Si, la nuit dernière, vous
avez vu de vos amis ukrainiens courir nus autour d’un champ de blé, ne vous
inquiétez pas, c’est normal ! C’était la nuit d’Ivan Kupala !!
La nuit d’Ivan Kupala est
une célébration traditionnelle païenne des peuples slaves lors du solstice d’été
du 24 Juin (qui, dans le calendrier julien, correspond au 7 Juillet dans le
calendrier grégorien). Cette fête célèbre principalement le feu et l’eau, mais
aussi les récoltes, la fertilité, la joie et l’amour. Elle est liée au culte de
la déesse Kupala, déesse des herbes, de la magie, du sexe et du solstice d’été.
Cette fête comporte
plusieurs rituels généralement ludiques (pour ne pas dire érotiques) qui se
tiennent dans la nuit du 6 au 7 Juillet.
Si vous êtes en couple, il vous faut sauter au dessus
du feu main dans la main. Vous resterez ensemble pour une longue durée.
Si vous n’êtes pas en
couple et
que vous désirez le devenir, c’est là qu’il faut faire à minuit trois fois le
tour d’un champ de blé en courant nu(e) ! Votre partenaire potentiel vous
verra alors en rêve et se rendra compte au réveil que vous être le (la)
partenaire recherché(e).
Si vous êtes très
courageux,
vous pourrez aller chercher dans la forêt la fleur de fougère qui ne fleurirait
que cette nuit-là. Elle vous permettra de prédire les destins, de soigner les
maladies et de trouver des trésors. Mais, attention, car vous risquez de
rencontrer les créatures du mal (sorcières, roussalky = sirènes, mavky =
roussalky des champs). A défaut de fleur de fougère, il semblerait que les
jeunes gens profitent de l’ombre de la forêt pour se livrer à des jeux plus … charnels.
Autre activité
incontournable, la fabrication de
couronnes de fleurs, destinées à être déposées au fil de l’eau. Si la
couronne coule, ça signifie la mort. Si elle s’échoue sur le bord, la jeune
fille restera non mariée. Si la couronne est emportée par le courant, celui qui
la trouvera est destiné à devenir le bien-aimé.
Ceux qui connaissent peu
ou prou les traditions païennes baltes retrouveront les rituels de Līgo et Jāņi
en Lettonie et de Rasos et Joninės en
Lituanie, toutes traditions récupérées par les Eglises
chrétiennes pour la Saint-Jean (voir aussi http://gillesenlettonie.blogspot.fr/2010/06/ligo-et-jani.html).
Cette fête a en outre inspiré
l’écrivain ukrainien (né près de Poltava) Nicolas Gogol (Микола Гоголь) pour sa nouvelle « La
nuit d’Ivan Kupala ») et le compositeur russe Modeste Moussorgski (Модeст Мусоргский
) pour son poème symphonique « Une nuit sur le mont Chauve ».
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