Adam Mickiewicz est de ces
Lituaniens que tout le monde croit Polonais. Et pourtant ……
Adam Bernard Mickiewicz,
ou Adomas Bernardas Mickevičius, naît
à Nowogrodek (Naugardukas) le 24 décembre 1798, donc peu après le troisième et dernier
partage de la Pologne – Lituanie. Il est issu d’une famille de petite noblesse
lituanienne, de celles qui se sont polonisées après l’Union de Lublin (1er
juillet 1569), installée dans une région biélorusse du Grand-duché de Lituanie.
Après avoir étudié dans
une école de Dominicains à Nowogrodek, il rejoint en septembre 1815 l’Université
impériale (de langue polonaise) de Vilnius où il suit des études scientifiques
et philologiques afin de devenir enseignant. Il enseignera d’ailleurs dans une
école secondaire de Kaunas de 1819 à 1823.
Adam Mickiewicz est d’abord
l’un des plus grands poètes romantiques européens et il est, avec Juliusz Slłowacki
(Volhynien du Grand-duché de Lituanie) et Zygmunt Krasiński, l’un des trois « bardes
polonais » (sic). Le fait est connu, et je ne m’étendrai pas dessus. Sinon
pour rappeler que son œuvre la plus connue, « Pan Tadeusz » (« Ponas
Tadas ») commence par :
Ô ma Lituanie ! Ainsi
que la santé,
Seul qui te perd connaît ton
prix et ta beauté.
Je vois et vais décrire
aujourd’hui tous tes charmes,
Ma patrie ! et
chanter mes regrets et mes larmes.
Mais,
le 1er octobre 1817, étudiant à Vilnius, il est parmi les co-fondateurs
d’une société secrète, les Philomates, qui a des liens avec une
société encore plus radicale, prônant l’indépendance de la Pologne, les Philarètes.
En 1823, l’organisation est découverte par les autorités russes et, après un
long procès, 108 membres sont emprisonnés ou envoyés aux travaux forcés (katorga) en Sibérie. Mickiewicz est
emprisonné au monastère des Basiliens à Vilnius du 23 octobre 1823 au 21 avril
1824.
Plaque au Monastère des Basiliens, rappelant l'emprisonnement de Mickiewicz |
A
partir de 1824, Adam Mickiewicz fut banni et dut partir pour la Russie
centrale, principalement à Saint-Pétersbourg (où il arriva fin novembre 1824) et
à Moscou. Il alla toutefois, de février à novembre 1825, à Odessa et en Crimée,
ce qui lui inspira les « Sonnets Criméens ».
En
1829, il fut autorisé à voyager en Europe et se rendit d’abord principalement
dans ce qui n’était pas encore ni l’Allemagne ni l’Italie. Il n’est pas
impossible qu’il ait passé des messages au profit des Carbonari (révolutionnaires italiens) et de l’argent de la part de
la diaspora polonaise en France pour les insurgés polonais en Pologne.
Le
31 juillet 1832, Adam Mickiewicz s’installe à Paris où il se marie avec Celina
Szymanowska le 22 juillet 1834. Pan
Tadeusz est publié à Paris en juin 1834. Après une parenthèse comme
professeur de littérature latine à l’Université de Lausanne (1838 – 1840), il
revient à Paris tenir la chaire de langues et littératures slaves au Collège de
France (1840 – 28 mai 1844).
Monument à Vilnius |
Progressivement,
il s’engagea en politique, allant jusqu’à créer le 29 mars 1848 à Rome une « Légion
Mickiewicz », destinée à prendre part à la libération de l’Italie mais
dont l’effectif restera symbolique. En France, il publie «un journal, « La
Tribune des peuples », du 29 mars au 10 novembre 1849, où il soutient la
démocratie et le socialisme, ainsi que les idéaux de la Révolution française.
Il soutient les franco-britanniques engagés dans la guerre de Crimée, espérant
l’avènement d’un nouvel ordre européen et le retour de la Pologne à l’indépendance.
Il
quitte d’ailleurs Paris le 11 septembre 1855, chargé d’une mission diplomatique
par le gouvernement français vers l’Empire ottoman : organiser des unités
polonaises qui combattraient les Russes sous commandement ottoman. Mais, ayant
vraisemblablement contracté le choléra (certains disent qu’il aurait été
empoisonné), il meurt dans son appartement du quartier de Pera à Constantinople
(Istanbul) le 26 novembre 1855.
Les restes d’Adam
Mickiewicz furent transportés en France et furent inhumés au cimetière des
Champeaux à Montmorency (Val d’Oise), Panthéon de l’immigration polonaise. En
1890, ils sont transférés à Cracovie et inhumés solennellement le 4 juillet
dans la cathédrale du Wawel (crypte des grands poètes nationaux).
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