Mikhaïl Gorbatchev |
L'Union
des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) avait été créée
le 30 décembre 1922. Lénine avait voulu transformer la Russie
unitaire en une union de républiques qui bénéficiaient d'une
certaine autonomie culturelle. L'URSS est un état fédéral qui
regroupe une quinzaine de républiques pour former le plus grand État
du monde par la surface.
Le
13 mars 1985, un réformateur, Mikhaïl
Gorbatchev (54
ans), est élu par le Soviet Suprême à la présidence
du Praesidium, en
fait à la direction du pays. Lucide,
il engage aussitôt une vaste modernisation de l'économie et des
institutions. Les mots «perestroika» (réforme
ou restructuration)
et «glasnost» (transparence)
résonnent dans le monde entier.
Mais
il est trop tard et le régime, à
bout de souffle,
craque de toutes parts. La catastrophe nucléaire de Tchernobyl (26
avril 1986) et l'insolence d'un jeune pilote allemand, Mathias
Rust,
qui se pose sur la Place Rouge, à Moscou (28 mai 1987), en font la
démonstration.
Et,
en fait, au lieu d'enrayer le délitement, ce programme eut l'effet
d'un catalyseur pour toutes les forces centrifuges, car la majorité
des citoyens, et même des dirigeants, ne croyait déjà plus en la
capacité de régénération du régime.
En
mai 1989, la Hongrie ouvre sa frontière avec l'Autriche, première
brèche dans le rideau de fer. En juin, en Pologne, après des
élections semi-libres, le syndicat anti-communiste Solidarnosc met
fin à l'hégémonie du PC. Gorbatchev laisse faire. A l'automne, les
régimes communistes d'Europe orientale tombent un à un, et Moscou
n'intervient toujours pas. Le 9 novembre, le Mur de Berlin
s'effondre, puis la Tchécoslovaquie fait sa Révolution de velours
et la Roumanie exécute son dirigeant stalinien, Nicolae Ceausescu.
Le bloc socialiste n'est plus.
Lituanie |
En
1990, c'est au tour des républiques de l'URSS de manifester leurs
velléités d'autonomie. En juin, la Russie, la plus grande d'entre
elles, proclame sa souveraineté sous l'impulsion de Boris Eltsine,
grand adversaire politique de Gorbatchev. Mais, dès le 11 mars
1990, la Lituanie avait proclamé son retour à l'indépendance.
En janvier 1991, les troupes soviétiques étaient intervenues à
Vilnius, faisant 14 morts, mais elles finirent par se retirer.
Moscou avait perdu.
Au
Kremlin, le 19 août 1991, les conservateurs tentent de
renverser Gorbatchev par la force au cours d'un étrange putsch. Ils
sont eux-mêmes battus grâce à un leader encore inconnu, Boris
Eltsine, élu deux mois plus tôt au suffrage universel président
de la Fédération de Russie, principale entité de l'URSS.
Accords de Belovej |
Le
8
décembre 1991,
les
présidents des trois principales républiques de l'Union soviétique,
le
russe Boris
Eltsine,
l'ukrainien Leonid
Kravtchouk
et le biélorusse Stanislaw
Chouchkievitch,
se réunissent dans la forêt
de Belovej
(70 km au nord de Brest-Litovsk) pour entériner la dislocation de
l'Union soviétique et donner naissance à la Communauté des Etats
Indépendants (CEI). Le 21
décembre 1991,
huit autres anciennes républiques soviétiques rejoignent la
CEI lors de la signature du traité d'Alma-Ata (Kazakhstan). Les
trois républiques baltes ainsi que la Géorgie refusent
d’adhérer à la CEI.
Traité d'Alma Ata |
Le
25 décembre 1991,
Mikhaïl Gorbatchev annonce sa démission dans une allocution à la
télévision: l'empire communiste aura duré quelque 70 ans et
sa disparition marque
la fin d'un ordre mondial basé sur la rivalité avec les Etats-Unis.
"Au vu de la situation (...), je cesse d'exercer mes fonctions
au poste de président de l'URSS", dit alors Gorbatchev dans une
déclaration qui met un point final à plusieurs mois d'agonie du
régime soviétique.
Gorbatchev signe sa démission |