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dimanche 31 mars 2013

Traditions de Pâques en Lituanie



Au-delà des œufs, des lapins et du chocolat, Pâques est d’abord une fête religieuse chrétienne commémorant la Résurrection de Jésus-Christ au troisième jour après Sa Crucifixion. C’est le jour le plus saint du calendrier chrétien, avant même Noël. Le jour de Pâques marque la fin du Carême.

L’Eglise ayant instauré au Ive siècle l’interdiction de manger des œufs pendant le Carême, mais les poules continuant nonobstant à pondre, les œufs pondus depuis le début du Carême étaient alors décorés et offerts. C’est la raison pour laquelle encore aujourd’hui, dans les pays chrétiens, l’œuf est le cadeau favori le jour de Pâques.


En Lituanie, le cérémonial de Pâques commence par les « margučiai » (œufs peints) qui sont censés, car le paganisme n’est jamais bien loin, détenir des pouvoirs magiques. D’ailleurs, peindre des œufs en Lituanie est une tradition plus vieille que la chrétienté. Elle se déroule en principe en famille le samedi avant Pâques. Le soir et la nuit de Pâques, les jeunes gens célibataires déambulaient à travers les villages en jouant de la musique. Ils s’arrêtaient dans chaque famille pour lui souhaiter une bonne année, une bonne récolte et une bonne santé. Là où il y avait une jeune fille à marier, ils entonnaient un chant spécial. Les chanteurs étaient le plus souvent remerciés avec des œufs colorés.


Pâques étant le premier jour où on pouvait manger « gras » après le Carême, le repas était assez roboratif : agneau rôti au centre de la table, mais aussi gibier, porc rôti, jambon, saucisses, fromage, pâtisseries. La boisson est le kvass (boisson fermentée à base de pain) ou de l’eau de bouleau.

Le jour de Pâques, les gens se rassemblent pour danser et chanter, mais aussi pour jouer avec les œufs : le but est de savoir quel est l’œuf le plus résistant. On tape les pointes des œufs les unes contre les autres, et c’est forcément un seul des deux qui casse. On peut aussi utiliser une rigole de bois dans laquelle chacun roule son œuf et, les œufs s’entrechoquant, c’est le plus faible qui casse.

Gražių šventų Velykų!

Palanga

  

samedi 30 mars 2013

Cette nuit, heure d’été !



Ce dimanche 31 Mars, en France, à 2 heures du matin il sera 3 heures. Le passage à l’heure d’été (et d’hiver) ayant été unifié au sein de l’Union Européenne, la période de l’heure d’été commence en fait à 1 heure temps universel le dernier dimanche de Mars.

Ainsi, pour les Etats baltes, à 3 heures locales il sera 4 heures. De facto, toute l’UE change d’heure au même moment.

Ce bref post étant de l’information, on m’épargnera les habituelles complaintes, le passage à l’heure d’été (ou d’hiver) ne me paraissant pas plus compliqué que de mettre sa montre à l’heure locale si on va par exemple de Paris à Riga ou Vilnius (encore que, j’en ai eu un exemple récent, ça ne paraît peut-être pas évident pour tout le monde……). Pas besoin d'une boite à outils ;-) ......

Ceci dit, je reconnais que, compte tenu de la météo dans ma région, on ne se sent pas encore vraiment en été !

Attention : le changement d’heure a été abrogé en Russie et au Bélarus, qui restent à l’heure d’hiver toute l’année. Quant à l’Ukraine, le Parlement a abrogé les changements d’heure le 20 septembre 2011, avant de les rétablir le 18 Octobre 2011……


Retour sur deux conférences à Paris

Conférence dans les salons de l'Ambassade de Lituanie à Paris


A mon retour d’une semaine passée dans les Etats baltes, je suis resté deux jours (21 et 22 Mars) à Paris pour prononcer deux conférences (cf. http://gillesenlettonie.blogspot.fr/2013/03/de-retour-mais.html). Ces conférences ont été faites à l’Ambassade de Lituanie en France, au profit de l’agence française  « Voyages Gallia » (http://www.voyages-gallia.fr/fre/prehome/), et plus particulièrement de l’équipe « Groupes et collectivités ».


En deux après-midi, ce sont plus de 100 responsables de comités d’entreprises, d’associations, de groupes seniors, etc.… qui sont venus s’informer sur le coup de cœur 2014 de Gallia : les Pays baltes. Cette opération avait été montée en partenariat avec l’agence réceptive francophone de Vilnius, « Taïga Euro Baltika » (http://www.taigaeurobaltika.com/index.php/pageid/362 - Logo ci-dessous), qui avait suggéré mon nom pour y intervenir.  

Il ne m’appartient pas de m’auto-juger. Les premiers échos sur ma prestation, venant aussi bien des responsables de Gallia que des participants, semblent qu’elle a été appréciée. Mais le but n’était pas de flatter mon ego. Il était de faire prendre conscience aux participants qu’il existait en Europe, à 2 heures et demi d’avion de Paris, des Etats au passé historique multiforme et à la nature protégée qui valent bien qu’on aille les voir.

La partie présentation était complétée par un buffet offrant aux participants des produits estoniens, lettons et lituaniens, à boire et à manger (dont 3 kg de bonbons ramenés la veille dans ma valise ......).


NB : Message à mon inspecteur des impôts préféré (vous savez, celui qui a mis deux ans pour comprendre que je n’étais plus en Lettonie, ni en Lituanie, bien qu’ayant fait ma déclaration dans la semaine qui avait suivi mon retour en France !) : toutes ces conférences que vous voyez évoquées sur mon Blog, je les fais bénévolement. Souvent, je le reconnais, les entités qui me sollicitent sont suffisamment élégantes pour me rembourser mes billets de train (au tarif 2e classe carte Senior !) : est-ce que ça fait de moi un délinquant ?

Inga Lanchas, Présidente de Baltic Wave Communication est également intervenue le 2ème jour




vendredi 29 mars 2013

29 Mars 2004 : les Etats baltes deviennent membres de l’OTAN




Le 29 Mars 2004, à 13H heure locale, la Bulgarie, l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie sont devenues officiellement membres de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en déposant leur instrument d’accession auprès du gouvernement des Etats-Unis d’Amérique, représenté par Colin Powell, Secrétaire d’Etat américain. Pourquoi les Etats-Unis ? Parce que ce sont eux qui sont dépositaires du Traité de l’Atlantique Nord, celui-ci ayant été signé initialement à Washington le 4 Avril 1949.
Algirdas Mykolas Brazauskas avec le Président George W. Bush

Pour l’anecdote, la Lituanie était représenté à la cérémonie par son Premier Ministre de l’époque, Algirdas Mykolas Brazauskas, qui avait été le dernier Premier Secrétaire du Parti communiste de Lituanie d’Octobre 1988 à Décembre 1989.

Avec cette accession à l’OTAN, le nombre des membres de celle-ci était porté à 26. Il est aujourd’hui de 28 membres avec l’accession en 2009 de l’Albanie et de la Croatie. Le siège de l’OTAN se trouve à Bruxelles et son commandement militaire à Mons (Belgique). La Macédoine, la Bosnie-Herzégovine et le Monténégro bénéficient du Plan d’Action pour l’Adhésion, point de passage obligé avant de devenir membre.


Le Partenariat Pour la Paix (PPP) regroupe quant à lui les Etats hors OTAN de l’ex-URSS (y compris la Russie) et 5 Etats ouest-européens militairement neutres (Autriche, Finlande, Irlande, Suède, Suisse) dans une structure d’association bilatérale servant à impliquer dans une coopération militaire pacifique des Etats ne souhaitant pas pour autant faire partie de l’OTAN.

L’adhésion des Etats baltes à l’OTAN mettait officiellement fin à la tension entre l’OTAN et la Russie, cette dernière contestant aux Baltes le droit de faire partie de l’OTAN. Mais certains livrent encore des combats d’arrière-garde, comme par exemple Dmitri Rogozine, alors délégué permanent russe auprès de l’Alliance, déclarant : « Les Etats baltes essaient de rendre étriquée la coopération militaire entre la Russie et l’OTAN » cité par RIA-Novosti). Alors que les Baltes voient dans l’OTAN un garant de leur indépendance fraîchement recouvrée.

Le 9e anniversaire de l’adhésion de la Lituanie à l’OTAN a été célébré à Šiauliai par une course sur les pistes de l’aérodrome militaire, « Runway Run 2013 », à laquelle ont participé des unités lituaniennes des armées de l’air et de terre, des représentants de l’armée de l’air danoise qui assure actuellement la défense de l’espace aérien balte ainsi que des représentants de l’Ambassade de France.   




jeudi 28 mars 2013

Le point sur l’élargissement de l’Union Européenne



Drapeaux européen et croate

Dans le maelström des informations traitées (ou d’ailleurs non traitées ….) par les médias français, la nouvelle vous a peut-être échappé : la Croatie deviendra au 1er Juillet 2013 membre de l’Union Européenne. C’est donc une UE à 28 que la Lituanie présidera à compter de la même date, pour 6 mois.

Dubrovnik

Je me souviens que, lors du passage à l’UE-25 (2004), un sondage effectué au niveau européen montrait que 80 % des Européens ignoraient combien d’Etats constituaient l’UE ! On n’en était pas à leur demander lesquels……Il ne me semble donc pas a fortiori inutile de faire le point sur les perspectives d’élargissement futures et sur quelques originalités de l’Union Européenne.

Actuellement (fin Mars 2013), les Etats suivants ont le statut de candidats à l’UE (par ordre alphabétique – Entre parenthèse, leur capitale) :  
    # Islande (Reykjavik)
    # Macédoine (Skopje – a un litige sur son nom avec la Grèce)
    # Monténégro (Podgorica)
    # Serbie (Belgrade)
    # Turquie (Ankara)

Ont le statut reconnu de candidat potentiel :
    # Albanie (Tirana - a soumis sa candidature mais n’est pas encore reconnue comme candidat)
    # Bosnie-Herzégovine (Sarajevo)
    # Kosovo (Pristina - Etat non reconnu internationalement qui a de facto l’euro comme monnaie)

Les Etats du partenariat oriental, mais dont certains se trouvent géographiquement en Asie (Arménie, Azerbaïdjan, Géorgie) et certains pourraient plutôt pencher vers l’union douanière proposée par la Russie (Bélarus, voire Ukraine) :
    # Arménie (Erevan – en conflit avec l’Azerbaïdjan à cause du Haut-Karabagh)
    # Azerbaïdjan (Bakou)
    # Bélarus (Minsk)
    # Géorgie (Tbilissi – dont l’Abkhazie et l’Ossétie du sud ont fait sécession)
    # Moldavie (Chisinau – dont une partie, la « République moldave du Dniestr », ou Transnistrie, reconnue par personne, a fait sécession)
    # Ukraine (Kyiv / Kiev)


Des Etats de l’Association européenne de libre-échange (AELE) ne sont pas candidats (pour l’instant ……) à une adhésion à l’UE. Mais ils sont étroitement liés à l’UE (Ils sont notamment tous les trois membres de l’Espace Schengen) :
    # Liechtenstein (Vaduz)
    # Norvège (Oslo)
    # Suisse (Berne)

On citera également des micro-états associés (Monaco, Saint-Marin, Vatican) qui sont de facto membres de l’Union européenne sans l’être officiellement et qui ont comme monnaie l’euro avec une face nationale, et des micro-états non-associés (Andorre, Liechtenstein) qui ne souhaitent pas être membre de facto ou officiellement de l’UE, bien qu’Andorre ait comme monnaie l’euro sans face nationale !

Enfin, il ne faut pas exclure la possibilité d’un élargissement interne de l’Union européenne par l’adhésion quasi automatique d’une entité actuellement partie d’un Etat membre de l’UE. On pense notamment à l’Ecosse qui va organiser un référendum sur son indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni en 2014.
Au rang des « originalités » des Etats membres actuels, qui doivent occuper le temps d’un certain nombre de fonctionnaires européens à Bruxelles, on notera notamment :

    # Chypre est géographiquement en Asie, a sa partie nord occupée militairement par un Etat candidat, la Turquie, et a sur son territoire deux bases britanniques qui ne sont pas membres de l’UE !
    # Espagne : les exclaves de Ceuta et Melilla et les îles Canaries sont en Afrique, font partie de l’UE, mais ne font pas partie de son territoire fiscal.
    # France : les départements d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion) font partie de l’UE, mais pas les territoires d’outre-mer. Mayotte, nouveau département français, ne deviendra une région ultrapériphérique de l’Union qu’au 1er Janvier 2014.
    # Danemark : le territoire autonome du Groenland ne fait pas partie de l’UE
    # Jersey, Guernesey et l’île de Man, qui appartiennent à la couronne britannique et non pas au Royaume-Uni de Grande-Bretagne, ne font pas partie de l’UE
    # Italie : les territoires de Livigno et de Campione d’Italia ne font pas partie de l’UE (allez savoir pourquoi ……). Avec les eaux du lac de Lugano, ils ne font pas partie du territoire fiscal communautaire.
    # Ne font pas partie du territoire fiscal communautaire, outre les lieux déjà cités, l’île de Helgoland et Büsingen (enclavée en territoire suisse) en Allemagne, le Mont Athos en Grèce et les îles Åland en Finlande, qui est un Etat libre associé où l’on parle suédois !   


    
Pour vous occuper pendant un week-end de Pâques qui s’annonce pluvieux (ne serait-ce qu'à reconnaître les drapeaux) : ci-dessous, le diagramme d’Euler des espaces européens : 






mercredi 27 mars 2013

25 – 29 Mars 1949 : déportation de 49 826 Lettons par les soviétiques



Tous les territoires qui furent « attribués » à l’URSS par le Pacte Molotov – Ribbentrop du 23 Août 1939 subirent, dès leur occupation, des déportations et des liquidations soviétiques, puis nazies et de nouveau soviétique. Ce fut le cas dans l’est de la Pologne dès Septembre 1939, dans les Etats Baltes et en Bessarabie dès Juillet 1940. Eu égard à sa population, c’est la Lettonie qui en a le plus souffert. On rappellera que, depuis 1918, les trois Etats baltes étaient des Etats souverains, membre de la Société des Nations, à l’indépendance reconnue internationalement, y compris par la Russie soviétique.

La première vague de déportations du fait des soviétiques eut lieu les 13 et 14 Juin 1941. 14 194 personnes (selon des sources lettones) ont été déportées, principalement dans la région de Krasnojarsk. Parmi eux, on comptait 1 614 enfants de moins de 7 ans (11,3 %) et 2137 jeunes de moins de 16 ans (15 %).
Après l’attaque de l’URSS par l’Allemagne nazie le 22 Juin 1941, 60 000 des 66 000 Juifs restant sur le territoire letton (5 000 faisaient partie des déportés de Juin 1941) furent exécutés.

Au cours de l’avance des soviétiques, Riga fut réoccupée le 13 Octobre 1944. 100 000 Lettons furent déportés entre 1946 et 1953, auquel on ajoutera les 25 000 victimes de la guerre des partisans contre l’occupant soviétique.

La déportation la plus importante eut lieu entre les 25 et 29 Mars 1949 et toucha principalement les paysans (les « koulaks ») car elle entrait dans le cadre de la collectivisation forcée de l’agriculture. Sur 49 826 déportés, 3 369 avaient moins de 7 ans (6,7 %), 7 621 moins de 16 ans (15,3 %).


Le signataire et responsable principal des déportations entre 1949 et 1953 fut le Général-major Noviks Alfons, Ministre de la sécurité d’Etat de la RSS de Lettonie. Arrêté en 1994, il fut reconnu coupable de génocide et de crimes contre l’humanité, et condamné à la prison à perpétuité par un tribunal letton le 13 Décembre 1995. Les déportations de 1949 valurent à leurs auteurs 75 médailles du drapeau rouge, décoration militaire attribuée pour fait d’arme sur le champ de bataille ……

On pourra consulter avec profit le site du Musée virtuel du goulag http://museum.gulagmemories.eu/fr/thematique et notamment la partie « La répression dans les territoires annexés à l’URSS – 1944-1952 ». On pourra également lire ou relire « En escarpins dans les neiges de Sibérie » de Sandra Kalniete, née au goulag de Togour en 1952, ancien Ambassadeur de Lettonie en France (1997 – 2002) et auprès de l’UNESCO, ancien Ministre des Affaires Etrangères de Lettonie (2002 – 2004).


Les crimes soviétiques sont une réalité, tout comme les crimes nazis. En aucun cas, les crimes des uns ne peuvent excuser les crimes des autres, même s’ils sont vainqueurs. Il est dommage que la Fédération de Russie d’aujourd’hui ne reconnaisse même toujours pas qu’il y ait eu occupation des Etats baltes.

mardi 26 mars 2013

Conférence au Centre Robert Schuman de Kaunas



Comme c’est devenu désormais quasiment une tradition, j’ai prononcé une conférence le 18 Mars dernier au Centre Robert Schuman de Kaunas (Lituanie), dans le cadre du mois de la Francophonie. Le thème était « Le destin étonnant du comte Liudvikas Mykolas Pacas », Général lituanien de Napoléon 1er (1778 ou 1780 – 1835). C’était une adaptation d’une conférence que j’avais déjà faite à Strasbourg devant l’Association Alsace – Lituanie le 29 Septembre 2012.

Le comte Liudvikas Mykolas Pacas

Entre 15 et 20 personnes étaient venues m’écouter, dont un historien amateur depuis Klaipėda (200 km) et d’autres depuis Marijampolė (50 km). Cette conférence s’est terminée, comme à l’habitude, par un pot amical dans les locaux que le Centre Robert Schuman occupe au sein de l’Université Technologique de Kaunas (Kauno Technologijos Universitetas - KTU).

Le logo de KTU

En 2013, le Centre Robert Schuman fête son vingtième anniversaire, sous la présidence de l’infatigable Birutė Strakšienė, professeur de langue française. Lointain descendant de la Société Lituano – Française créée en 1923, le Centre a accueilli en 20 ans un nombre incroyable de conférenciers grâce à la pugnacité de Birutė : une vice-ministre lituanienne (Mme Asta Skaisgirytė-Liauškienė), un président du Sénat français (M. René Monory en 1996), des sénateurs français, des nonces apostoliques, des ambassadeurs belges, canadiens, français, suisses, mais aussi grec, espagnol ou roumain. Mais aussi un comte français, un commandant de CRS, des étudiants Erasmus et des élèves-officiers Saint-Cyriens !

Avec Birutė Strakšienė

Baptisé le Chevalier non teutonique, j’y ai apporté au fil des ans ma modeste contribution, avec des conférences comme « Le quiproquo franco-lituanien à travers la campagne de Napoléon en Russie » ou « Louis XVIII, un SDF royal en Courlande ». Un de mes grands souvenirs fut justement une conférence sur « Les chevaliers teutoniques en Lituanie » effectuée au profit des professeurs et des doctorants de l’Université Vytautas le Grand de Kaunas (Vytauto Didžiojo universitetas – VDU). Moi dont le dernier titre académique connu est le baccalauréat (oui, mais le dernier vrai : 1967 !)……

Aujourd’hui, le Centre Robert Schuman de Kaunas est en danger ! Son financement, en provenance de la Fondation Robert Schuman, est passé de 25 000 € en 2007 à 10 000 € en 2012. Pire, la demande de financement 2013 est restée jusqu’à présent sans réponse. Mais surtout, suite à un contrat passé en 2003 entre KTU et la Fondation, cette dernière faisant rénover les locaux à ses frais, le Centre Robert Schuman ne devait pas payer de loyer pendant 10 ans. Faites le calcul : 2003 + 10 = 2013 ……

Il serait dommage que le Centre Robert Schuman de Kaunas disparaisse, même si la crise est là pour (en principe) tout le monde. Avec lui, ce serait la Francophonie à Kaunas et une grande partie de la francophonie en Lituanie qui disparaîtraient. Espérons qu’une solution sera trouvée, eu égard au travail effectué par Birutė pendant 20 ans. En ce qui me concerne, je suis prêt à revenir tous les ans (à mes frais, comme je l’ai toujours fait) pour le mois de la Francophonie.     



A Kyiv, c’est le printemps (LOL)

Le week-end dernier, notamment samedi 23 Mars, il est tombé à Kyiv (rappel : capitale de l’Ukraine forte de 2,8 millions d’habitants) 50 centimètres de neige. Ce fut en une journée plus de neige que la moyenne mensuelle (47 cm). On peut donc pardonner à la ville si elle a été quelque peu désorganisée……

Voici quelques photos issues de divers médias ukrainiens :


Maidan Nezalejnosti (Place de l'Indépendance)

Descente Saint-André, dans le "Montmartre de Kyiv"




Maidan Nezalejnosti (Place de l'Indépendance)
Je ne peux m’empêcher de comparer avec la chute de neige, qui elle n’avait rien d’exceptionnel,  qui a paralysé Paris le 12 Mars dernier. De passage le lendemain sur la route de l’aéroport de Roissy, je me demandais, au vu des trottoirs verglacés autour de la Gare Montparnasse, s’il était toujours obligatoire pour les riverains de déneiger devant chez eux. Si oui, c’est une obligation manifestement inconnue ! 

Certaines n'ont pas froid aux yeux !.....

dimanche 24 mars 2013

De retour, mais ……



Je suis rentré vendredi soir de mon périple qui m’a conduit à Riga, Tallinn, Vilnius, Kaunas et Paris, après des centaines de kilomètres en bus, 3 conférences et beaucoup de rencontres sympathiques. A mon retour, plus de 300 emails m’attendaient et 25 à 30 s’ajoutent chaque jour.

Riga (Monument de la Liberté) sous le soleil

Pour l’instant, je me contenterai de citer les points forts de ce voyage, sur lesquels je reviendrai ultérieurement :

    # Redécouverte de Tallinn (Estonie), où je ne venais que pour la 3ème fois en 15 ans ;

Tallinn (Toompea) toujours sous le soleil

    # Conférence au Centre Robert Schuman de Kaunas (Lituanie) sur le comte lituanien Liudvikas Mykolas Pacas, général de Napoléon ;

Conférence au Centre Robert Schuman de Kaunas, avec Birutė Strakšienė 


    # Deux conférence de présentation des Etats baltes, à l’Ambassade de Lituanie à Paris, au profit de l’agence de voyages « Gallia voyages ».

A suivre ……  

Tallinn : la "Grosse Marguerite" et l'église St-Olav

mardi 12 mars 2013

On the road again …… maybe*



* Encore sur la route ….. peut-être !

Vilnius

Je suis censé partir demain pour 10 jours, dont une semaine dans les Pays baltes. Je dis « peut-être » car, quand je vois la pagaille entraînée par la neige en ce moment même en région parisienne, et plus généralement dans le nord de la France, ce n’est pas gagné d’avance !

Mais supposons ……

Je vais donc me « ressourcer » pendant quelques jours dans les Pays baltes suivant un itinéraire Riga – Tallinn – Riga – Vilnius – Kaunas – Riga, effectué en bus de ligne. La température devrait être moins basse que prévu primitivement, puisqu’elle ne devrait pas passer au-dessous des – 15°.

Le comte Liudvikas Mykolas Pacas


A Kaunas, je ferai une conférence sur le comte lituanien Liudvikas Mykolas Pacas, général de Napoléon, le lundi 18 Mars à 17H30 au Centre Robert Schuman. La famille Pacas était une grande famille nobiliaire du Grand-duché de Lituanie, qui a donné notamment Mykolas Kazimieras, constructeur de l’église Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Vilnius, et Kristupas Zigmantas, constructeur du monastère de Pažaislis, près de Kaunas. Liudvikas Mykolas, lui, général de division, sera un des derniers à défendre Paris contre les cosaques le 30 Mars 1814, conduisant personnellement la dernière charge de cavalerie à la barrière de Pantin.

Retour en France le 20 Mars soir (Maybe……) pour donner deux conférences, à l’Ambassade de Lituanie, au profit de responsables groupes seniors et comités d’entreprises, clients de l’agence « Gallia Voyages ».   
Rendez-vous donc le 23 Mars …… ou dès demain si la SNCF, la RATP, ADP (Aéroports de Paris) et la DGAC (Direction Générale de l’Aviation Civile) n’y mettent pas de la bonne volonté !  

Attention, ça glisse ! (en Letton) 

lundi 11 mars 2013

11 mars 1990, la Lituanie rétablit son indépendance



En Lituanie, le 11 Mars est le « Lietuvos Nepriklausomybės Atkūrimo diena », le Jour de la restauration de l’Indépendance de la Lituanie. Il commémore ce soir du 11 Mars 1990 quand, à 22H44, le Soviet Suprême de la Lituanie a adopté l’Acte de rétablissement de l’Etat indépendant de Lituanie.  


Dans la salle des sessions plénières, le drapeau tricolore recouvre les armoiries soviétiques. Le Soviet, devenu Diète Reconstituante, proclame le retour en vigueur de la Constitution de 1938. Ce fait doit être interprété comme un moyen pour démontrer la continuité de la souveraineté de la Lituanie, interrompue par 50 ans d’occupation soviétique.

Le Grand-duché de Lituanie avait été un Etat souverain de 1253 à 1795, disparaissant dans les trois partages de la Pologne – Lituanie, au profit principalement de la Russie mais aussi de la Prusse. La notion de continuité est importante. Car le fait de dire que le 11 Mars 1990 serait une nouvelle indépendance, après celle de 1918 – 1940, accréditerait l’affabulation, encore en vigueur dans la Russie d’aujourd’hui, selon laquelle les Etats baltes auraient rejoint l’U.R.S.S. de leur plein gré et n’auraient pas été occupés.

On soulignera également que le rétablissement de l’indépendance date bien du 10 Mars 1990 et non pas d’un quelconque jour d’Août 1991 quand, après le bien étrange putsch de Moscou, la puissance occupante soviétique a daigné reconnaître cette indépendance. On rappelera d’ailleurs que l’Islande fut la première à reconnaitre le retour à l’indépendance de la Lituanie le 11 Février 1991.



samedi 9 mars 2013

9 Mars 1814 : naissance de Taras Chevtchenko




Né le 9 Mars 1814 du calendrier grégorien, Taras Hryhorovytch Chevtchenko (en Ukrainien Тарас Григорович Шевченко) est considéré comme le plus grand poète romantique de langue ukrainienne.

Né à Moryntsi (région de Kyīv), alors empire russe, dans une famille de paysans serfs, le jeune Taras devient orphelin à l’âge de 12 ans. Il travaille et étudie chez un diacre puis, à 14 ans, il devient serviteur chez un seigneur nommé Pavel Engelhardt, avec qui il part à Vilnius à l’automne 1828. Il y restera jusqu’au début de l’année 1831. La femme d’Engelhardt, ayant distingué des dispositions de Taras pour la peinture, obtient qu’il suive les cours du peintre Yan Roustem à l'Université de Vilnius.

Suivant son maître à Saint-Pétersbourg en tant que domestique, c’est le peintre et professeur Karl Briullov qui rachète sa liberté le 5 Mai 1838. De 1838 à 1845, Taras Chevtchenko peut alors étudier à l’Académie des Beaux-arts.

Au printemps 1846, Chevtchenko adhère à la Confrérie de Cyrille et Méthode qui avait pour objectif d’abolir le servage ainsi que les privilèges de la noblesse, la promotion de la liberté de croyance, de pensée et d’expression, et plus globalement la libération de toutes les nations slaves au sein d’un Etat fédéral. La confrérie n’exista que onze mois, la dénonciation d’un étudiant mettant fin à l’existence du mouvement. Bien que l’appartenance de Chevtchenko à la Confrérie ne puisse pas être officiellement prouvée, ce fut lui qui fut sanctionné le plus durement. Le 30 Mai 1847, il fut condamné à être incorporé comme simple soldat au Régiment d’Orenbourg, le Tsar Nicolas 1er ajoutant de sa propre main « sous une surveillance très étroite avec interdiction d’écrire et de dessiner ».


Taras Chevtchenko ne fut libéré de son exil militaire qu’en 1857, deux ans après la mort de Nicolas 1er. Mais il restera sous surveillance policière jusqu’à sa mort, à Saint-Pétersbourg, le 10 Mars 1861. Des 47 ans de sa vie, Chevtchenko en avait passé 24 au servage et 10 en exil.

Kaniv

Initialement enterré à Saint-Pétersbourg, la dépouille du poète fut ramenée deux mois plus tard sur la colline de Chernecha Hora (Чернеча гора = la Colline du Moine), près de Kaniv où sa tombe est devenue un lieu de pèlerinage pour des millions d’Ukrainiens.

Vilnius

A Vilnius, une statue sur Visų Šventujių gatvė commémore le séjour du poète de 1828 à 1831.

Paris

A Paris, un buste, dans un square adossé à la cathédrale gréco-catholique ukrainienne St-Volodymyr, au carrefour du boulevard St-Germain et la rue des Saints Pères, rappelle le souvenir du poète national ukrainien. La diaspora ukrainienne s’y réunit régulièrement.

mercredi 6 mars 2013

Lettonie : du Lats à l’Euro



Le lundi 4 Mars 2013, le gouvernement letton a fait acte de candidature pour intégrer la zone Euro dès le 1er Janvier 2014. Le Ministre des finances, Andris Vilks, a présenté la requête dès le 5 Mars au Commissaire européen  aux Affaires économiques et monétaires, le Finlandais Olli Rehn.

Andris Vilks (à gauche) et Olli Rehn
Il est rappelé que :

    # Les Etats membres de l’Union Européenne qui ont rejoint après l’adoption de l’Euro (1er Janvier 1999) sont tenus d’intégrer, à terme, la zone Euro ; seuls le Royaume-Uni et le Danemark ont obtenu une clause dite d’opting out, leur permettant de rester hors zone Euro même s’ils remplissent les critères.

    # Que pour intégrer la zone Euro, ils doivent respecter les critères de convergence, dits Critères de Maastricht, en matière de stabilité des prix, de déficit public (inférieur à 3 % du PIB) et de dette publique (inférieure à 60 % du PIB), de taux de change et de taux d’intérêt à long terme.

Actuellement, seuls la Lettonie, la Lituanie et le Danemark (mais ce dernier bénéficiant de l’opting out) sont dans le MCE II (Mécanisme de taux de change européen) depuis plus de deux ans, antichambre obligatoire de l’Euro. Le taux de change est de 0,702804 LVL (Lats) pour 1 €.

Futur Euro letton

Au 1er Janvier 2013, la Lettonie satisfaisait aux critères de convergence :

    # Inflation 2,3 % (maximum autorisé : 2,8 %)
    # Déficit public annuel 1,7 % (maximum autorisé : 3 %)
    # Dette publique 41,9 % du PIB (maximum autorisé : 60 %)

Les services de la Commission Européenne doivent désormais, dans les semaines à venir, faire un rapport d’évaluation sur la capacité de la Lettonie à respecter les critères de convergence. Le rapport sera soumis à la Commission et aux Ministres des Finances en Juin, avant d’être transmis à la Banque Centrale Européenne qui devrait se prononcer en Juillet.   

La demande lettone, hasard ou volonté délibérée, a été déposée exactement 20 ans après que le Lats, la monnaie nationale, ait été réintroduit (Le Lats avait déjà été en circulation de 1922 à 1940). Remarque : contrairement à l’erreur couramment faite dans les médias français, on dit bien 1 Lats au singulier, le « s » n’étant pas en l’occurrence la marque du pluriel, le pluriel étant des Lati.

On se souviendra que l’Estonie a l’Euro depuis le 1er Janvier 2011 et que la Lituanie espère l’avoir en 2015.

La zone Euro