Au
cours des croisades
baltes,
l'ordre
militaire des
chevaliers Porte-Glaive fut
fondé en 1202 à Daugavgrīva (Dünamünde)
à l'initiative de Albert
de Buxhoeveden, évêque
de Riga ;
il était composé de « moines guerriers » germaniques dont
l'objectif officiel était
de christianiser les populations baltes païennes
de Livonie au
besoin au fil de l'épée. Leur
règle se fondait
principalement sur celle des Templiers.
Après
des succès initiaux, les chevaliers Porte-Glaive
furent
battus sévèrement
par
les Samogitiens le 22
septembre 1236 à la
bataille de Saulė,
leur grand maître Volquin de Naumbourg trouvant
la mort sur le champ de bataille. Hermann
von Salza,
grand maître de l'ordre Teutonique en Prusse,
prit
alors
l'initiative
de négocier avec le pape Grégoire
IX le
rattachement des chevaliers Porte-Glaive. L'année suivante, les
restes de l'ordre furent
incorporés dans celui des chevaliers Teutoniques sous le nom d'ordre
de Livonie.
À
partir de 1237, l'ordre-uni conquit toutes les régions baltes
de Courlande,
de Zemgale et
de Livonie,
alors que le nord de l'Estonie autour
de Tallin (Reval)
restait
sous le contrôle du roi Valdemar
II de Danemark.
Néanmoins, les tentatives de l'ordre d'envahir la République
de Novgorod à
l'est et d'occuper
la ville de Pskov furent
infructueuses.
Pourtant,
espérant
exploiter la faiblesse de la Russie dans le sillage des invasions
mongoles et suédoises, les chevaliers occupèrent notamment Pskov à
l'automne 1240.
Sentant
le danger, les habitants de Novgorod rappellèrent
le jeune Alexandre Nevski, ce surnom (« de le Néva »)
lui ayant été donné après sa victoire contre les Suédois le 15
juillet 1240 sur
les rives de la Néva.
Dans
l'espoir de surprendre l'armée de Novgorod, les
chevaliers teutoniques,
menés par le grand maître de l'ordre Hermann
de Dorpat,
empruntèrent
un itinéraire très audacieux et mais qui allait se révéler très
dangereux: il fit traverser à son armée l'étendue gelée du lac
Peïpous en
direction de Pskov. Les Russes les attendaient
sur la rive et avaient
prévu de les maintenir sur le lac coûte que coûte.
In
fine, les Teutoniques furent
battus, perdant 400
chevaliers, dont une vingtaine de l’ordre teutonique. Seul le grand
maître, quelques évêques et une poignée de chevaliers réussirent
à retourner à Dorpat (Tartu),
après la bataille. Mais,
contrairement
à la théorie la plus connue, la glace du lac ne se serait jamais
rompue parce qu'elle ne soutenait plus le poids des armures et des
destriers teutons. La
légende serait due au film Alexandre
Nevski de 1938,
de Sergueï
Eisenstein.
Cette
bataille met définitivement fin à l'expansion des croisés vers les principautés russes.
Pour
voir le film de Sergeï Eisenstein (né à Riga) dans son
intégralité :
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