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dimanche 17 avril 2011

Mes villes de l’Europe médiane (1) : Kyïv


Kyïv (Київ) est le nom en ukrainien, seule langue officielle de l’Ukraine, de la capitale de l’Ukraine. Kiev (Киев), c’est la dénomination en russe, ce qui n’est donc pas obligatoirement apprécié partout…… Selon la légende, Kyïv fut fondée par trois frères, Kyï, Chtchek et Khoryv, ainsi que par leur sœur Lybid, la ville prenant le nom du frère ainé.

Je suis allé passer un long week-end à Kyïv en Avril 2008, accompagné d’un ami letton russophone. La vieille ville d’origine a été construite sur les collines à l’ouest du fleuve Dnipro (Днiпро – en russe Dnepr – en français Dniepr). La ville compte aujourd’hui au moins 3 millions d’habitants et m’a laissé une impression partagée. Partagée, car, s’il y a incontestablement de très grande richesses historiques, notamment religieuses, c’est par ailleurs une cité tentaculaire, dont les services n’arrivent manifestement pas à suivre.

Sur le plan architectural religieux, je mettrai en exergue (d’une façon totalement subjective):

# La laure des grottes de Kyiv (Києво-Печерська лавра – Petcherska lavra) est un important monastère orthodoxe qui couvre 28 hectares et rassemble 120 édifices. Le premier monastère, troglodytique, a été construit en 1051 par le moine Antoniy de retour du Mont Athos. Des ascètes creusèrent de petites grottes dans lesquelles ils vivaient et priaient, et l’on peut aujourd’hui visiter, à la lueur d’un cierge, ce réseau de grottes où sont conservées leurs dépouilles restées imputrescibles. Il vaut mieux ne pas être claustrophobe pour effectuer ce parcours souterrain.

# La cathédrale Sainte-Sophie (Собор Святої Софії), construite initialement de 1037 à 1057, a été la nécropole des premiers souverains de la Rus’ de Kyiv. Sa dernière reconstruction, en style baroque, date du XVIIIe siècle (par l’architecte italien Octaviano Mancini). A l’intérieur, 260 m2 de mosaïques et 3 000 m2 de fresques du XIe siècle ont été sauvegardées. Parmi elles, la mosaïque de la Vierge orante (= qui prie), 6 mètres de haut, domine l’iconostase dénommée « Mur indestructible » car elle a résisté aux multiples pillages et destructions (ci-dessous). Les Kyïviens croient que, grâce à la Vierge Orante, la ville est hors de danger. Dans cette cathédrale reposent les grands princes de Kyïv, et notamment Iaroslav le sage, grand bâtisseur et législateur qui, au XIe siècle, mit sein à la guerre civile au sein de la Rus’ de Kyïv.

La cathédrale Sainte-Sophie et la Petcherska lavra sont inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO.

# L’église Saint-André, construite de 1747 à 1753 par l’inévitable architecte italien Bartolomeo Rastrelli, celui du Palais d’hiver de Saint-Pétersbourg et des châteaux de Rundale et Mitau/Jelgava en Lettonie. Suivant la tradition, l’apôtre Saint-André, prêchant sur les bords du Dnipro, planta une croix à cet emplacement en déclarant : « Le paradis divin viendra dans ces montagnes, une grande ville y sera construite, et Dieu y créera de nombreuses églises ».

De l’architecture civile, je retiendrai :

# Les Portes d’Or est une reconstruction, effectuée en 1983, d’une des portes du rempart qui, au XIe siècle, enserrait l’ancien Kyiv sur 3,5 km. C’est un monument certes impressionnant, mais qui fait un peu trop neuf à mes yeux.

# Le Monument aux victimes de l’Holodomor (extermination par la faim) de 1932 – 1933.

# Le boulevard Krèchtchatyk, centre d’affaires et administratif de la ville, piétonnisé le week-end, et la place de l’Indépendance (Maïdan Nezalèznosty – photo en bas de page), épicentre de la révolution orange.

A côté de ces magnifiques souvenirs historiques, la perfectibilité des services est un inconvénient mineur. On notera toutefois que le stationnement des voitures est anarchique, et que les embouteillages sont une réalité omniprésente. Mais surtout, j’ai été choqué par la saleté, notamment des (nombreux) parcs de la ville.

Deux anecdotes pour terminer.

La première a été un contrôle des billets dans un bus (bondé) vers 11H du soir. Le contrôleur devant être – au moins – du gabarit de David Douillet, autant dire qu’une éventuelle contestation n’aurait pas été la bienvenue.

Enfin, le premier soir, à l’arrêt de bus en face de notre hôtel, mon camarade letton, demandait (en russe) quel bus allait à la station de métro la plus proche, mais personne ne savait. En fait, il s’est avéré que tous les bus allaient au métro et que tous les gens allaient prendre le dit-métro. Mais sans doute ne voulaient-ils pas ce soir-là comprendre le russe……

En tout état de cause, nul doute que j’aimerais retourner à Kyïv.

2 commentaires:

  1. j'espère avoir l'occasion de retourner en Ukraine pour voir autre chose de Kyiv que leur aéroport largement daté...

    En tout cas, même à Donetsk on dit Kyiv, et pourtant Donetsk n'est pas connue pour son "ukraïnophilie".

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  2. Coté aéroport, meme en Europe, j'en quand meme vu des biens pires (je pense par exemple à Belgrade)!

    C'est vrai que, moi aussi, je retournerais volontiers en Ukraine, de préférence à Odessa et en Crimée.En plus, il y a à Kyiv un restaurant (Kozak Mamai) qu'on n'a pas réussi à trouver, et ça, ça m'énerve, il faut que j'y retourne vraiment !!

    Quant à dire Kyiv ou Kiev, sauf erreur, l'ukrainien est toujours la seule langue officielle en Ukraine, alors la force de l'habitude .....

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