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dimanche 31 octobre 2010

31 0ctobre 1835: naissance de Krišjānis Barons



La fin du mois d’Octobre est riche est anniversaires de naissance de personnages lettons célèbres (du moins en Lettonie). Après Aleksandrs Čaks le 27 Octobre et Kārlis Zāle le 28 Octobre, le 31 Octobre nous célébrons la naissance de Krišjānis Barons, en 1835.

Krišjānis Barons (ci-dessous) est donc né le 31 Octobre 1835 à Strutelē, près de Jaunpils, en Zemgale.  Diplômé du Lycée (gymnasium) de Jelgava en 1855, il part à Tartu (actuelle 2ème ville d’Estonie) de 1856 à 1860 étudier les mathématiques et l’astronomie. De 1862 a 1865, il devient collaborateur et de facto éditeur du « Journal de Saint-Pétersbourg, puis, de 1867 à 1893, il est à Moscou puis à Voronej, notamment comme instituteur. 

Ecrivain et publiciste, il a écrit des nouvelles, des poésies et des traductions. Il est le premier auteur letton d’une géographie de la Lettonie, en l’occurrence « Notre description de la Patrie » (1859). Mais il est surtout connu pour avoir collecté et publié, entre 1894 et 1915, six tomes de « Latvju Dainas », qui représentent exactement 217 996 de ces poèmes typiquement lettons, transmis oralement, généralement par les femmes, depuis mille ans. Ces dainas sont d’ailleurs beaucoup plus qu’une tradition littéraire. Ce sont des chants de résistance et d’affirmation identitaire, reprenant des thèmes et des légendes préchrétiens, au cœur donc de l’identité lettonne.  

Ces dainas étaient écrites sur des petits bouts de papiers de 3cm sur 11cm, soit qu’on lui envoyait soit écrits par Krišjānis Barons lui-même, papiers qui étaient rangés dans un cabinet créé exprès en 1880 à Moscou, le cabinet des Dainas (Dainu skapis, ci-dessous), transporté en Lettonie en 1893. Les « petits bouts de papier ont été microfilmés dans les années 1940 et scannés en 1997. En reconnaissance du travail de Krišjānis Barons et de la valeur historique du Dainu skapis, ce travail a été inscrit en 2001 au registre de l’UNESCO de la mémoire du monde. 
 Krišjānis Barons, appelé le Père des dainas ("Dainu tēvs") est décédé le 8 Mars 1923 à Riga et est enterré au Lielajos kapos Rīgā (grand cimetière). En 1985, un musée a été ouvert dans son dernier appartement, Krišjāna Barona ielā 3, dz.5. 
Outre qu’il a bien sûr des rues à son nom, notamment à Riga, la planète 3233 Krišbarons, découverte en 1977, a été nommée d’après Krišjānis Barons Par ailleurs, son visage est le seul visage humain réel qui apparaisse sur les billets de banque lettons actuels, en l’occurrence le billet de 100 Lats (ci-dessous).  


vendredi 29 octobre 2010

Passage à l’heure d’hiver: préparez-vous !



En Estonie, Lettonie, Lituanie et autres lieux, le passage à l’heure d’hiver aura lieu ce dimanche 31 octobre 2010 à 4 heures du matin. 60 minutes devront être retirées à l’heure légale. A 4 heures du matin il sera donc de nouveau 3 heures.
 
Pour toute l’Europe (sauf l’Islande), ce changement s’effectue le dernier dimanche d’Octobre. Mais, comme en France le changement s’effectue à 3 heures (heure à laquelle il sera deux heures), nous ne serons jamais à la même heure. 

Bien sûr, comme tous les 6 mois, nous aurons droit aux jérémiades de ceux qui vont passer (au moins) une heure devant leur ordinateur à se plaindre que ça perturbe leur horloge biologique, celle des vaches et (je vous promets que j’ai lu ça cette semaine) celle des plantes ! Belle capacité d’adaptation ……

En ce qui me concerne, je mets montre et pendules à la nouvelle heure samedi soir (merci à l’ordinateur qui se met à l’heure tout seul), et on n’en parle plus d’ici le dimanche 27 Mars 2011.  


jeudi 28 octobre 2010

28 Octobre 1888: naissance de Kārlis Zāle



Dans la série des célébrités lettones inconnues, je voudrais vous parler aujourd’hui de Kārlis Zāle (ci-dessous), à l’ occasion de l’anniversaire de sa naissance, le 28 Octobre 1888.


Vous allez effectivement me dire, surtout si vous n’êtes pas Letton : « Kārlis Zāle ? Inconnu au bataillon ! ». Et pourtant, si vous êtes venu à Riga, je suis absolument sûr que vous avez vu au moins une de ses réalisations. Laquelle ? Pour le savoir, il faudra lire ce post ! 

Né à Maschaiki (aujourd’hui Mažeikiai en Lituanie) le 28 Octobre 1888, dans la famille d’un maçon, il va à l’école à Liepaja et suit des cours du soir en dessin et en peinture. Il continue ses études d’art au Collège d’Art de Kazan de 1909 à 1913, où il a comme maitre le sculpteur russe Vasily Bogatyryov (1871 – 1941). Il se rend ensuite à Moscou en 1914, où il travaille brièvement au studio de Stepan Er'zya, avant de rejoindre Petrograd (nom de Saint-Pétersbourg entre 1914 et 1924), où il est le premier étudiant letton en sculpture à l’Académie des Arts. 

Il participe au plan de propagande de Lénine par les monuments, notamment en réalisant un bronze de Garibaldi. Il est à Berlin de 1921 à 1923 où il entre dans une période moderniste, réalisant une série d’œuvres en plâtre.  

A son retour à Riga en 1924, il gagne le concours pour la conception du Cimetière des Frères (Brāļu kapi). Les monuments que Kārlis Zāle réalisera pour ce cimetière, entre 1924 et 1938, notamment « Mère Lettonie » en 1929 (ci-dessous), sont austères et symboliques du destin et de la foi de la Lettonie. 


Mais surtout, en 1925, il remportera aussi le concours visant à la réalisation du Monument de Liberté (Brīvības piemineklis 1931 – 1935), concours lancé le 27 Juillet 1922 par le Premier Ministre de l’époque, Zigfrīds Anna Meierovics. Après deux premiers concours, dont l’un vit 57 artistes protester contre le choix fait, et le second les membres du jury se disputer entre eux, c’est le projet de Kārlis Zāle  qui remporta le troisième concours, sur le thème "Mirdzi kā zvaigzne!" (Brille comme une etoile). La construction commença le 18 Novembre 1931 (Rappel: le 18 Novembre est le jour de la Fête Nationale lettone, célébrant l’indépendance de 1918). Haut de 42 mètres, y compris la statue, surnommée Milda, de 9 mètres, ce monument honore les soldats lettons mort au cours de la guerre d’indépendance (1918 – 1920). Symboliquement, il fut installé à l’endroit où trônait auparavant une statue équestre du Tsar Pierre le Grand. Il est désormais considéré comme le symbole de la liberté, de l’indépendance et de la souveraineté de la Lettonie. Sur son socle est d’ailleurs inscrit « Tēvzemei un Brīvībai » (Pour la Patrie et la Liberté).  


Kārlis Zāle décède le 19 Février 1942 à Inčukalns (entre Riga et Sigulda) et est enterré au Brāļu kapi. 

Pour information, l’Association des Jeunes Francophones Enthousiastes (AJFE) organise une visite du Brāļu kapi le 11 Novembre. Plus de détails : a.je_fais@yahoo.fr

 


mercredi 27 octobre 2010

27 Octobre 1901: naissance d’Aleksandrs Čaks



J’entends son nom pratiquement tous les jours, car une station de trolleybus sur ma ligne favorite s’appelle Aleksandra Čaka iela, rue Aleksandrs Čaks. Mais je reconnais que je n’avais jamais eu la curiosité de chercher qui était ce célèbre inconnu. L’anniversaire de sa naissance m’a donné cette opportunité. 

Car Aleksandrs Čaks (27 Octobre 1901 – 8 Février 1950 ci-dessous) est très célèbre en Lettonie. De son vrai nom Aleksandrs Čadarainis, c’est un poète et un écrivain qui fut le premier Letton à décrire l’univers urbain plutôt que la vie à la campagne ou dans les petits villages, en usage jusque là dans la littérature lettone. Lui parle plutôt de la vie nocturne de la ville, des prostituées, des banlieues pauvres et même des égouts !  

Né à Riga dans une famille de tailleur, il passa la Première Guerre mondiale en Russie. Après avoir étudié la médecine à Moscou puis à l’Université de Lettonie, il travailla comme instituteur à Drabeši (immédiatement au sud de Cēsis). 

Ses premiers poèmes furent publiés en 1925 et il est apparu pendant la période de la première indépendance comme le grand réformateur de la poésie lettone. Son nom est associé aux journaux  littéraires « Jaunā Lira » (La nouvelle lyre) et « Trauksme » (Alarme), ainsi qu’à la société artistique « Zaļā vārna » (Le corbeau vert). Il a écrit également un poème épique sur les tirailleurs lettons, «Mūžības skartie » (Touchés par l’éternité), qui lui a valu de recevoir le Prix Anna Brigadere en 1940.  
     
Durant les cinq dernières années de sa vie, Aleksandrs Čaks fut obligé d’écrire des poèmes à la gloire du constructivisme socialiste, qui furent malgré tout censurés par la critique officielle. A partir de 1946, il fut accusé de s’écarter des valeurs du marxisme, d’être un cosmopolite, un snob, et d’adhérer à l’esthétique bourgeoise. Deux ans plus tard, sa santé commença à se détériorer et il devint de plus en plus dépressif. Il disait à ses amis qu’il se sentait comme s’il était déjà dans son cercueil, seul le couvercle était encore ouvert. Il décéda le 8 Février 1950 d’un arrêt cardiaque et il est enterré au cimetière Rainis à Riga.
    
Aleksandrs Čaks a son propre Musée, ce qui tendrait à prouver qu’il est très célèbre, Lačplēša iela 48/50, ouvert le 15 Mars 1997 dans un appartement où il a habité de 1937 jusqu'à sa mort :   http://www.cakamuzejs.lv/. Il a également une statue à son effigie (ci-dessous) dans le parc de Ziedondarzs (bordant Čaka iela bien sûr), et donc une des plus importantes artères du Centre de Riga porte son nom. 


lundi 25 octobre 2010

La bourde du jour: la Nieva coule à Kaunas !?



Les journaux, magazines et autres sites internet ont dû m’entendre : l’activité « bourdes » semble être repartie de plus belle !  

A preuve, cet article intitulé « Lituanie terre d’ambre et de traditions » sur le site Toutpourlesfemmes.com : http://www.toutpourlesfemmes.com/conseil/Lituanie-terre-d-ambre-et-de.html

Entre choses justes et approximations ou inventions, on peut y lire ce qui suit :

« Curieusement Napoléon est ici à l’honneur. Un restaurant du centre ville de Kaunas arbore même une jolie fresque de l’empereur des Français s’apprêtant, dans la nuit du 23 au 24 juin 1812, à franchir les ponts construits de nuit pour franchir la Nieva qui coule en son centre. »

L’auteur, qui avait le choix entre le Niémen et la Neris, a choisis une troisième voie, la Nieva, qui fait furieusement penser à la Neva ! Et dire que c’est dans la rubrique conseils ……

Allez, cette rubrique a encore de l’avenir !

(Ci-dessous, la Grande Armée franchissant le Niémen à Kaunas)

 

 

 


Le Musée d’Histoire et de la Navigation de Riga



Je suis allé visiter hier (Dimanche 24 Octobre) le Musée d’Histoire et de la Navigation de Riga (Rigas Vēstures un Kungniecības Muzejs), installé à côté de la cathédrale luthérienne du Dom. 

Créé en 1773, le musée abrite des collections sur l’histoire de Riga, depuis les premières habitations, en passant par la construction du port (XIIe-XIIIe siècles) et son développement grâce à la Ligue Hanséatique (du XIIIe au XVIe siècles), jusqu’aux périodes d’occupation polonaise, suédoise et russe (du XVIe au XXe siècles). On notera également une intéressante exposition sur la vie quotidienne à Riga durant la période de la première indépendance (1918 – 1940).

En marge, on peut admirer la salle des colonnes (ci-dessous), de style classique, construite en 1778 et qui a hébergé la Bibliothèque municipale de Riga jusqu’en 1891. Elle sert aujourd’hui de salle de concert et reçoit des expositions thématiques. Ne pas oublier au passage de jeter un œil par les fenêtres pour voir le cloitre de la cathédrale, construit au XIIIe siècle, et la statue de l’inévitable archevêque Albert von Buxhövden, créateur de Riga et des Chevaliers Porte-glaives.  

La partie navigation est plus succincte et regroupe surtout des maquettes de navires, dont certaines sont assez spectaculaires.  

Ce que j’ai apprécié, surtout en comparaison avec le Musée des Arts étrangers, visité le 30 Septembre, c’est la multiplicité des objets authentiques d’époque (et non pas des copies). J’ai notamment admiré (je dirais presque que j’y allais d’abord pour ça) l’original de la statue du Grand Christophe (Lielais Kristaps – ci-dessous), datant du XVIe siècle, dont une copie se trouve sur les bords de la Daugava. 

Ce que j’ai moins aimé, c’est que certains objets se trouvent dans des armoires vitrées (on ne peut pas appeler ça des vitrines) d’un autre âge, avec un éclairage …… perfectible, qui ne facilite pas la prise de photos. Mais chaque chose viendra en son temps. J’ai déjà noté un net progrès depuis mon précédent passage dans ce musée, il y a une dizaine d’années. Notamment, à l’époque, les babouchki de service allumaient la lumière quand j’arrivais dans une salle et l’éteignaient dès que je la quittais.  

Du 1er Octobre au 1er Mai, le Musée est ouvert de 11H a 17H, sauf les lundis et mardis. Le cout normal d’entrée est de 3 Lats (4,5 €), plus 2 Lats (3 €) si l’on veut prendre des photos. Ça vaut la peine pour quiconque s’intéresse à l’histoire.