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mardi 15 avril 2014

KGB, FSB, GRU, Spetsnaz : comment s’y retrouver ?


En Ukraine, où, malgré les dénégations de Moscou, on les a vus à l’œuvre en Crimée et maintenant dans le Donbass, on les appelle « les petits hommes verts ». Au mieux, on les regroupe sous le vocable pratique de « forces spéciales russes ». Comment s’y retrouver dans cette nébuleuse qui constitue le fer de lance de l’armée russe ?

Emblème du KGB

A l’époque soviétique était le KGB (acronyme de Комитет государственной безопасности = Comité pour la sécurité de l’Etat), principal service de renseignement de l’URSS, créé le 1er Janvier 1954. Le KGB était chargé aussi bien du contre-espionnage que des gardes-frontières, du renseignement extérieur, de la lutte contre les opposants ou de la protection des personnalités. Uniquement subordonné au Politburo, et particulièrement au secrétaire général du parti communiste de l’URSS, il avait en outre la haute main sur ses concurrents, le GRU, rattaché à l’Armée rouge, et le MVD, Ministère de l’intérieur, c’est-à-dire la police.
Le KGB cesse d’exister le 4 Décembre 1991. Ses services sont divisés en plusieurs branches distinctes, mais les missions perdurent.   

Emblème du FSB

Le FSB (Федеральная служба безопасности Российской Федерации = Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie) est le principal successeur du KGB. Il en a d’ailleurs gardé le PC, la sinistre Loubianka.

La Loubianka

Le FSB est responsable de la sécurité intérieure de la Russie, du contre-espionnage, et de la lutte contre le crime organisé, le terrorisme et le trafic de drogue. Mais il est également engagé de facto contre l’élimination de la dissidence interne, mettant en œuvre désinformation, propagande, provocations et persécutions des dissidents et opposants politique.

On notera que le FSB est compétent pour agir dans les territoires des anciennes républiques soviétiques, preuve, s’il en était besoin, que celles-ci n’ont jamais quitté l’espace russe dans l’esprit des dirigeants. Enfin, le FSB peut conduire des opérations militaires anti-terroristes (sic) n’importe où dans le monde. Dans ce contexte, tous les services d’ordre et de renseignements de Russie peuvent travailler si besoin sous le contrôle du FSB.

Emblème du GRU

C’est le cas du GRU (Главное развeдывательное управление Генерального штаба Вооруженных сил = Direction générale des renseignements de l’État-major des forces armées), service de renseignement militaire, dont les officiers ont la réputation d’être moins politisés mais plus directs, comprendre plus brutaux.

Le SVR (Служба внешней разведки Российской Федерации = Service des renseignements extérieurs de la Fédération de Russie) est, depuis 1991, le successeur de la 1ère Direction générale du KGB et pratique l’espionnage « à partir du territoire », c’est-à-dire l’approche des étrangers sur le territoire russe (personnels des Ambassades, délégations, voire touristes) dans le but de leur soutirer des informations.  

Enfin, le terme Spetsnaz (contraction de Войска специального назначения = Forces à but spécial) est générique et désigne les multiples groupes d’intervention spéciaux du FSB (groupes Alpha et Wympel), du SVR, du GRU et de divers ministères. Leur seul mot d’ordre est l’efficacité absolue par tous les moyens disponibles (sic) !

"Petit homme vert" en crimée

Les « petits hommes verts » en Ukraine sont très vraisemblablement à chercher dans les Spetsnaz du GRU qui ont déjà participé aux opérations en Afghanistan, en Tchétchénie et en Géorgie. Ils ont en effet dans leurs missions de faire des sabotages, d’exécuter des chefs ennemis, de prendre des objectifs, de faire des reconnaissances en temps de guerre, etc.…… Le tout sans trop se soucier des méthodes et des dégâts, au point qu’Amnesty International les a accusés de crime contre l’humanité pendant la guerre en Tchétchénie. On leur a également prêté un rôle actif dans la libération des otages du théâtre de la Doubrovka (2002) et de l’école de Beslan (2004), avec dans les deux cas un bilan particulièrement sanglant.




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