Né le 9 Mars 1814 du
calendrier grégorien, Taras Hryhorovytch Chevtchenko (en Ukrainien Тарас Григорович Шевченко) est considéré comme le
plus grand poète romantique de langue ukrainienne.
Né à Moryntsi (région de Kyīv), alors empire russe, dans une famille de
paysans serfs, le jeune Taras devient orphelin à l’âge de 12 ans. Il travaille
et étudie chez un diacre puis, à 14 ans, il devient serviteur chez un seigneur
nommé Pavel Engelhardt, avec qui il part à Vilnius à l’automne 1828. Il y restera
jusqu’au début de l’année 1831. La femme d’Engelhardt, ayant distingué des
dispositions de Taras pour la peinture, obtient qu’il suive les cours du
peintre Yan Roustem à l'Université de Vilnius.
Suivant son maître à Saint-Pétersbourg en tant que domestique, c’est le
peintre et professeur Karl Briullov qui rachète sa liberté le 5 Mai 1838.
De 1838 à 1845, Taras Chevtchenko peut alors étudier à l’Académie des Beaux-arts.
Au printemps 1846,
Chevtchenko adhère à la Confrérie de
Cyrille et Méthode qui avait pour objectif d’abolir le servage ainsi
que les privilèges de la noblesse, la promotion de la liberté de croyance, de
pensée et d’expression, et plus globalement la libération de toutes les nations
slaves au sein d’un Etat fédéral. La confrérie n’exista que onze mois, la
dénonciation d’un étudiant mettant fin à l’existence du mouvement. Bien que l’appartenance
de Chevtchenko à la Confrérie ne puisse pas être officiellement prouvée, ce fut
lui qui fut sanctionné le plus durement. Le 30 Mai 1847, il fut condamné à être
incorporé comme simple soldat au Régiment d’Orenbourg, le Tsar Nicolas 1er
ajoutant de sa propre main « sous une surveillance très étroite avec
interdiction d’écrire et de dessiner ».
Taras Chevtchenko ne fut
libéré de son exil militaire qu’en 1857, deux ans après la mort de Nicolas 1er.
Mais il restera sous surveillance policière jusqu’à sa mort, à Saint-Pétersbourg,
le 10 Mars 1861. Des 47 ans de sa vie, Chevtchenko en avait passé 24 au servage
et 10 en exil.
Kaniv |
Initialement enterré à
Saint-Pétersbourg, la dépouille du poète fut ramenée deux mois plus tard sur la
colline de Chernecha Hora (Чернеча
гора =
la Colline du Moine), près de Kaniv
où sa tombe est devenue un lieu de pèlerinage pour des millions d’Ukrainiens.
Vilnius |
A Vilnius, une statue sur Visų Šventujių gatvė commémore le séjour du
poète de 1828 à 1831.
Paris |
A Paris, un buste, dans un
square adossé à la cathédrale gréco-catholique ukrainienne St-Volodymyr, au
carrefour du boulevard St-Germain et la rue des Saints Pères, rappelle le
souvenir du poète national ukrainien. La diaspora ukrainienne s’y réunit régulièrement.
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