Giuseppe (Joseph) Balsamo
est un nom qui vous dit sans doute quelque chose, ne serait-ce que par le roman
éponyme d’Alexandre Dumas père. C’est un aventurier né le 2 Juin 1743 (ce qui explique la raison de ce post aujourd’hui) à
Palerme, personnage mystérieux qui eut son heure de gloire dans la deuxième moitié
du XVIIIe siècle sous le pseudonyme d’Alessandro, comte de Cagliostro.
Giuseppe Balsamo |
Rentré à douze ans au
séminaire, prenant l’habit des Frères de la Miséricorde, il fut chassé de son
ordre pour indélicatesses et escroqueries. A partir de là, sa vie est faite de
voyages (sous des noms d’emprunt), au cours desquels il apprend quelques « secrets »
d’alchimie et de médecine et se crée une réputation grâce à des cures « merveilleuses ».
C’est ainsi que Balsamo arrive
à Mitau (actuelle Jelgava en
Lettonie), alors capitale du Duché de Courlande et Sémigalle (Kurzeme un Zemgale), à la fin Février
1779, en provenance de Königsberg (actuelle Kaliningrad). C’est à cette
époque que Joseph Balsamo prend le pseudonyme de comte de Cagliostro.
Château de Mitau / Jelgava |
Initié à la franc-maçonnerie
lors de son passage à Londres, Cagliostro et son épouse, Lorenza Feliciani) créent
plusieurs loges à Mitau, et notamment la loge mixte « Trois cœurs
couronnés » (ou « Trois épées couronnées »), inspirée du rite
égyptien (mélange de science hermétique, de divination, d’évocation, de morale,
avec les offices usités par les Chrétiens). Un rival, le baron von Heyking,
crée en 1782, toujours à Mitau, une loge d’adoption, c'est-à-dire une loge
féminine sous la tutelle d’une loge masculine. Des personnalités de haut rang
affluent autour du couple et il est même prétendu que Cagliostro en profita
pour comploter pour que le Duché de Courlande devienne souverain (il était
alors formellement vassale du Royaume de Pologne).
Le Duc Peter von Biron règne sur la Courlande de 1769 à 1795 |
Il est également prétendu
que Cagliostro amassa à Mitau une grande quantité de trésors et d’argent, ce
qui lui permit de se mettre en route pour Saint-Pétersbourg et de s’y installer
comme médecin. Il y communique avec les esprits, fait des miracles et multiplie
les adeptes. Par contre, Catherine II semble imperméable à l’engouement du
moment, écrivant : « Je me suis mise à lire toutes les bêtises
et absurdités maçoniennes (sic) ».
De retour en France
(Bordeaux 1783 – 84, Lyon 1784), il arrive à Paris en 1785 où il est arrêté
dans la cadre de l’affaire du collier de la Reine. Disculpé en 1786, il est
néanmoins expulsé de France. Ses affaires ne s’arrangent pas pour autant, car
il est arrêté en 1789 à Rome par l’Inquisition et jeté, à la fin de son procès
en 1791, dans la prison papale de San Leo, près d’Urbino. Il y mourra le 26
Août 1795.
Armoiries du Duc Peter von Biron |
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