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lundi 24 juin 2019

Des anniversaires napoléoniens en juin en Lituanie



Les 24 et 25 juin sont des dates très napoléoniennes dans l'histoire de la Lituanie.

En effet, Napoléon 1er est venu dans la région dès 1807 à l’occasion de la signature des traités de Tilsit. Après l’écrasante défaite des troupes russes du Général Bennigsen le 14 juin 1807 à Friedland (aujourd’hui Pravdinsk), les Français attinrent le Niémen le 19 juin 1807. Ce sont les généraux russes qui supplièrent le Tsar de solliciter un armistice.

Le 25 juin 1807, entre 13H et 14H30, le Tsar de toutes les Russies et l’Empereur des Français vont se rencontrer au milieu du Niémen sur un radeau de luxe construit par le Général comte Lariboisière. Alexandre 1er aurait dit à Napoléon « Je hais autant les Anglais que vous », ce à quoi l’Empereur aurait répondu « En ce cas, la paix est faite » !  

La rencontre des deux empereurs à Tilsit le 25 juin 1807

Le premier traité de Tilsit est signé en secret le 7 juillet 1807 entre les deux empereurs. Il associe la Russie au blocus continental, mais lui laisse les mains libres pour s’emparer de la Finlande et démembrer l’Empire ottoman. Le second traité, celui-ci public, est signé le 9 juillet 1807 avec la Prusse et consacre le démembrement de celle-ci. Il est notamment créé le Duché de Varsovie à partir de terres polonaises et lituaniennes (Užnemunė). Les traités de Tilsit ressemblent à un partage de l’Europe. Mais l’accord est mal accueilli à Saint-Pétersbourg, car on subodore que l’application du blocus continental va ruiner l’économie russe. 

Napoléon 1er reviendra en 1812. Accusant le Tsar Alexandre 1er de ne pas respecter l’accord de Tilsit, il décide d’attaquer la Russie. Il faut dire qu’au début 1812, Napoléon est au faîte de sa gloire, gouvernant directement un tiers de l’Europe, de Hambourg à Barcelone, d’Amsterdam à Dubrovnik.

La Grande Armée commence à franchir le Niémen dans la nuit du 23 au 24 juin 1812. Le 24 Juin, Napoléon s’installe dans Kaunas au couvent de la Sainte-Croix, qu’il quittera le 27 juin à 4 heures du matin par celle qui est encore aujourd’hui la Prancūzų gatvė, la rue des Français, passe la nuit dans un château 4 km à l’ouest de Vievis et arrive le 28 juin midi devant Vilnius, prise le matin par Murat et entre dans la ville par la Porte de l’Aurore.

Le franchissement du Niémen le 24 juin 1812

Napoléon 1er a personnellement séjourné du 28 Juin au 16 Juillet 1812 dans le palais épiscopal de Vilnius, devenu en 1795 le palais du gouverneur russe et qui, après transformations au cours du XIXe siècle, deviendra l’actuel palais présidentiel. Au cours de ce séjour de 19 jours, que certains trouveront trop long (mais facile à dire après……), l’Empereur a mis en place la structure administrative du Grand-duché de Lituanie, mais surtout a fait de Vilnius un point essentiel de ses opérations futures. Napoléon avait notamment besoin de temps pour se réapprovisionner et pour réorganiser les territoires occupés.

Pendant cette période dite française, la vie publique fut intense. Il y eut des spectacles, des soirées dansantes, des loteries, mais aussi des fêtes pour célébrer des événements divers. Le 14 Juillet, le général comte lituanien Liudvikas Mykolas Pacas donna un bal dans son palais du 7 rue Didžioji (où il hébergeait le Prince Murat), au cours duquel Napoléon fit une apparition. Le 15 Août 1812, date anniversaire de la naissance de l’Empereur (en 1769), le Maire de Vilnius, Mykolas Römeris (1778 – 1853) fait rebaptiser la place devant le palais épiscopal en Place Napoléon.

Le retour sera plus rapide. L’Empereur quitte l’armée le 5 décembre à Smorgoni, avant de rejoindre Paris au plus vite car le Général Mallet y conspire. Le 6 décembre au petit matin, il rencontre Maret, Ministre des Affaires Étrangères, à Medininkai, atteint Vilnius à 10H15 sans y entrer, puis Kaunas le 7 décembre à 5H du matin, talonné par les cosaques. Il sera à Paris le 18 décembre à 23H45.

Cérémonie au cimetière d'Antakalnis, le 25 juin 2012 (Cherchez bien : j'y suis !)


J'envoie un message en l'air comme on dirait à l'armée. Il serait à mon sens intéressant qu'il y ait, côté lituanien, un panneau explicatif soit érigé afin de marquer le lieu de la rencontre de Tilsit, à l'image de ce qui a été (très bien) fait à Kaunas, sur la Colline Napoléon. Par ailleurs, jusqu'en 1944 (des pilotes de Normandie-Niémen se sont fait photographier devant), il y avait sur un des murs du palais présidentiel une plaque rappelant le séjour de Napoléon dans ces murs. Sans aller jusqu'à rebaptiser Napoleono la Daukanto aikštė, peut-être qu'un panneau ou une plaque serait là-aussi le bienvenu. Car, en 1812, les Lituaniens avaient mis beaucoup d'espoir dans Napoléon, espérant que celui-ci rétablisse leur indépendance perdue en 1795.

Panneau sur la colline Napoléon, surplombant le Niémen


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