Dalia Grybauskaitė, Commissaire européen à la programmation financière et au budget,  avec 68,21 % des voix, indépendante, mais soutenue par les quatre formations de centre droit au pouvoir, face à Algirdas Butkevičius, social-démocrate (11,68 %), Valentinas Mazuronis, Ordre et Justice (6,08 %), Valdemar Tomaševski, Action électorale des Polonais (4,68 %), etc……

Dalia Grybauskaitė

Il y un an, poser la question « qui sera élu Président en 2014 ? » aurait semblé incongru. Ce ne l’est plus vraiment aujourd’hui.

Tout d’abord parce qu’il court le bruit, avec insistance, que Ms Grybauskaitė pourrait être candidate à la succession de Herman van Rompuy, Président du Conseil Européen, dont le mandat arrive à son terme le 30 Novembre 2014. On s’accorde en effet pour dire que le profil type du candidat pourrait être une femme venant d’un « petit » pays. Ms Grybauskaitė a l’expérience de la Commission puisqu’elle a été Commissaire européen du 1er Mai  2004 au 1er Juillet 2009. L’inconvénient est que Dalia Grybauskaitė devrait prendre le risque de faire l’impasse sur la présidentielle lituanienne, tout en pouvant ne pas être choisie comme Président du Conseil.  

Algirdas Butkevičius
Mais aussi, il semblerait que Ms Grybauskaitė ne soit plus aussi dominante dans les sondages de popularité. Pratiquement invincible il y a un an, Ms Grybauskaitė voit sa cote de popularité s’éroder et même rejointe par celle du Premier Ministre Algirdas Butkevičius. Même si ce dernier proclame qu’il est heureux d’être Premier Ministre et qu’il n’a pas d’ambition présidentielle, son parti social-démocrate pourrait l’obliger à profiter de sa popularité. Popularité étonnante, puisqu’il semble qu’il soit généralement considéré comme un Premier Ministre inefficace.

Un autre élément pourrait troubler le jeu bipolaire. Le Seimas vient de voter en première lecture,  le 22 Octobre 2013, un amendement constitutionnel qui permettrait, s’il était confirmé par un second vote dans 3 mois, à Rolandas Paksas, Président destitué en 2004, de se représenter.

Rolandas Paksas

On se rappellera que la Lituanie assure jusqu’au 30 Décembre 2013 la Présidence tournante du Conseil de l’Union Européenne (à ne pas confondre avec la Présidence du Conseil Européen de M. van Rompuy …), et qu’elle prendra pour un mois, le 1er Janvier 2014, la Présidence tournante du Conseil de Sécurité de l’ONU.

Le succès ou non du sommet du Partenariat Oriental, qui se tiendra les 28 et 29 Novembre à Vilnius, à savoir principalement la signature ou non de l’accord d’association entre l’Ukraine et l’UE, pourrait être déterminant pour la suite de la carrière de Ms Dalia Grybauskaitė. En tout état de cause, ça justifie qu’on s’intéresse plus que jamais à ce qui se passe en Lituanie !      

Pavillon du Président de la République de Lituanie



jeudi 24 octobre 2013

24 Octobre 1795 : 3ème partage de la Pologne – Lituanie


Avant d’entrer dans le vif du sujet, je rappellerai que, depuis l’Union de Lublin (1er Juillet 1565), le Royaume de Pologne et le Grand-duché de Lituanie étaient, tout au moins sur le papier, deux Etats souverains distincts, unis au sein de la république des Deux Nations, à la monarchie élective. Le Roi y avait un pouvoir limité, au profit de la noblesse (la Szlachta), avec qui il devait signer la Pacta conventa avant son élection. Le Liberum veto, c’est-à-dire le droit pour tout député de bloquer toute décision prise par la majorité de la Sejm (Diète ou Parlement), conduisit de facto à la paralysie du système et à l’anarchie politique. Certains députés de la Sejm étaient soudoyés par les puissances étrangères, afin de bloquer toute tentative de réforme.

La République des Deux Nations après l'Union de Lublin (1565)

Au début du XVIIIe siècle, la République tomba sous l’influence de la Russie, sans être pour autant annexée. Le premier partage eut lieu le 5 Août 1772, à l’instigation du Roi de Prusse Frédéric le Grand, afin de détourner vers la Pologne les visées expansionnistes de la Russie de Catherine II après une série de victoires contre l’Empire Ottoman. 211 000 km2 sont enlevés à la République des Deux Nations.

Par la Constitution du 3 Mai 1791, le Roi Stanislas Auguste Poniatowski veut transformer l’Union fédérale en un Etat unitaire. Mais cette Constitution n’entra pas en vigueur, les Lituaniens ne l’ayant pas ratifiée.

Le deuxième partage est initialement dû à la Confédération de Targowica, qui s’oppose à la Constitution de 1791, et qui, pour la combattre, demande l’aide de la Russie, à laquelle se joindra la Prusse. Le 23 Janvier 1793, la Prusse signe un traité avec la Russie, stipulant que les réformes polonaises seront abandonnées et que les deux Etats signataires recevront des morceaux du territoire polonais (300 000 km2).  

Tadeusz Kosciuszko

Le soulèvement de Tadeusz Kosciuszko (avec le Grand Maréchal Roman Ignacy Potocki en Lituanie) en 1794 fut la dernière tentative de la Pologne et de la Lituanie  pour maintenir leur indépendance. Mais Kosciuszko ayant été blessé et fait prisonnier à la bataille de Maciejowice (10 octobre 1794), la route de Varsovie est ouverte pour les troupes russes du Général Alexandre Souvorov. Le 4 Novembre 1794, les habitants de Varsovie qui tentent de résister dans le faubourg de Praga sont massacrés, ce qui vaut à Souvorov d’être nommé Feld-maréchal par Catherine II ! (Pour l’anecdote, Souvorov envoie à Catherine un rapport succinct : « Hourrah - Praga – Souvorov ». Catherine lui répond aussi succinctement : « Bravo, feld-maréchal, Catherine »).  

Catherine II après 1787

Le troisième partage suit ce soulèvement raté. Les souverains Russe (Catherine II), Prussien (Frédéric Guillaume II) et Autrichien (François II du Saint-Empire) signent à Saint-Pétersbourg, le 24 Octobre 1795, un accord pour démembrer le reste de la Pologne – Lituanie (215 000 km2). Le Roi Stanislas II Auguste doit abdiquer et les Etats de Pologne et de Lituanie disparaîtront des cartes du monde pendant 123 ans (jusqu’en 1918), à l’exception d’une brève parenthèse quand Napoléon 1er créera le Duché de Varsovie de 1807 à 1815.


Les trois partages de la Pologne - Lituanie



mercredi 23 octobre 2013

27 Octobre 2013 : passage à l’heure d’hiver


C’est ce qui, en langage journalistique, est appelé un « marronnier »,  je cite Wikipedia : « un article d’information de faible importance meublant une période creuse, consacré à un événement récurrent et prévisible ».

Tout d’abord, place à l’information : le passage à l’heure d’hiver se déroulera dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 Octobre 2013. En France, à 3 heures du matin, il faudra retirer 60 minutes, car il sera (de nouveau) 2 heures du matin.


Le marronnier, c’est qu’on va avoir droit à la traditionnelle controverse sur les inconvénients du changement d’heure, controverse qui permet à certaines associations de faire parler d’elles deux fois par an. En ce qui me concerne, j’agis comme lorsque je prends l’avion vers ou depuis les Pays baltes : je recule montre et pendules d’une heure samedi soir, et l’affaire est réglée !

Depuis 1998, les dates de changement d’heure ont été harmonisées au sein de l’Union européenne. Dans les 28 Etats membres, le passage à l’heure d’hiver s’effectue le dernier dimanche d’Octobre. Mais comme il s’effectue en même temps, il ne se fait pas à la même heure, du fait des décalages horaires. Par exemple, en Lituanie et en Lettonie, c’est à 4H du matin locale qu’il sera 3H. Par contre, à Londres ou à Lisbonne, ce sera à 2H qu’il sera 1H.

A noter que la Russie ne passe plus à l’heure d’hiver depuis Février 2011 et qu’il y aura désormais 3 heures de différence entre Moscou (UTC + 4) et Paris (UTC + 1). Le plus cocasse est que l’oblast de Kaliningrad, restant à l’heure d’été, sera à UTC + 3, alors que les Etats baltes, à l’est, ne seront encore qu’à UTC + 2, immédiatement voisins de la Russie continentale elle déjà à UTC + 4 ! Et si, par exemple,  vous passez le pont entre Narva (Estonie) et Ivangorod (Russie), vous vieillissez d’un coup de 2 heures !


Mais tout ceci n’est qu’anecdotique !   




mardi 22 octobre 2013

Commémorations en France du 80ème anniversaire de l’Holodomor


L’Holodomor (en Ukrainien голодомо́р = extermination par la faim) est une famine artificielle provoquée par l’Etat soviétique en 1932 – 1933. Artificielle car les céréales et autres produits agricoles, produits en Ukraine, étaient confisqués et transportés en Russie ou vendus en Europe, au détriment des Ukrainiens.

Cette famine entraîna, selon les sources, entre 4 et 10 millions de mort en Ukraine et dans le Kouban majoritairement peuplé d’Ukrainiens. Par sa nature, son ampleur et sa localisation géographique, c’est un véritable génocide. 24 Etats sur 3 continents (dont les Etats-Unis, le Canada, l’Espagne, l’Italie, la Pologne et les trois Etats baltes, mais pas la France) l’ont d’ailleurs reconnu en tant que tel. Un génocide, tel que formulé par la « Convention sur la prévention des génocides », est un acte commis « dans l’intention de détruire une partie d’un groupe national ». Cette définition s’adapte à la politique génocidaire de Staline qui voulait éradiquer le nationalisme ukrainien et qui voulait punir la paysannerie ukrainienne, coupable à ses yeux de refuser la collectivisation des terres. 

Par un texte adopté le 23 Octobre 2008, le Parlement européen a reconnu l’Holodomor en Ukraine comme « un crime effroyable contre le peuple ukrainien et contre l’humanité ».


Le 80ème anniversaire de l’Holodomor sera célébré en plusieurs endroits en France. Voici, par ordre chronologique, ceux qui sont jusqu’à présent parvenus à ma connaissance.  

28 Octobre – LYON (Mairie du 3e arrondissement – Exposition « Ukraine 1932 – 1933 : Pour sortir du silence » (jusqu’au 9 Novembre).

2 Novembre – RENNES
– (16H) – Requiem en la cathédrale de Rennes avec le Chœur ukrainien de Saint-Volodymyr-le-Grand de Paris
- (18H) – Film « Le génocide oublié », conférence, expositions, verre de l’amitié à l’Institut franco-américain (participation 5 €)

3 Novembre – DOL-DE-BRETAGNE - 10h30 - Cathédrale de Dol : messe avec la participation du Chœur ukrainien

17 Novembre – PARIS
- (11H) – Cérémonie de dépôt de gerbe sur la tombe du soldat inconnu, en hommage des millions d’Ukrainiens victimes de l’Holodomor
- (14H) – Marche silencieuse de la cathédrale Saint-Volodymyr-le-Grand vers la cathédrale Notre-Dame de Paris
- (15H30) – Divine liturgie, suivie d’un Requiem œcuménique en la cathédrale Notre-Dame de Paris

23 Novembre - LYON – (14H30) - Commémoration au Mémorial de tous les Génocides


                   



dimanche 20 octobre 2013

Photos de Riga en 1900


Je porte à votre attention le site http://lvmz.lv/ du Musée de Lettonie, même si je n’arrive personnellement à ouvrir que la partie en Russe.

On y trouve de nombreuses photos de Riga dans les années 1900, quand la ville était la troisième de l’Empire russe en terme de travailleurs dans l’industrie et le premier port de celui-ci.

Aleksandra iela (en l’honneur d’Alexandre 1er ?), partie de l’actuel Brīvības bulvāris piétonnisé en 1990. Dans le fond, la statue équestre de Pierre le Grand qui a été remplacée en 1935 par le Monument de la Liberté (Brīvības Piemineklis).


La statue équestre de Pierre-le-Grand


La Maison des Têtes Noires, détruite en 1941, reconstruite à l’identique pour 1999



La colonne de la Victoire de 1812, élevée en 1817 devant le château, aujourd’hui disparue.


Alberta iela et ses immeubles art nouveau. Rien n’a changé, sauf des arbres qui ont poussé.


Devant l’Opéra. Au deuxième plan, à gauche l’église Saint-Pierre, à droite la cathédrale luthérienne.  




Je souligne également l’intérêt, notamment pour ceux qui effectuent des recherches historiques, des pages qui donnent les noms passés des artères actuelles de Riga : http://lvmz.lv/index.php/street-riga. C’est ainsi que l’on peut découvrir que la bien connue Brīvības iela s’est appelée successivement  (entre autres) Alexandre, Lénine et Hitler. 

vendredi 18 octobre 2013

Election de la Lituanie au Conseil de Sécurité de l’ONU


Hier 17 Octobre 2013, l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) a élu cinq nouveaux membres du Conseil de Sécurité, destinés à remplacer, à compter du 1er Janvier 2014, les cinq membres sortants : Azerbaïdjan, Guatemala, Maroc, Pakistan et Togo.

Sur 191 Etats votant, ont obtenu :
    # Lituanie 187 voix
    # Chili et Nigéria 186 voix
    # Tchad 184 voix
    # Arabie saoudite 176 voix

Le Conseil de Sécurité comporte cinq sièges permanents (Chine, Etats-Unis, Fédération de Russie, France et Royaume Uni de Grande-Bretagne), disposant du droit de veto, et dix sièges non permanents, renouvelés par moitié tous les ans et répartis géographiquement comme suit :
    # 5 sièges pour le groupe des Etats d’Asie et d’Afrique
    # 2 pour le groupe des Etats d’Europe occidentale et autres Etats
    # 2 pour le groupe des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes
    # 1 pour le groupe des Etats d’Europe orientale

À partir du 1er janvier 2014, la composition du Conseil de sécurité sera donc la suivante: Arabie saoudite, Argentine, Australie, Chili, Chine, États-Unis, Fédération de Russie, France, Lituanie, Luxembourg, Nigéria, République de Corée, Royaume-Uni, Rwanda et Tchad.  

(NB : la Lituanie a été élue sur le quota Europe orientale, alors que l’Australie, par exemple, est sur le quota Europe occidentale et autres Etats. Le choix du candidat au niveau régional fait l’objet d’un intense lobbying qui n’est pas toujours gagné d’avance. Par exemple, en 2007, il a fallu 47 tours de scrutin pour départager le Guatemala du Venezuela et pour finalement choisir … le Panama !)

La présidence tournante du Conseil de sécurité étant assurée dans l’ordre alphabétique anglais, le premier des États nouvellement admis à assumer la présidence (pendant un mois) sera la Lituanie, dès son entrée au Conseil en janvier 2014.

C’est la première fois qu’un Etat balte, et a fortiori la Lituanie, est élu au Conseil de Sécurité de l’ONU. « Une fois membre du Conseil de sécurité des Nations Unies, la Lituanie participera à la prise d'importantes décisions liées à la sécurité mondiale. Après la présidence du Conseil de l'Union européenne, c'est un honneur, un nouveau défi et une responsabilité vis-à-vis de toute la communauté internationale » a déclaré le Président Dalia Grybauskaitė.



En vertu de la Charte des Nations unies (article 24), le Conseil de sécurité, qui est une de ses instances, a pour principale responsabilité le maintien de la paix et la sécurité internationales.


L’ONU compte aujourd’hui 193 Etats (sur les 197 qu’elle reconnaît. Parmi les 4 Etats reconnus mais non membres, on note le Vatican et la Palestine).  Le vote étant à bulletin secret, on ne saura officiellement pas quels sont les 4 Etats qui n’ont pas voté pour la Lituanie. On peut toutefois soupçonner la Croatie qui, bien que n’étant pas candidate, a obtenu une voix…… Le faible score de l’Arabie saoudite s’explique par la place (ou plutôt le manque de place) faite aux femmes dans ce pays. 


Le 18 Octobre : L'Arabie saoudite a refusé d'entrer au Conseil de sécurité de l'ONU, une décision sans précédent visant à protester contre "l'impuissance" de cette instance, en particulier face au drame syrien.