Le 4 mai 1990, le Soviet suprême, devenu Conseil Suprême de Lettonie,
suivant l’exemple donné par la Lituanie (11 mars 1990) déclara le retour à l’indépendance
de la Lettonie et la réinstauration de la Constitution du 15 février 1922.
Très rapidement, à partir
de juin 1990, les relations entre le
nouveau Ministre letton de l’Intérieur, Aloizs Vaznis, et les OMON (Отряд Милиции Особого Назначения =
Détachement de la Milice à vocation particulière), défenseurs fanatiques
et lourdement armés de l’ordre soviétique, se détériorèrent. Les OMON se
livrèrent à des provocations, de façon à entraîner des désordres afin que
Moscou décrète l’état d’urgence en Lettonie. Ils menèrent ainsi plusieurs
actions contre la Maison de la Presse (27 septembre, 2 et 7 novembre 1990), en en
prenant le contrôle complet le 2 janvier 1991. En outre, des séries d’explosions
eurent lieu à proximité de lieux de pouvoir soviétiques, toutes dimensionnées
et situées de façon à ne pas faire de victimes.
Le 13 janvier 1991, en réaction aux événements violents de Vilnius,
les rues de Riga se hérissèrent de barricades pour protéger les symboles du
jeune pouvoir letton et, de facto, tout le centre de la vieille ville.
Manifestation sur les bords de la Daugava, le 13 janvier 1991 |
Les OMON firent leur
première victime le 16 janvier 1991,
sur le pont de Vecmīlgrāvja, en tirant
sur le véhicule de Roberts Mūrnieks.
Le 20 janvier 1991, à partir de 21H09, les OMON attaquèrent le
Ministère de l’Intérieur letton, installé à l’époque au 6 boulevard Rainis,
mais qui était défendu par des membres de la police de Bauska. Les OMON tuèrent
les policiers Vladimir Gomorovich et
Sergey
Kononenko, un collégien, Edijs Riekstiņš, ainsi que deux
membres d’une équipe de télévision qui filmaient les échanges de tir, Andrejs Slapiņš et Gvido Zvaignze.
Parmi les blessés, on releva quatre policiers lettons ainsi que des opérateurs
télé de Russie et de Hongrie.
La provocation n’alla pas plus loin. Il faut dire que la présence de
télés étrangères faisait une mauvaise publicité à l’Union soviétique. Les
barricades furent ultérieurement levées.
Mais les Lettons n’étaient pas pour autant débarrassés des OMON ni, plus
généralement de l’URSS. Les soviétiques s’attaquèrent en effet, dans la nuit du
23 mai, à quatre postes frontière lettons, jugés illégaux par Moscou. Les OMON « s’illustrèrent »
encore tristement, de concert avec le KGB et des communistes lettons, pendant l’étrange
coup d’Etat de Moscou (19 – 20 août 1991), en s’emparant de plusieurs bâtiments
officiels à Riga, dont la radio, la télévision et le Ministère de l’Intérieur,
y tuant le conducteur de la Maison de la Culture de Jūrmala, Jānis Salmiņš.
Les crimes des OMON durant les événements de janvier, que ce soit à
Vilnius ou à Riga, n’est qu’une petite partie de leurs crimes pendant l’occupation
soviétique. Aujourd’hui, les OMON sont 25 000, répartis en 208 unités et
sont utilisés comme police anti-émeute. Mais ils ont aussi participé aux
conflits armés contre la Géorgie (2008) et, bien sûr, en Tchétchénie.
OMON en action aujourd'hui en Russie |
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