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mercredi 30 novembre 2011

Drapeaux et autres symboles – (2) Lituanie

Suite de la série commencée avec la Lettonie

Tout d’abord, il n’y a pas un mais plusieurs drapeaux lituaniens.

La première mention d’un drapeau spécifiquement lituanien apparaît à la fin du XIVe siècle, dans la chronique de Wigand von Marburg, décrivant la bataille de Veliuona (1337) entre les Lituaniens et les Chevaliers Teutoniques. Mais on n’en trouve pas de description précise.

Par contre, dans sa description de la bataille de Žalgiris (15 Juillet 1410), Jan Dlugosz (1415 – 1480) parle abondamment des bannières rouges des régiments du Grand-duc de Lituanie Vytautas dont la plupart arboraient un chevalier blanc, le Vytis (= poursuivant), et d’autres les colonnes de Gediminas, ces derniers venant a priori du patrimoine de Vytautas, c’est-à-dire Trakai. Le drapeau du Vytis sera utilisé jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, lorsqu’auront lieu les 3 partages de la Pologne – Lituanie (1772, 1792, 1795).
 

Les véritables discussions sur le drapeau du pays ne reprendront qu’en 1917. C’est finalement le 19 Avril 1918 qu’est adopté le projet définitif du drapeau national lituanien tel qu’on le connaît aujourd’hui : jaune-vert-rouge (du haut vers le bas). Le jeune symbolise le soleil (et doit donc être placé en haut……), le vert la beauté de la nature lituanienne, et le rouge le sang versé pour la Patrie.


Pendant l’occupation soviétique, le drapeau national lituanien est banni, mais souvent arboré en signe de résistance. Mais, dès le 18 Novembre 1988, le soviet suprême de la RSS de Lituanie reconnaît de nouveau au drapeau tricolore le statut de drapeau de l’Etat.

Parallèlement subsiste le drapeau de l’Etat lituanien (avec le Vytis), objet d’une décision du Conseil de Lituanie de 1919, variante du drapeau historique. Il est principalement hissé au faite du Palais présidentiel, lorsque le Président est présent en Lituanie.

Le blason historique de l’Etat lituanien, le Vytis, remonterait au Grand-duc Vytenis (1293 -1316). Il symboliserait Perkunas, le dieu de la guerre lituanien, représenté dans la mythologie comme un chevalier. On notera que le Vytis est semblable au Pahonie biélorusse, aux couleurs près, ce qui s’explique sur un plan historique par 550 ans de vie commune.  

L’hymne national lituanien est depuis 1919 le Tautiška giesmė, dont les paroles et la musique ont ete ecrites en 1898 par Vincas Kudirka (1858 – 1899), poète et médecin lituanien, une des figures de l‘éveil national, éditeur du journal clandestin „Varpas“ dans lequel paraitra Tautiška giesmė.
    

 Et si vous voulez voir des drapeaux lituaniens, beaucoup de drapeaux lituaniens : finale des championnats du monde de basket des moins de 19 ans, gagnée par la Lituanie contre la Serbie (NB : ça se passe à Riga en Lettonie !



lundi 28 novembre 2011

Les photos du jour: tempête à Riga


C’était prévu : une tempête est passée ce matin sur la Lettonie, avec surtout des vents forts, qui ont atteint 31 m/s (111 km/h) à Ventspils (côte ouest) et jusqu'à 28 m/s (100 km/h) à Riga.

Les dégâts sont surtout dus à des arbres tombés sur les chaussées et parfois sur des voitures (cf. vidéo en bas d’article). Les branches, en tombant sur les fils de trolleybus, ont parfois entraîné des perturbations dans le trafic de ceux-ci. Les mêmes causes ont entraîné des coupures d’électricité, et, à 17H locales, 9 000 clients étaient encore dans le noir, notamment sur un axe au nord de Riga, Jugla - Sigulda.


En outre, la tempête, en précipitant, la mer dans l’estuaire de la Daugava, a fait monter le niveau de celle-ci de 122 cm à Riga, mais ce qui n’a pas entraîné d’inondations notables.
Riga, le canal de ville, 

Aux dernières nouvelles, le sapin de Noël sur la place de l’Hôtel de Ville de Riga (Rats laukums) est resté debout. Ce ne fut pas le cas à Tallinn …… mais avant la tempête !  Cf. http://www.estonie-tallinn.com/2011/11/des-sapins-qui-ne-tiennent-plus-debout.html



samedi 26 novembre 2011

En mémoire des millions de victimes de l’Holodomor


Le quatrième samedi du mois de Novembre est devenu, pour les Ukrainiens et pour tous ceux qui, de par le monde, défendent le respect de la nature humaine, le jour du souvenir en mémoire des millions qui ont péri par la volonté d’une idéologie génocidaire.

Nous nous joignons à eux pour nous rappeler l’Holodomor, ce sombre chapitre de l’histoire de l’Ukraine que nous ne devons pas oublier. 


vendredi 25 novembre 2011

Kaliningrad: bruits de botte ou effets de manches ?


La sortie du Président russe, Dmitri Medvedev, mercredi dernier aura quelque peu surpris les observateurs !  Dans une déclaration télévisée effectuée dans un décor solennel, il a pris pour prétexte le projet (pas nouveau) de déploiement en Europe, par les Etats-Unis et l’OTAN, d’un système de défense (bouclier) anti-missiles (en Pologne, Roumanie, Bulgarie) pour annoncer des mesures de représailles quelque peu paranoïaques.  

On a surtout retenu la menace du déploiement de missiles Iskander dans l’exclave de Kaliningrad, mais c’est en fait tout un catalogue de mesures de rétorsions que le Président russe a annoncé :

Ø           # Mise en alerte immédiate de la station radar de défense avancée contre les missiles, à Kaliningrad.
Ø           # Renforcement de la défense des sites d’armes nucléaires stratégiques.
Ø           # Equipement des missiles balistiques stratégiques avec des têtes de guerre les plus modernes.
Ø           # Arrêt du démantèlement de certains systèmes de défense.
Ø           # Ultime étape : installation de missiles Iskander dans l’ouest et le sud du pays, et notamment à Kaliningrad.

L’Iskander (SS-26 Stone) est un système de missile balistique courte portée – de 280 km (Iskander-E) à 400 km (Iskander-M), voire 500 km (Iskander K) – sur véhicule, de nouvelle génération. Plusieurs types de charges conventionnelles ont été développées, mais il n’est pas à exclure qu’une charge nucléaire ait été également développée pour les besoins russes.


On se croirait revenu à la crise des missiles de Cuba de 1962 ! Bien sûr, la Russie feint de croire qu’elle est la cible de la défense anti-missile.  

Cette annonce tonitruante est-elle à remettre dans le cadre de la campagne électorale russe (les élections législatives auront lieu dimanche prochain, 4 Décembre) ? Il est notoire que l’un des ressorts favoris des autocrates russes est de faire croire au bon peuple que le pays est menacé par les méchants ennemis de l’OTAN, même si on en est parfois réduit  à choisir des ennemis aussi modestes que l’Estonie (2007) ou la Géorgie (2008). Les sondages ne donnant pas à Russie Unie, le parti de Poutine et Medvedev, les résultats dominateurs « habituels », un coup de pouce, grâce au réflexe sécuritaire, ajouté aux « ressources administratives » serait sans doute le bienvenu.

Le plus cocasse, c’est que d’après le site http://red-stars.org/spip.php?article272, un bataillon d’Iskander aurait été déclaré opérationnel depuis le 17 Juillet 2010 à ……Kaliningrad. L’installation d’Iskander à Kaliningrad n’est donc pas un scoop !

Ces rodomontades font suite à une série d’annonces toutes plus belliqueuses les unes que les autres, comme par exemple l’octroi de 26,4 milliards d’€ pour les dépenses militaires en 2012. L’augmentation drastique des dépenses militaires dans le budget 2012 – 2014, aux dépends notamment des budgets d’éducation et de santé, a fait dire que "Le budget 2012-2014 peut être considéré comme militairement orienté". Peut-être que l’apparition d’une menace artificielle serait de nature à faire passer la pilule ?   

jeudi 24 novembre 2011

Drapeaux et autres symboles – (1) Lettonie

Quand on traite d’un domaine, on a tendance à considérer comme évidentes des connaissances qui, pour le vulgum pecus, sont des plus abstruses. On se souviendra que, il y a quelques mois, le drapeau lituanien avait été arboré à l’envers au plus haut sommet de l’Etat français. Et la confusion entre Lituanie et Lettonie est un classique du comique de répétition. La redondance étant un moyen pédagogique éprouvé, il m’a donc paru profitable de faire quelques rappels sur les drapeaux et symboles des Etats de ma zone d’intérêt.

Pour commencer, la Lettonie.

L’histoire du drapeau letton rouge-blanc-rouge remonterait au XIIIe siècle, ce qui en ferait un des plus anciens dans le monde. Une légende y est rattachée. Lors d’une bataille près de Cēsis, un chef tribal « letton », mortellement blessé, aurait été déposé sur un drap blanc pour être évacué du champ de bataille. Des soldats utilisèrent le drap imbibé, de part et d’autre du corps, du sang de leur chef en guise d’étendard, et celui-ci les mena à la victoire.

C’est un étudiant letton du nom de Jēkabs Lautenbahs-Jūsmiņš, a priori à Tartu, qui, dans les années 1860, retrouva les références de ce drapeau dans la chronique en vers de l’Ordre Livonien. Le drapeau fut adapté en Mai 1917 et adopté par un décret parlementaire du 15 Juin 1921. Les bandes rouges, inferieure et supérieure, sont deux fois plus larges que la bande blanche du milieu. La couleur rouge est spécifique et est connue comme …… rouge Letton. Interdit par les soviétiques en 1940, il sera rétabli le 27 Février 1990, donc avant même le retour formel à l’indépendance.

Les armoiries de la Lettonie ont été établies après l’indépendance du 18 Novembre 1918 par l’artiste letton Rihards Zarinš. On y retrouve une combinaison des symboles de l’Etat letton et des régions historiques anciennes, certains remontant jusqu’au XVIe siècle.

Les trois étoiles symbolisent l’incorporation des trois régions historiques (Vidzeme, Latgale, Kurzeme-Zemgale). Le lion rouge, symbolisant la Kurzeme et la Zemgale, apparaissait déjà dans les armoiries du duc de Courlande (Kurzeme) dès 1569. Le griffon d’argent, créature ailée avec une tête d’aigle, symbolise la Vidzeme et la Latgale et est apparu en 1566, lorsque ces deux régions tombèrent sous domination polono-lituanienne. Enfin, le soleil stylisé symbolise l’Etat national letton.
(Cliquer pour agrandir)
      
L’hymne national letton, « Dievs, svētī Latviju ! » (Dieu, bénis la Lettonie !), fut officiellement proclamé hymne national en 1920, mais il avait été écrit par Kārlis Baumanis dans la seconde moitié du XIXe siècle, et fut chanté pour la première fois en Juin 1873, à l’occasion du premier festival de chant de Riga. Exceptionnellement pour un hymne national, il n’évoque ni guerres ni luttes, mais des jeunes filles en fleur et des jeunes gens qui chantent.
   
D’après Latvijas Institūts http://www.li.lv/



(à suivre)    

mercredi 23 novembre 2011

La Lituanie exporte ses problèmes bancaires en Lettonie

Au début était la banque lituanienne Bankas Snoras, contrôlée par l’homme d’affaires russe Vladimir Antonov, 36 ans, lequel avait jadis essayé d’acquérir le constructeur automobile suédois Saab. Mais il en avait été empêché par les autorités européennes et suédoises, en raison d’une suspicion de blanchiment d’argent. Il est en outre propriétaire du club de football britannique de Portsmouth. 

Mercredi dernier 16 Novembre, Snoras a été nationalisée et fermée par l’Etat lituanien et un administrateur provisoire nommé après qu’il ait été découvert des irrégularités dans les opérations de la banque.  D’après le Premier Ministre lituanien, Andrius Kubilius, il pourrait manquer 1 milliard  de litas (290 millions d’€). 

Or Snoras détient 67,9 % de la banque lettone Latvijas Krājbanka, 6ème banque de dépôt lettone, fondée en 1924. Le 22 Novembre, le chef de la police lettone annonçait qu’il manquait au moins 100 millions de lats (environ 142 millions d’€) dans les caisses de la Krājbanka. Quand on sait que le montant des dépôts était de 576 millions de lats (822 millions d’€) fin Juin, ça fait quand même un gros trou. Le Directeur de la banque, Ivars Prieditis a été arrêté le 22 Novembre. D’autres membres du conseil d’administration ont été entendus mais ne seraient pas (pas encore) détenus. De son côté, la justice lituanienne s’intéresse à Vladimir Antonov et à son partenaire lituanien, Raimondas Baranauskas, en lançant ce jour (23 Novembre) un mandat d’arrêt européen (Antonov résiderait le plus souvent en Grande-Bretagne). Le manque dans les caisses aurait pu servir à financer des projets privés d’Antonov.  

Le lundi 21 Novembre soir, la Commission lettone des marchés financiers (Finanšu un kapitāla tirgus komisijas - FKTK) a suspendu toutes les opérations financières impliquant la Latvijas Krājbanka. Aucun mouvement d’argent n’est donc possible, y compris (et surtout) pour les particuliers. Le 22, la Bourse de Riga, le NASDAQ OMX, a retiré sa qualité de membre à la banque et toutes les transactions la concernant ont été suspendues.

Ce qui ne pourrait être qu’un « jeu » entre banques, peu surprenant en cette période troublée de crise, a toutefois des répercussions sérieuses sur la vie des Lettons. Aujourd’hui (23 Novembre) les clients de la banque ne sont autorisés à retirer que 50 lats (71 €) et seulement depuis les distributeurs de monnaie (ATM qui, la veille, ne fonctionnaient pas, pas plus que les agences). Les cartes de la Krājbanka sont rejetées des autres ATM. Mais surtout 60 000 personnes reçoivent leur pension via la Krājbanka, de même les employés du secteur public. Il leur a été conseillé, si la situation perdurait, d’ouvrir un compte dans une autre banque…… En attendant, leur argent est actuellement bloqué sur leur compte.
Ce matin, au marché central

Dommages collatéraux : les distributeurs de billets (e-talons) des transports de Riga (Rīgas Satiksme), qui sont gérés par la Latvijas Krājbanka ne marchent plus qu’avec du cash. Certaines petites villes isolées n’ont parfois qu’un seul ATM, et les habitants ne peuvent plus retirer d’argent si c’en est un de la Krājbanka.

Le Président de l’Association des banques commerciales lettones a déclaré qu’un effet domino n’était pas à redouter et que les clients des autres banques n’avaient rien à craindre. En outre, la loi prévoit que les clients aient la garantie que leurs dépôts soient remboursés jusqu'à concurrence de 100 000 €. Il existe en effet un fond de garantie de 149 million de lats et un emprunt de 200 millions de lats serait fait auprès du Trésor public.  
Je vous vois venir : pourquoi nous parle-t-il de ce sujet rébarbatif ? C’est que j’ai un compte bancaire à la Latvijas Krajbanka (on a la Suisse qu’on peut !....). En fait, je n’ai dessus qu’un minimum, histoire qu’il reste ouvert, au cas où …… Mais « un sou c’est un sou », n’est-ce pas ? Donc, je surveille ! 

mardi 22 novembre 2011

A l’est du nouveau !


Difficile de passer à côté de ce qui fait le buzz actuellement sur le net, au moins pour ceux qui s’intéressent à ce qui se passe à l’est de la Porte de Bagnolet: Poutine sous les huées !

Certes, on n’en est pas encore au point de l’Ukrainien Ianoukovytch, dont l’apparition sur les écrans du stade de Lviv a récemment déclenché une bronca mémorable. Mais, comme c’est une première en Russie, on ne peut pas ne pas en parler. Poutine, prenant la parole sur un ring après un combat d’arts martiaux, aurait été hué et sifflé par une partie de la foule. Les organisateurs se sont dépêchés de dire que les huées étaient dirigées contre le perdant du match, un Américain.

Difficile de se faire une opinion, surtout quand on n’est pas russophone. Mais c’est surtout le fait que cette vidéo ait été reprise en boucle sur le net qui tendrait à prouver que l’homme fort de la Russie ne fasse plus l’unanimité. Les sondages indépendants sont d’ailleurs là pour renforcer cette impression, même si, avec 61 % d’opinions positives, Poutine ferait encore beaucoup d’envieux.

Est-ce le tournant d’une stratégie de communication qui mettait en avant Poutine, l’homme fort, sportif et aventurier, temporisé depuis 2008 par le côté présentable de Medvedev, le démocrate aimable, fan de technologies modernes ? L’échange de postes prévu en 2012 n’est-il pas apprécié à sa juste valeur ?  

Certes, on vient de ressortir la grosse artillerie (au propre comme au figuré) en agitant le spectre de la menace des méchants occidentaux, évoquant même la possibilité d’un conflit nucléaire avec l’OTAN (Général Nikolaï Makarov, chef d’état-major général) !  Ce qui permet d’augmenter d’une façon drastique le budget militaire 2012-2014, alors que les dépenses sociales vont diminuer (http://fr.rian.ru/discussion/20111118/192028416.html). Certes, si le bon peuple avait malgré cela la tentation de mal voter, on « changera le peuple » en utilisant massivement les « ressources administratives » lors des élections à venir.

Même si ça ne semble pas si simple que par le passé, il ne fait néanmoins de doute pour personne que « Russie Unie », le parti du tandem Poutine - Medvedev, remportera les élections législatives du 4 Décembre prochain, et que Poutine sera réélu Président le 4 Mars 2012.

Mais un régime autoritaire peut-il durer éternellement ? Les « révolutions arabes » viennent apparemment de démontrer le contraire. Les thuriféraires du régime répètent à l’envi que la Russie « a besoin » d’un leader fort, clouant au pilori la période Eltsine. Mais a-t-on demandé son avis à la babouchka de base ? Il se pourrait que, même si on ne l’a pas sollicité, le spectateur moyen d’arts martiaux ait commencé à le donner !  

lundi 21 novembre 2011

Les deux Milosz

Ils sont petit-cousins.

Né dans l’actuel Bélarus, l’un écrivait en Français et revendiquait sa lituanité (Venez, je vous conduirai en esprit vers une contrée étrange, vaporeuse, voilée, murmurante… C’est Lietuva, la Lituanie, la terre de Gedymin et Jagellon). Il aurait pu opter pour la Pologne, mais il choisit la Lituanie parce qu’elle est la patrie de ses ancêtres depuis le XIIe siècle. Arrivé à Paris à l’âge de 12 ans, il fut le premier représentant  diplomatique de la Lituanie en France après le retour à l’indépendance (1919 - 1925) avant de prendre la nationalité française en 1931. C’est Oscar Venceslas de Lubicz Milosz, en Lituanien Oskaras Milašius (1877 – 1939). Il est mort et enterré à Fontainebleau.

L’autre est né en plein centre de la Lituanie, rejoint la résistance polonaise en 1940, puis le service diplomatique de la République populaire polonaise, avant d’émigrer aux Etats-Unis en 1961 et d’obtenir la nationalité américaine en 1970. Il reçoit le Prix Nobel de littérature en 1980 sous la double nationalité américaine et polonaise. Sa langue principale d’écriture est le polonais, mais pensais en européen : « J'ai senti que j'avais le droit de penser que l'Europe était ma patrie ». Il s’agit de Czesław Miłosz (1911 – 2004).


Si vous voulez en savoir plus sur ces deux géants de la poésie, et si vous avez la chance d’habiter dans la région de Grenoble, vous pouvez suivre cette semaine deux conférences :

Sur les pas d'Oscar Milosz
Conférence de Janine Kohler 
Mercredi 23 Novembre à 18 h 30
Bibliothèque Municipale de la Tronche
8 chemin du Pont Prouiller La Tronche
Tél 04 76 03 27 74/ 04 76 84 15 37
 
Czeslaw Milosz, témoin de l'histoire
Conférence de Gérard Conio, suivie de la projection d'un film documentaire d'Andrezej Wolski et Pierre André Boutang 
Jeudi 24 Novembre à 15 h 30
Salle Jacques Cartier - Maison des Langues - Université Stendal à Grenoble





mercredi 16 novembre 2011

On the road again…..


Je repars ce matin pour Paris. Car il faut bien reconnaître que beaucoup de choses se passent là-bas……. J’espère qu’au retour j’aurai beaucoup de choses à vous dire en liaison avec la Lituanie et l’Ukraine.




lundi 14 novembre 2011

Les élections législatives russes pour les nuls

Le 4 Décembre, les Russes se rendront aux urnes pour renouveler la Douma d’Etat (Государственная дума). Chambre basse du Parlement de Russie, elle est composée de 450 députés, élus pour 4 ans. 225 députés sont élus au suffrage universel direct dans des circonscriptions, 225 autres au suffrage proportionnel. Site internet de la Douma (uniquement en Russe) : http://www.duma.gov.ru/ (NB : le Conseil de la Fédération de 166 représentants, constitue la chambre haute).
La Douma d'Etat, place du Manege

Depuis les dernières élections législatives du 2 Décembre 2007, le parti Russie Unie, pro-Poutine, détient la majorité qualifiée (2/3) avec 315 sièges. Il devance le Parti Communiste, 57 sièges, le Parti libéral-démocrate (Vladimir Jirinovski), 40 sièges et Russie Juste : Patrie / Retraités / Vie, soutenant le tandem Poutine/Medvedev, 38 sièges.

Etat des forces en présence et des espoirs (NB : la barre à dépasser pour avoir des députés à la proportionnelle a été relevée de 5 à 7 %. Pour ce qui concerne les instituts de sondage, VTsIOM est un institut d’Etat, Levada est indépendant).

Russie Unie (Единая Россия). Fondé en 2001, il est présidé depuis 2008 par Vladimir Poutine …… qui n’est pas membre du parti !  Son homme fort est Boris Gryzlov, qui est Président de la Douma d’Etat depuis 2003. Une majorité de Russes mettent à son crédit le fait qu’il apporte stabilité politique et progrès économiques réguliers. Mais ils le rendent également responsable des points faibles, notamment l’appel aux « ressources administratives » pour rester au pouvoir.  
Sondages : VTsIOM – 49 % - Levada – 51 %

Parti Communiste (Коммунистическая Партия Российской Федерации, КПРФ). Il est le principal parti d’opposition, et il a ajoute le nationalisme russe à son idéologie marxiste-léniniste traditionnelle. Son audience est en progrès, notamment auprès des anciens, nostalgiques de l’union soviétique. Guennadi Ziouganov est Président du KPRF depuis 1993.
Sondages : VTsIOM – 14 % - Levada – 20 %





Parti libéral-démocrate (Либерально-демократическая партия России). Le LDPR se décrit comme un parti démocratique centriste et réformateur, mais il est surtout ultranationaliste et prône de facto xénophobie, expansionnisme militaire, retour a un Etat fort. Son Président, depuis sa création en 1989 est Vladimir Jirinovski, né sous le nom de Eidelstein, ce qui ne manque pas de sel quand on connaît l’antisémitisme de l’individu, en outre homophobe et prônant le retour à la Russie de l’Alaska et des anciennes républiques soviétiques, dont les Etats baltes.  
Sondages: VTsIOM – 9 % - Levada – 14 %







Russie Juste : Patrie / Retraités / Vie (Справедливая Россия: Родина / Пенсионеры / Жизнь). Ce parti a été créé en 2006 de la fusion de plusieurs partis et se situe au centre gauche. S’il conteste les options de Russie unie, il soutient le tandem Poutine-Medvedev et d’aucun considèrent qu’il n’a de parti d’opposition que le nom. Son Président, Sergueï Mironov, a été Président du Conseil de la Fédération de 2001 à Mai 2011. Le flou de son positionnement fait qu’il n’est pas sûr d’avoir des élus dans la prochaine Douma.  
Sondages: VTsIOM – 4 % - Levada – 7 %


Yabloko (Росси́йская объединённая демократи́ческая па́ртия «Я́блоко»). C’est un parti social libéral créé en 1993 par Grigori Iavlinski et qui eut son heure de gloire en 1995 avec 45 députés mais qui n’a pas eu d’élus en 2007. Il est présidé depuis 2008 par Sergueï Mitrokhine. Yabloko dit vouloir combattre la corruption, la bureaucratie et le système oligarchique, et défendre les droits de l’homme. Mais il apparaît comme un parti de dogmatiques, déconnectés de la réalité. Il est peu probable qu’il passe la barre des 7 %. Sondages – VTsIOM – 1,5 % - Levada – 4%
Juste cause (Правое дело). Parti fondé en 2009, le Kremlin a fait élire à sa tête en Mai 2011 l’homme d’affaire Mikhaïl Prokhorov (39e fortune mondiale), afin d’aller ratisser large chez les libéraux. Le problème est que Prokhorov s’est pris au jeu et a même parlé de se présenter aux élections présidentielles. Il a été évincé en Septembre 2011 et, de ce fait, le soutien du parti s’est évaporé, ne tournant plus qu’à 1 %.

D’autres mouvements n’ont pas été enregistrés comme partis, mais comptent dans la vie politique russe :
Parnas prône la démocratie à l’occidentale et n’a pas hésité à dénoncer la corruption de Poutine et de Youri Loujkov (l’ancien Maire de Moscou). Le Ministère de la Justice ne pouvait donc que rejeter sa demande d’enregistrement. Il semblerait en outre que son leader le plus charismatique, Boris Nemtsov, commence à fatiguer les électeurs……
Rodina est un parti nationaliste qui a été créé par le Kremlin pour les élections de 2003, mais a été mis en sommeil car il prenait trop d’importance et son Président, Dmitry Rogozin, a été envoyé comme délégué de la Russie auprès de l’OTAN. Il renaquit au printemps dernier en tant qu’ONG pour défendre la nation Russe contre des oppresseurs non identifiés.
L’autre Russie est un mouvement anti-Kremlin dirigé par Edouard Limonov, qui s’est rendu célèbre par sa Stratégie du 31, manifestant tous les 31 du mois pour célébrer l’article 31 de la Constitution autorisant la liberté de rassemblement.
Le Mouvement contre l’immigration illégale promeut la Russie aux Russe et est coorganisateur de la marche nationaliste du 4 Novembre, en restant apparemment sur le terrain légal.

Enfin, lors des élections passées, il y avait sur les bulletins de vote une case « Aucun des partis ci-dessus ». Comme c’était le choix qui gagnait le plus en popularité, permettant que les électeurs montrent qu’ils n’aimaient pas le chemin pris par la Russie, la case a été supprimée !

NB : pour ceux qui auraient vécu en ermites lors de ces derniers mois, on rappellera que Poutine et Medvedev ont décidé d’échanger leurs postes : Medvedev sera Premier Ministre et Poutine retrouvera son job de Président. Mais l’a-t-il vraiment jamais abandonné ?......