Taras
Hryhorovytch Chevtchenko (en UkrainienТарас
Григорович Шевченко) est considéré comme le plus grand poète
romantique de langue ukrainienne. Il est né le 9 Mars 1814 du calendrier grégorien, mais, pour ceux qui – comme moi
– n’ont pas eu le temps d’en parler hier, il est décédé le 10 mars 1861.
Né à Moryntsi (région de Kyīv), alors empire russe,
dans une famille de paysans serfs, le jeune Taras devient orphelin à l’âge de
12 ans. Il travaille et étudie chez un diacre puis, à 14 ans, il devient
serviteur chez un seigneur nommé Pavel
Engelhardt, avec qui il part à Vilnius à l’automne 1828. Il y restera
jusqu’au début de l’année 1831. La femme d’Engelhardt, ayant distingué des
dispositions de Taras pour la peinture, obtient qu’il suive les cours du
peintre Yan Roustem à l'Université de Vilnius.
Suivant son maître à Saint-Pétersbourg en tant que
domestique, c’est le peintre et professeur Karl Briullov qui rachète sa liberté
le 5 Mai 1838. De 1838 à 1845, Taras Chevtchenko
peut alors étudier à l’Académie des Beaux-arts. C’est à Saint-Pétersbourg qu’il
publie en 1840 son premier recueil de poésies romantiques, Kobzar (Le Barde). En 1842, pour illustrer son poème Kateryna, il peint un tableau éponyme (ci-dessous) qui est aujourd’hui une image emblématique de la peinture ukrainienne.
Au
printemps 1846, Chevtchenko adhère à la Confrérie de Cyrille et
Méthode qui avait pour objectif d’abolir le servage ainsi que les
privilèges de la noblesse, la promotion de la liberté de croyance, de pensée et
d’expression, et plus globalement la libération de toutes les nations slaves au
sein d’un Etat fédéral. La confrérie n’exista que onze mois, la dénonciation
d’un étudiant mettant fin à l’existence du mouvement. Bien que l’appartenance
de Chevtchenko à la Confrérie ne puisse pas être officiellement prouvée, ce fut
lui qui fut sanctionné le plus durement. Le 30 Mai 1847, il fut condamné à être
incorporé comme simple soldat au Régiment d’Orenbourg, le Tsar Nicolas 1er ajoutant
de sa propre main « sous une surveillance très étroite avec interdiction
d’écrire et de dessiner ».
Taras Chevtchenko
ne fut libéré de son exil militaire qu’en 1857, deux ans après la mort de
Nicolas 1er. Mais il restera sous surveillance policière
jusqu’à sa mort, à Saint-Pétersbourg, le 10 Mars 1861. Des 47 ans de sa vie,
Chevtchenko en avait passé 24 au servage et 10 en exil. On comprend que,
plus que jamais, son nom soit le symbole du réveil de l’esprit national
ukrainien face à l’oppression russe.
Initialement
enterré à Saint-Pétersbourg, la dépouille du poète fut ramenée deux mois plus
tard sur la colline de Chernecha Hora (Чернеча
гора = la Colline du Moine), près de Kaniv (au
sud-est de Kyiv) où sa tombe, proche du Dniepr / Днiпро,
est devenue un lieu de pèlerinage pour des millions d’Ukrainiens.
Ceux
qui connaissent Vilnius savent
qu’il a sa statue sur Visų Šventujių gatvė, statue qui commémore le
séjour du poète de 1828 à 1831 (ci-dessous).
A Paris, un buste, dans un square adossé à la cathédrale
gréco-catholique ukrainienne St-Volodymyr, au carrefour du boulevard St-Germain
et la rue des Saints Pères, rappelle le souvenir du poète national ukrainien.
La diaspora ukrainienne s’y réunit régulièrement.
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