Michel
Ney (1769 – 1815) était fils d'un tonnelier de Sarrelouis. Engagé
volontaire en 1788, il gagne le surnom de « brave des braves »
et devient général en 1796, à 27 ans. Il s'illustre à la bataille
d'Hohenlinden (3 décembre 1800), avant de devenir Maréchal d'Empire
lors de la grande promotion du 19 mai 1804.
Il
est fait Duc d'Elchingen après la campagne d'Allemagne de 1805 et
Prince de la Moskowa après celle de Russie (1812) où son courage et
sa détermination font merveille. Pendant la retraite, il commande
l'arrière-garde et, pendant 40 jours, il va protéger les débris de
l'armée. Lors du passage de la Bérézina, il remporte même une
victoire, réussissant à faire 5 000 prisonniers avec seulement 7
000 hommes ! Il sera le dernier à quitter la Russie, en
traversant le Niémen à Kaunas avec une poignée d'hommes qui ont
ralenti l'ennemi.
Ney à Kowno (Kaunas) |
Fort
de ses états de service pendant la campagne de France, il s'enhardit
à proposer l'abdication à Napoléon réfugié au château de
Fontainebleau (18-20 avril 1814). Après
le débarquement de Golfe-Juan, il promet à Louis XVIII, qui l'avait
nommé pair de France, de « ramener
l'usurpateur dans une cage de fer ».
Mais il se laisse emporter par l'émotion à Auxerre le 18 mars 1815
et tombe dans les bras de l'empereur.
À
Waterloo,
il fait de son mieux pour sauver la journée. Voyant que la bataille
est perdue, il se jette dans la mêlée. Cinq chevaux sont tués sous
lui mais, malgré cela, il ne parvient pas à trouver la mort. À
pied, tête nue, il hèle ses fantassins : « Venez
voir comment meurt un maréchal de France ! »
Proscrit
lors du retour de Louis XVIII, il tente de se cacher mais il est
découvert dans
le Lot,
au grand embarras du Roi
qui voudrait lui épargner un jugement. Il est traduit devant une
cour martiale mais celle-ci refuse de le juger. Il comparaît alors
devant la Chambre des Pairs et condamné à mort pour trahison. Seul
le Maréchal Davout prit sa défense, Comme
sa ville natale vient d'être cédée à la Prusse, il pourrait
utiliser une esquive juridique pour échapper à sa condamnation.
Mais il rejette cette idée : « Je
suis né Français, je veux mourir Français ! »
Si
l'on en croit une belle légende, devant le peloton d'exécution,
près de l'Observatoire de Paris, le 7 décembre 1815, il aurait même
eu le cran de commander : « Soldats,
droit au cœur ! ». Une
statue a été élevée par Rude sur le lieu de son exécution.
Michel
Ney fut le seul maréchal d'Empire exécuté à la Restauration. Dès
1831, le roi Louis Philippe le
réhabilitera
et le réintégrera
sur les listes de la Légion
d'Honneur.
En 1848, le gouvernement provisoire de la Seconde
République
décidera
d'élever un monument au maréchal Ney à l'emplacement même où il
a été fusillé.
Et,
last
but not least,
pendant la Première Guerre mondiale, une classe de navires de
guerre britannique sera nommée « Marshal Ney » !
À
mon humble avis, le Maréchal Ney a
été un des plus grands chefs de l'époque napoléonienne,
notamment par son comportement lors de la retraite de Russie.
Laissons le dernier mot au comte Louis-Philippe de Ségur :
« Après
la sortie de Wilna, Ney traverse Kowno et le Niémen, toujours
combattant, reculant et ne fuyant pas ; marchant toujours après
les autres, et pour la centième fois depuis quarante jours et
quarante nuits, sacrifiant sa vie et sa liberté pour sauver quelques
Français de plus. Il sort enfin de cette fatale Russie, montrant au
monde l’impuissance de la fortune contre les grands courages, et
que, pour le héros, tout tourne en gloire, même les plus grands
désastres. »
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