Pages vues le mois dernier

jeudi 21 octobre 2010

Le Président lituanien à Minsk



Hier 20 Octobre 2010, le Président lituanien, Ms Dalia Grybauskaitė, était en visite à Minsk, capitale du Bélarus voisin. Elle rendait la visite que le Président bélarusse, Alyaksandr Lukashenka, avait faite à Vilnius le 16 septembre 2009.


Un des résultats les plus visibles de cette visite aura été la signature par les deux Ministres des Affaires Etrangères, le Lituanien Audronius Ažubalis et le Bélarusse Sergey Martynov (photo ci-dessous), d’un accord bilatéral permettant à certains groupes de résidents des territoires frontaliers de traverser la frontière sans visa, munis de permis spéciaux de résidence sur le territoire de l’autre pays dans la zone frontalière de 50 km, pour effectuer un séjour de 90 jours au maximum par période de six mois. « Dans une Europe moderne, il ne devrait pas y avoir de frontières, ni réelles, ni virtuelles » a déclaré le Président Grybauskaitė à cette occasion. 


Le Président Belarus, en course pour une nouvelle réélection le 19 Décembre, a par ailleurs suggéré de construire ensemble une centrale nucléaire. Son homologue lituanien a opposé une fin de non-recevoir, soulignant qu’il serait difficile de gérer une centrale en commun, compte tenu des différences de législation. (Rappelons que le Belarus envisage de se doter d'une centrale nucléaire de 2 000 MW composée de deux réacteurs. Le premier devrait être lancé en 2016 et le second en 2018. La construction serait effectuée par les spécialistes russes de Rosatom et financée par un crédit russe).
 
Par contre, le transit d’électricité d’Ukraine vers la Lituanie via le réseau du Belarus ne devrait pas poser de problème. « Dites juste quand et dans quelle direction » a précisé Lukashenka.

On soulignera que la Lituanie est intéressée par l’amélioration et l’intensification de ses relations avec le Bélarus. Le volume des échanges commerciaux a déjà augmenté de 30 % en 2009. Les 550 ans de vie commune au sein du Grand-duché de Lituanie ne sont certainement pas étrangers à ça. En outre, le fait que la Lituanie présidera l’OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe) en 2011 l’engage à œuvrer pour que le Bélarus soit plus ouvert et mieux reconnu en Europe.  

Cet activisme lituanien ne plait peut-être pas à tous, alors que la campagne pour les élections présidentielles bélarusse du 19 Décembre 2010 a commencé, avec la collecte des signatures permettant à un candidat de se présenter (on reparlera ultérieurement de ces élections). Mais, lorsque le Belarus, un jour, s’éveillera, la Lituanie sera déjà sur place.  



4 commentaires:

  1. En voilà une visite qui me fait plaisir! Il faut coopérer avec eux, surtout dans le domaine énergétique(sauf pour la construction de la centrale nucléaire)et dans tous les autres domaines aussi.
    Je suis aussi heureux de constater que la visite n'a pas été polluée par des déclarations sur les droits de l'Homme et la démocratie. Comprenez moi bien, je ne suis pas soudainement devenue un anti-démocrate, mais la démocratie ne peut s'imposer de l'extérieur comme l'Histoire nous la démontre(avec la possible exception de l'Allemagne). Donc comme vous l'avez souligné, le moment où ils décideront se réveiller où seront là, prêts à tendre la main. Les russes aussi seront là...

    RépondreSupprimer
  2. Gilles, je vois que vous vous intéressez à ce pays dont la capitale est Minsk :-) et dont je ne connais pour ma part que quelques très charmantes ressortissantes ;-). A l'occasion, et sans que cela ne vous prenne trop de temps, pourriez-vous nous expliquer quelle est l'appellation correcte en français du pays et de ses habitants? Je lis en effet alternativement Biélorussie et Belarus et, pour la nationalité, biélorusse, belarusse, et même, sous la plume d'Yves Plasseraud, qui n'est pas n'importe qui en ce qui concerne feu le GDL, biélorussien.

    RépondreSupprimer
  3. @ Remo

    J'ai eu effectivement la chance d'aller au Bélarus en Avril 2006 et il s'est trouve, en plus, que c'etait le jour de la nouvelle intronisation de Lukashenka.

    Concernant le nom de cet Etat, la Biélorussie a informé l’ONU le 19 septembre 1991 que son nom en francais serait désormais Bélarus. De ce coté-la, il n'y a donc pas d'ambiguite.

    C'etait avant l'ere Lukashenka, et ce n'etait donc pas une de ses lubies ! La raison premiere etait de se demarquer du nom de la République Soviétique de Biélorussie, mais aussi d'utiliser la toponymie en langue belarusse et non pas en russe . Voir une page qui me semble une des plus claires a ce sujet: http://voyages-bielorussie.com/index/bielorussie_ou_belarus/

    Dans une exception bien francaise, la France a officiellement décidé de continuer de dire Biélorussie, allez savoir pourquoi ...... (Pourquoi dit-on aussi en Francais Lukachenko et non pas Lukashenka, comme il se devrait etre ? Mystere....)

    En ce qui concerne l'adjectif, il est vrai par contre que l'on voit toutes les variantes et mon opinion n'est pas faite, meme si je voudrais volontiers suivre Yves Plasseraud qui est un ami et un maitre.

    J'ai personnellement choisi bélarusse qui me parait plus euphonique. Mais je ne pretends pas detenir la Vérité !

    RépondreSupprimer
  4. @ Audrius

    Je n'ai pas d'état d'ame, meme si l'on voit quotidiennement les libertés élémentaires bafouées dans cet Etat.

    Mais quand je vois que la France (ou d'autres démocraties) faire ami-ami avec la Chine ou la Russie (qui ne valent pas mieux ou qui sont meme pires) au nom de la "real politik", je reconnais le droit a la Lituanie (et a d'autres, comme la Lettonie) de placer ses pions pour l'apres Lukashenka.

    Je reconnais surtout ce droit a la Lituanie, au nom de ses 550 ans de vie commune avec le Bélarus / Biélorussie au sein du GDL.

    RépondreSupprimer