Le 26 avril 1986, à 1h23 du matin, le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, une installation de conception soviétique des années 1960, fond et explose. La réaction en chaîne soulève et fait voler en éclats la dalle en béton d’un poids de 2000 tonnes. La puissance de l'explosion représente l’équivalent de 400 bombes d’Hiroshima !
Une
série d'erreurs
humaines, un matériel et une construction du
réacteur RMBK défaillants,
sont
a priori
à l’origine de l’accident. La minimisation de l’accident par
les autorités soviétiques de l’époque, n’arrange pas les
choses : les
habitants de Prypiat ne seront évacués que 30 heures après
l'accident , Gorbatchev
ne reçoit que le lendemain 27 avril un rapport très édulcoré,
c'est la Suède qui donnera l'alerte le 28 avril et l'agence Tass ne
parlera le 29 avril que d'un
accident « de gravité moyenne » !
Afin d'éteindre l'incendie, le directeur de la centrale, Brioukhanov appelle simplement les pompiers. Ceux-ci, venus de Prypiat à 3 km, interviennent sur les lieux sans équipement particulier ; gravement irradiés, ils seront évacués et mourront pour la plupart.
L'incendie éteint, il faudra larguer un mélange qui permettra de stopper la réaction nucléaire. Un ballet d'hélicoptères militaires Mi-8 utilisés pour larguer des sacs de sable et d'argile implique un millier de pilotes qui reçoivent un débit de dose augmentant significativement la probabilité qu'ils développent un cancer.
Enfin, sur le toit et aux alentours immédiats de la centrale, une cinquantaine d'opérateurs sont chargés dans les premiers jours suivant la catastrophe de collecter les débris très radioactifs. Chaque opérateur ne dispose que de 90 secondes pour effectuer sa tâche. Il est exposé à cette occasion à des niveaux de radiations extrêmement élevés dont ne le protègent guère des équipements de protection dérisoires.
Tous les personnels qui sont intervenus immédiatement après l'accident, mais aussi les équipes impliquées dans la consolidation et l'assainissement du site à plus long terme, jusque dans les années 1990, ont été surnommés les liquidateurs. Le nombre total d'individus en provenance de toute l'URSS (opérateurs de la centrale, sapeurs-pompiers, pilotes d'hélicoptères, mineurs, terrassiers, ouvriers, militaires ou civils) qui se sont relayés sur le site entre 1986 et 1992 est estimé entre 500 000 et 800 000.
Selon Viatcheslav Grichine, président de l'Union Tchernobyl, principale association de liquidateurs, sur 600 000 liquidateurs il y aurait eu, en Russie, en Ukraine et au Bélarus, un total de 60 000 morts (10 %) et 165 000 handicapés.