Tous les territoires qui
furent « attribués » à l’URSS par le Pacte Molotov – Ribbentrop du 23 Août 1939 subirent, dès leur
occupation, des déportations et des liquidations soviétiques, puis nazies et de
nouveau soviétique. Ce fut le cas dans l’est de la Pologne dès Septembre 1939,
dans les Etats Baltes et en Bessarabie dès Juillet 1940. Eu égard à sa
population, c’est la Lettonie qui en a le plus souffert. On rappellera que,
depuis 1918, les trois Etats baltes étaient des Etats souverains, membre de la
Société des Nations, à l’indépendance reconnue internationalement, y compris
par la Russie soviétique.
La première vague de déportations du fait des soviétiques eut lieu les
13 et 14 Juin 1941. 14 194 personnes (selon des sources lettones) ont été
déportées, principalement dans la région de Krasnojarsk. Parmi eux, on comptait
1 614 enfants de moins de 7 ans (11,3 %) et 2137 jeunes de moins de 16 ans
(15 %).
Après l’attaque de l’URSS
par l’Allemagne nazie le 22 Juin 1941, 60 000 des 66 000 Juifs
restant sur le territoire letton (5 000 faisaient partie des déportés de
Juin 1941) furent exécutés.
Au cours de l’avance des
soviétiques, Riga fut réoccupée le 13 Octobre 1944. 100 000 Lettons furent déportés entre 1946 et 1953, auquel on
ajoutera les 25 000 victimes de la guerre des partisans contre l’occupant
soviétique.
La déportation la plus importante eut lieu entre les 25 et 29
Mars 1949
et toucha principalement les paysans (les « koulaks ») car elle entrait dans le cadre de la
collectivisation forcée de l’agriculture. Sur 49 826 déportés, 3 369 avaient
moins de 7 ans (6,7 %), 7 621 moins de 16 ans (15,3 %).
Le signataire et
responsable principal des déportations entre 1949 et 1953 fut le Général-major Noviks Alfons, Ministre
de la sécurité d’Etat de la RSS de Lettonie. Arrêté en 1994, il fut reconnu
coupable de génocide et de crimes contre l’humanité, et condamné à la prison à
perpétuité par un tribunal letton le 13 Décembre 1995. Les déportations de 1949
valurent à leurs auteurs 75 médailles du drapeau rouge, décoration militaire
attribuée pour fait d’arme sur le champ de bataille ……
On pourra consulter avec
profit le site du Musée virtuel du
goulag http://museum.gulagmemories.eu/fr/thematique
et notamment la partie « La répression dans les territoires annexés à l’URSS
– 1944-1952 ». On pourra également lire ou relire « En escarpins dans
les neiges de Sibérie » de Sandra
Kalniete, née au goulag de Togour en 1952, ancien Ambassadeur de Lettonie
en France (1997 – 2002) et auprès de l’UNESCO, ancien Ministre des Affaires
Etrangères de Lettonie (2002 – 2004).
Les crimes soviétiques
sont une réalité, tout comme les crimes nazis. En aucun cas, les crimes des uns
ne peuvent excuser les crimes des autres, même s’ils sont vainqueurs. Il est
dommage que la Fédération de Russie d’aujourd’hui ne reconnaisse même toujours
pas qu’il y ait eu occupation des Etats baltes.
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