L'icône de Notre-Dame de Kazan |
NB : les dates ci-dessous sont données a priori dans le
calendrier julien (c’est du moins le cas du 22 octobre 1612). Il convient donc
d’ajouter 10 jours - qui correspondent au décalage entre les deux calendriers
entre 1582 et 1700 – pour obtenir la date correspondante du calendrier grégorien.
Le 22 octobre 1612 une
milice russe, précédée de l’icône de la Vierge de Kazan, rentre à Moscou et en chasse
les envahisseurs polonais qui l’occupaient depuis plus de 2 ans.
Tout avait commencé en
1584 avec l’arrivée sur le trône de Fédor
1er, un Riourikide, fils d’Ivan IV dit le Terrible. Fédor est
qualifié de « peu intelligent, légèrement retardé et incapable de
gouverner » ! Le sachant, Ivan IV avait institué un Conseil de
régence, mais c’est en fait Boris Godounov, beau-frère du Tsar Fédor, non
membre du Conseil, qui s’empare de facto du pouvoir. Après la mort de Fédor le 7 janvier 1598, Boris Godounov est élu Tsar par un Zemski
Sobor (qu’on peut comparer aux Etats Généraux en France) convoqué par
le patriarche Job.
Il va s’en suivre une
période d’une quinzaine d’années pendant laquelle les intrigues et les
rivalités des prétendants au trône vont mettre en péril l’existence de l’Etat
russe. Cette période est connue sous le nom de Temps des troubles.
De 1601 à 1603, la famine et la peste ravagent
les campagnes et des hordes de brigands pillent le pays. Aussi, lorsque le premier faux Dimitri (un imposteur du
nom de Grégori Otrepiev, prétendant être le Tsarévitch Dimitri, fils d’Ivan IV
mort à Ouglitch en 1591 dans des circonstances troubles) entre en Russie en
octobre 1604, il est bien accueilli par toutes les couches sociales, lassées de
Boris Godounov. Dimitri entre à Moscou le 30 juin 1605, après la mort subite de
Boris Godounov et l’assassinat de la veuve et du fils de celui-ci. Couronné
Tsar le 30 juillet 1605 sous le nom de Dimitri II, réformateur mais contesté,
il sera assassiné le 17 mai 1606, 9 jours après son mariage avec une noble
polonaise, Marina Mniszek.
Car la République des Deux Nations
(polono-lituanienne) joue un rôle trouble (sans jeu de mot !) pendant
cette période. Des membres de la noblesse polono-lituanienne soutiennent le
faux Dimitri en 1605 – 1606, mais sans l’accord du Roi Sigismond III (Zigmantas Vaza). Quand le Tsar Vassili IV Chouiski (légalement
élu après le premier faux Dimitri) conclut une alliance avec les Suédois en
1607, Sigismond III déclare la guerre à la Russie, dans l’espoir d’obtenir des
concessions territoriales.
Après quelques victoires, dont celle de la bataille de Klouchino (4 juillet 1610),
les Polono-Lituaniens font leur entrée à Moscou. Le 27 août 1610, le prince Ladislas, 15 ans,
fils de Sigismond III, est désigné Tsar par un conseil restreint des boyards
russes. Mais le Roi de Pologne, arguant de jeune âge de son fils, envisageant
de venir lui-même de régner à Moscou, l’ensemble des boyards refuse d’agréer
cette nomination ! Les Russes, sous le commandement de Procope Liapounof,
se soulèvent et assiègent en mars 1611 les soldats polonais cantonnés dans le Kremlin
de Moscou. L’anarchie s’installe dans le Tsarat.
C’est le Prince
Dmitri Pojarski qui accepta de prendre la tête d’une armée de volontaires
en formation à Nijni-Novgorod, à condition d’être assisté d’un boucher
prospère, Kuzma Minin, membre de la
guilde de Nijni-Novgorod. Après avoir prié l’icône de Notre-Dame de Kazan, une
des plus saintes de Russie, Pojarski et ses troupes mirent le siège au Kremlin
de Moscou le 18 août 1612
et interceptèrent les renforts du Grand Hetman de Lituanie, Jonas
Karolis Chodkevičius. Un des points clés fut la capture, par la
Prince Dmitri Troubetskoï, des provisions destinées à la garnison polonaise du
Kremlin. La famine s’installa et la garnison dut se rendre le 22 octobre 1612.
Pojarski (à gauche) et Minine |
Au début de 1613, le Zemski Sobor décide d’élire
un Tsar russe et, le 21
février 1613, choisit Michel
Romanov, dont la famille est proche des anciens Riourikides, et qui sera
couronné le 22 juillet 1613 sous le nom de Michel 1er.
Michel 1er Romanov |
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