Le 12 Juillet 1806, conséquence de la victoire d’Austerlitz, est
signé le Traité de Paris, portant
création de la Confédération du Rhin. Par ce traité, 16 Etats allemands quittent
la diète du Saint Empire romain germanique pour rejoindre la Confédération du
Rhin en tant qu’Etats souverains, mais dont le « protecteur » est
l’Empereur Napoléon 1er. Le 6 août 1806, François II, Empereur des
Romains (= l’Empereur François 1er d’Autriche) renonce à son titre d’Empereur
élu d’Allemagne et dissout (dans une certaine indifférence) le Saint Empire
Romain Germanique qui avait été créé en 962 par Othon 1er.
Dans l’année qui suit, 23 autres Etats allemands rejoindront la
Confédération du Rhin.
La Confédération du Rhin en 1806 |
Mais la Prusse du Roi Frédéric-Guillaume III s’inquiète de la domination
française jusqu’à ses portes, notamment quand elle apprend que Napoléon aurait
l’intention de restituer le Hanovre, occupé par les troupes prussiennes, à son
ancien propriétaire, le Royaume-Uni. La Reine de Prusse, Louise de
Mecklembourg-Strelitz, est la plus active pour attiser la haine de l’armée et
de la population à l’encontre des Français.
Le 9 août 1806, la Prusse, la
Russie, la Suède, la Saxe et le Royaume-Uni (celui-ci à partir du 14 septembre)
forment la quatrième Coalition et mobilisent leurs troupes. Le 25 août 1806, les armées prussiennes,
fortes de 200 000 hommes, aux ordres du Duc de Brunswick (71 ans),
Moellendorf (81 ans) étant conseiller du Roi, se mettent en mouvement en direction
de Francfort, à la charnière entre les forces françaises de Bavière et celles
de Rhénanie. L’intention de Napoléon est de battre les Prussiens avant l’arrivée
des Russes.
Le Roi de Prusse, Frédéric-Guillaume III |
L’armée française, forte au départ de 180 000 hommes, passe le Rhin
en Septembre 1806. La première victoire a lieu à Saalfeld le 10 Octobre 1806 et
est à mettre à l’actif du 5e Corps du Maréchal Lannes.
Le 14 octobre 1806, ce sont
les batailles simultanées d’Iéna (Napoléon)
et d’Auerstaedt (3e Corps
du Maréchal Davout). Dès 15H, l’armée prussienne bat en retraite.
Le Maréchal Louis-Nicolas Davout |
La catastrophe militaire prussienne est sans précédent. A Iéna, 56 000
Français engagés ont battu 72 000 Prussiens et Saxon, tuant ou blessant 12 000
hommes, capturant 15 000 prisonniers, 200 canons et 30 drapeaux. A
Auerstaedt, Davout, avec 28 700 hommes a tenu en échec 60 500 Prussiens,
enlevant à l’ennemi 115 canons et mettant hors de combat 13 000 hommes,
dont 3 000 prisonniers.
Le 27 Octobre 1806, Napoléon 1er fait une entrée solennelle
à Berlin par la porte de Brandebourg, alors que ses
armées continuent la poursuite des restes de l’armée prussienne jusque sur les
bords de la Baltique. La dernière capitulation est celle de Blücher à Lubeck le
7 novembre. Le roi et la reine de Prusse sont partis se réfugier en Prusse
orientale, à Königsberg, espérant l’intervention du Tsar.
Entrée de Napoléon à Berlin, tableau de Charles Meynier, peint en 1810 |
En 39 jours de campagne, le
conflit avec la Prusse se termine par la destruction totale de l’armée
prussienne et par l’occupation de sa capitale.
Napoléon quitte Berlin dans la nuit du 25 au 26 novembre pour la
Pologne. Il est à Poznań le 27. Onze ans
après le dernier partage de la Pologne-Lituanie, les soldats de Napoléon sont
accueillis en libérateurs, d’autant que, parmi eux, se trouvent des anciens des
légions polonaises de Dombrowski. Mais c’est une autre histoire ……
Le Général Jan Henryk Dombrowski |
A suivre : le 21 novembre 1806, Décret de Berlin sur le blocus
continental.