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lundi 24 novembre 2014

Cérémonies commémoratives en mémoire des victimes de l’Holodomor



La famine et le génocide ukrainiens de 1932 – 1933, connus sous le nom d’Holodomor,  occupent une tragique place à part dans l’histoire de l’Ukraine, mais aussi de l’Europe. Contrairement à ce que certains voudraient encore faire croire aujourd’hui, l’extermination de millions de paysans ukrainiens par une faim artificielle, a été un acte conscient et délibérément déclenché par le régime soviétique de Joseph Staline en vue d’anéantir systématiquement les aspirations du peuple ukrainien à la liberté et à l’indépendance.

Pendant les décennies qui ont suivi cette tragédie, ses raisons et son ampleur ont été passées sous silence, voire déformées, par le pouvoir soviétique. Ce n’est qu’après l’accession de l’Ukraine à l’indépendance que la vérité a été révélée. Le nombre exact de victimes reste inconnu et restera sans doute même impossible à déterminer. Suivant les historiens (sachant que les sources soviétiques étaient souvent falsifiées), l’Holodomor aurait fait entre 2,8 (sources russes) et 7 à 10 millions de morts (sources ukrainiennes). 



Le 26 Novembre 1998, le Président ukrainien Leonid Koutchma a pris un décret présidentiel désignant le quatrième samedi de Novembre comme Jour national du souvenir en mémoire des victimes de cette grande famine.

Le 28 Novembre 2006, de Parlement ukrainien a voté pour la reconnaissance de l’Holodomor comme un génocide contre le peuple ukrainien. Il semblerait en effet que, contrairement aux autres famines qui ont précédé en URSS (1921-23, 1924-26, 1927-28), et à celle qui a suivi (1946-47), celle de 1932-33 se soit distinguée par la volonté d’éradiquer le nationalisme ukrainien et de punir les paysans ayant un certain niveau d’aisance, les Koulaks. A ce titre, il s’agirait bel et bien d’un génocide.


A ce jour, 24 pays (dont les 3 Etats baltes), ont reconnu l’Holodomor comme génocide. Pas la France.

Le quatrième samedi de Novembre a été reconnu par les communautés ukrainiennes dans le monde comme le jour choisi pour se souvenir des victimes de l’Holodomor et pour promouvoir les libertés fondamentales d’une société démocratique. C’est ainsi que des cérémonies ont eu lieu hier 23 novembre à Paris, avec dépôt de gerbe sur la tombe du soldat inconnu à l’Arc de Triomphe et liturgie et requiem à la cathédrale Notre-Dame de Paris.


Ces cérémonies prennent un relief particulier dans le contexte actuel, après que la Russie ait annexé en toute illégalité la Crimée ukrainienne et fasse régner la terreur et la guerre dans le Donbass. Il est important que de tels crimes soient révélés, que la mémoire des victimes soit conservée et que la souffrance des Ukrainiens soit reconnue, afin que de telles tragédies, décidées au nom d’une idéologie mortifère, ne se reproduisent plus ou, dans le cas présent, s’arrêtent.  

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