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jeudi 2 juin 2011

Mes villes de l’Europe médiane (5) : Dubrovnik


J’ai déjà eu l’occasion d’écrire que, lorsque j’étais à Sarajevo, je m’échappais régulièrement à Budapest (http://gillesenlettonie.blogspot.com/2011/04/mes-villes-de-leurope-mediane-3.html ). Mais une de mes destinations préférées était également Dubrovnik.
Armoiries de Dubrovnik
Dubrovnik est une ville touristique d’environ 30 000 habitants, à l’extrême pointe sud-est de la Croatie, à proximité de la frontière avec le Monténégro et adossée à la Bosnie-Herzégovine (pour l’anecdote, quand on descend la côte croate par le magistrale adriatique, en venant de Ploče, on traverse le territoire bosnien sur une dizaine de kilomètres à hauteur de Neum, seul accès à la mer de Bosnie-Herzégovine)

La ville fut créée au VIIe siècle sous la protection de Byzance, et devint par le traité de Zadar (27 Juin 1358) la capitale de la République de Raguse (ci-dessous), rivale de la République de Venise, dont elle avait été dépendante de 1205 à 1358. A partir de 1458, Raguse dut payer un tribut au sultan ottoman qui avait conquis la Bosnie, l’Albanie et la Serbie.

Raguse resta indépendante jusqu’en 1808, lorsque le Maréchal Marmont abolit la République de Raguse et l'intégra dans les Provinces Illyriennes françaises, territoire correspondant alors à une large partie de la Slovénie et du littoral de la Croatie actuelles. A la chute de l’Empire français, en 1815, Raguse fut rattachée au Royaume de Dalmatie, alors sous l'autorité de l'empire d'Autriche-Hongrie, et en fera partie jusqu'en 1918. En 1918, Raguse change son nom en Dubrovnik et est incorporée dans le Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes, plus tard Royaume de Yougoslavie.

De sa très riche histoire, Dubrovnik a gardé une splendide ville-forte (dont on peut faire le tour à pied sur les remparts), aux ruelles pavées et étroites, dont la principale d'entre elles, la Placa (ou Stradun – ci-dessous), est perpétuellement envahie de touristes, très souvent français. Cible des tirs de l’armée serbe en 1992-1993 (68 % des bâtiments de la vieille ville auraient été touchés), je peux témoigner que, 10 ans plus tard, il n’y avait plus aucune trace, la reconstruction s'étant déroulée, autant que possible, dans le respect des techniques traditionnelles.

En dehors de la vieille ville règne également une atmosphère très vacances, sans parler des innombrables possibilités d’excursions en bateau (j’avais personnellement fait une fois toute la descente de la côte croate en ferry, de Rijeka à Dubrovnik). L’excursion la plus rapide et la moins chère peut consister à aller sur l’ile de Lokrum, en 15 mn de bateau au large de Dubrovnik, une réserve naturelle où Richard Cœur de Lion se serait échoué à son retour de la IIIe croisade et où, entre autres vestiges historiques, on peut y voir le Fort Royal construit par l’armée française à partir de 1806.

Bref on comprend que, compte tenu de l’agitation des pays du sud de la Méditerranée, l’on y trouve beaucoup de touristes français attirés par la mer et le soleil. Mais aussi, pour beaucoup, par les vieilles pierres. J’y retournerai certainement.

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