Le problème de la censure
d’internet dans un pays comme la Russie, c’est que même le Ministre des
Affaires Etrangères n’arrive plus à être informé ……
Car, manifestement, M. Sergueï Viktorovitch Lavrov, Ministre
des Affaires Etrangères de la Fédération de Russie depuis le 9 mars 2004, était
mal informé sur le contenu du Mémorandum de Budapest du 5 décembre 1994 quand
il a déclaré, le 26 janvier 2015, répondant à une question lors d’une
conférence de presse : ”Si vous faites allusion au Mémorandum de Budapest,
nous ne l’avons pas violé. Il comporte une seule obligation – c’est-à-dire, ne
pas utiliser d’armes nucléaires contre l’Ukraine. Personne
n’a lancé une quelconque menace d’utilisation d’armes nucléaires contre
l’Ukraine “ (“If you’re referring to the Budapest
Memorandum, we have not violated it. It contains only one obligation—i.e., not
to use nuclear weapons against Ukraine. No one has made any threats to use
nuclear weapons against Ukraine.”)
Certes, la réaffirmation
de la non-utilisation d’armes nucléaires contre l’Ukraine, en tant que nouveau
membre (à l’époque : 1994) du Traité sur la non-prolifération des armes
nucléaires (TNP), fait bien partie du Mémorandum de Budapest, il en est même le
point 5 (sur 6).
Signature du Mémorandum de Budapest, le 5 décembre 1994 |
Mais M. Lavrov a
manifestement oublié les 5 autres points, dont le premier : “The Russian Federation, the
United Kingdom of Great Britain and Northern
Ireland and the United States of America reaffirm their commitment to Ukraine, in accordance with the
principles of the Final Act of the Conference on Security and Cooperation
in Europe, to respect the independence and sovereignty and the existing borders of Ukraine” (La Fédération de Russie, le Royaume Uni de
Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord et les Etats-Unis d’Amérique réaffirment leur
engagement, conformément aux principes de l’acte final de la Conférence sur la Sécurité
et la Coopération en Europe, de respecter
l’indépendance, la souveraineté et les frontières actuelles de l’Ukraine.
Dans la mesure où M. Poutine
a reconnu (on peut même dire qu’il s’en est vanté) que ce sont des troupes
russes qui se sont emparées de la Crimée et, a fortiori, que celle-ci a été
annexée à la Russie suite à un pseudo référendum non reconnu internationalement,
il y a clairement violation du Mémorandum de Budapest.
Pour faire bon poids, on
ajoutera que, par le point n° 2 du Mémorandum, la Russie s’engage à «s’abstenir de la menace ou de l’emploi de la
force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance de l’Ukraine, et
qu’aucune de leurs armes ne sera jamais utilisée contre l’Ukraine,
sauf en cas de légitime défense ou en conformité avec la charte des Nations
unies. »
Il est donc urgent de
faire parvenir à M. Lavrov un exemplaire du Mémorandum de Budapest car il le connaît manifestement très mal !
Mais, suis-je bête !
Savez-vous qui était le cosignataire pour la Russie de la lettre qui adressait,
le 7 décembre 1994, le texte du Mémorandum de Budapest au Secrétaire Général
des Nations-Unies, M. Boutros Boutros-Ghali ? Le représentant permanent de
la Fédération de Russie auprès des Nations-Unies, un certain Sergueï
Viktorovitch Lavrov ……
Alors, finalement, est-ce
que M. Lavrov ne se ficherait pas « un peu » de nous ?
Voir
également :
http://gillesenlettonie.blogspot.fr/search?updated-min=2014-01-01T00:00:00%2B02:00&updated-max=2015-01-01T00:00:00%2B02:00&max-results=50
Bonjour,
RépondreSupprimerUne erreur c'est glissé dans le billet "quand il a déclaré, le 26 janvier 2015" c'est 2016... et oui le temps passe !