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lundi 9 septembre 2019

8 septembre 1514 : bataille d'Orcha

La bataille d'Orcha; à première vue, un peu chaotique


Au XVIe siècle, le Grand Duché de Lituanie, uni à la Pologne depuis 1386, comprenait, en plus des terres ethniques lituaniennes, des territoires ruthènes et russes. De son côté, la Grande Principauté de Moscou, libérée du joug tatare depuis 1480, voulait unir tous les territoires peuplés de populations parlant le russe ou le ruthène, y compris ceux sous domination lituanienne.

En guerre contre la Lituanie depuis novembre 1512, une armée moscovite aux ordres du Grand Prince Vasili III prit Smolensk le 30 juillet 1514. En réaction, une force polono-lituanienne quitta la région de Wilna/Vilnius pour reconquérir la ville. Cette force comprenait environ 35 000 soldats repartis en 15 000 Lituaniens de l'armée régulière, 17 000 mercenaires polonais (infanterie, cavalerie, artillerie) et 3 000 cavaliers volontaires constitués par les magnats polonais. Elle était commandée par le Duc Konstantin Ostrogski, Grand Hetman de Lituanie, Castellan de Vilnius, futur Voïvode de Trakai, son second étant le Voïvode de Kiev, Jerzy Radziwiłł. Les forces moscovites étaient deux fois plus nombreuses, aux ordres d'Ivan Andreevitch Czeladnin.

L'Hetman Konstantin Ostrogski

NB : les chiffres sont ceux de Rerum Moscoviticarum Commentarii (Notes sur les Affaires Moscovites) écrites en 1549 par Sigismund, Freiherr von Herberstein. Ils ont été par la suite sujets à caution.

Czeladnin décida de livrer bataille près d'Orcha (aujourd'hui dans l'est du Bélarus), là où le Dniepr s'oriente vers le sud. Il partagea ses troupes en deux pour bloquer les ponts, mais les Polono-Lituaniens, qui disposaient de sapeurs, réussirent à traverser le fleuve dans la nuit du 7 septembre sur deux ponts reposant sur de grands barils.

La tactique de Czeladnin était de déborder les Polono-Lituaniens pour les rejeter dans le fleuve. A la deuxième attaque, la cavalerie légère lituanienne de l'aile droite fit semblant de fuir, mais, en fait, attira les Moscovites vers un bois où était cachée l'artillerie polonaise. De tous les côtés, les forces lituaniennes et polonaises surgirent et encerclèrent les Moscovites. Ce fut la panique et la débandade dans les rangs ceux-ci. Czeladnin fut fait prisonnier ainsi que 8 de ses commandeurs et des milliers de soldats. Il y eut entre 30 et 40 000 Moscovites tués. Les Polono-Lituaniens s'emparèrent du camp moscovite et de plus de 300 canons. Dans la foulée, il se réapproprièrent les places fortes qu'ils avaient auparavant perdues, à l'exception de Smolensk. La progression des Moscovites était arrêtée pour quatre ans.

En décembre 1514, l'Hetman Ostrogski fit une entrée triomphale à Vilnius. Deux églises orthodoxes y furent construites pour commémorer la victoire : l'église de la Sainte Trinité et l'église Saint-Nicolas.

Eglise Saint-Nicolas à Vilnius


Mais la Pologne et la Lituanie adressèrent en Europe, et en particulier à Rome, ce qu'on appellerait aujourd'hui de la propagande pour améliorer leur image. Avec comme message : « Les Moscovites ne sont pas des Chrétiens ; il sont cruels et barbares ; ils sont Asiatiques et non Européens ; ils sont alliés avec les Turcs et les Tatars pour détruire la Chrétienté ».

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