Au cours de la Conférence de Postdam (17 juillet – 2 août 1945), les alliés vainqueurs (États-Unis, Grande-Bretagne et URSS) avaient fixé le sort des vaincus, l’Allemagne, l’Italie et le Japon, et plus généralement de l’Europe. L’Allemagne fut amputée de ses territoires de l’est et fut partagée en quatre zones d’occupation. Staline, dont on avait oublié le pacte avec Hitler du 23 août 1939, triomphait et annexait les États baltes, la Prusse orientale (Königsberg) et la Pologne orientale.
Mais, très vite, émergea une rivalité entre l’Union soviétique et les Occidentaux. Ce fut le début de la guerre froide (dont on parle beaucoup du retour ces temps-ci) et un rideau de fer (expression employée pour la première fois par Winston Churchill le 5 mars 1946) sépara l’Europe en deux. Du 24 juin 1948 au 12 mai 1949, les soviétiques firent le blocus terrestre de Berlin-ouest qui ne pu être contourné par les Alliés que grâce à 30 000 vols pour ravitailler la ville.
La crise du blocus accéléra la division de l’Allemagne. Le 23 mai 1949, la Loi Fondamentale (= Constitution) de la République Fédérale d’Allemagne (RFA), capitale Bonn, fut adoptée. Le premier chancelier de la RFA fut Konrad Adenauer. En retour, la République Démocratique Allemande (RDA), capitale Berlin-Est, est créée le 5 octobre 1949.
Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, à Berlin, la RDA commença l’installation de barbelés puis, le 15 août, l’érection d’un mur afin de constituer « un rempart contre le fascisme » ! En fait, il s’agissait de stopper l’exode des Allemands de l’est vers l’ouest qui, début août, avait atteint 2 000 passages par jour. Le 27 octobre 1961, on est à deux doigts de l’affrontement direct, blindés américains et russes se faisant face pendant 16 heures de part et d’autre du Checkpoint Charlie(cf. ci-dessous)
Mais, le 18 octobre 1989, Erich Honecker, numéro 1 du Parti Socialiste Unifié d’Allemagne (Sozialistische Einheitspartei Deutschlands – SED) depuis 1971, déstabilisé par les mouvements démocratiques en Hongrie et en Tchécoslovaquie, opposé aux réformes de Gorbatchev, est contraint à la démission. Dès le 31 octobre 1989, à Dresde et à Leipzig, puis le 4 novembre à Berlin-Est (un demi-million de personnes sur l’Alexander Platz), les Allemands de l’est manifestent pour réclamer notamment des élections libres et la liberté de la presse.
Le 9 novembre 1989 au soir, l’incroyable se produit : Günter Schabowski, porte-parole du SED, déclare à la presse que les voyages privés vers l’étranger sont autorisés sans justificatif, mesure qui entre en vigueur immédiatement, ce qui provoque un afflux des Allemands de l’Est pour franchir le mur. Le 3 octobre 1990, l’Allemagne est réunifiée.
Depuis cette « chute » du mur de Berlin, beaucoup ont cru que l’Europe était définitivement entrée dans une ère de paix éternelle. Ainsi, dès 1990, Laurent Fabius, Premier Ministre français, voulait « engranger les dividendes de la paix », considérant l’absence de menace visible. C’était oublier qu’au sein de l’URSS des Nations étaient encore assujetties, à commencer par les trois États baltes, où l’URSS tua encore en janvier et juillet 1991.
A l'Ouest, les budgets de la défense furent longtemps et clairement considérés comme des variables d’ajustement. Or, pendant le même temps, la Russie modernisait son outil de défense, et augmentait considérablement la part réelle des dépenses consacrées, au sein du budget fédéral, à la défense nationale. Mais surtout, nos dirigeants occidentaux sont sur la retenue alors que la Russie, mais aussi le Bélarus, se livrent à des exactions aussi bien à l'intérieur qu'à l’extérieur de leurs frontières.
Le 9 novembre 1989, ce n’est pas seulement le mur de Berlin qui est tombé. Ce sont aussi nos défenses.
Potsdam.... Pas post
RépondreSupprimer