Romain Gary jeune |
C’est le 21 mai 1914 (du
calendrier grégorien) qu’est né à Vilnius Roman
Kacew. Roman, puis Romain Kacew, ne deviendra Romain Gary qu’en 1943. Mais
aussi Emile Ajar, Shatan Bogat, Fosco Sinibaldi …… Car, durant sa vie d’adulte, Romain Gary
jouera constamment avec plusieurs versions de ses origines. Essayons d’y voir
clair.
Roman Kacew est issu de
deux lignées de Juifs ashkénazes. Son père, Arieh-Leib Kacew est un fourreur né
à Vilnius en 1883, par ailleurs administrateur d’une synagogue. Sa mère, Mina
Owczyńska est née à Švenčionys en 1879. Ses parents se sont mariés à Vilnius le
28 août 1912. En 1914, Arieh-Leib et mina Kacew sont de nationalité russe,
avant de devenir polonais en 1920, quand la Pologne occupera la région de
Vilnius.
Passeport de Mina Kacew délivré en 1925, avec Roman, 11 ans |
Le père est mobilisé
pendant la guerre dans l’armée russe, Mina et Roman quittent Vilnius pour s’installer
quelques mois à Švenčionys. La mesure d’expulsion des Juifs de la zone de front
les oblige à partir en Russie intérieure, mais les informations sur cette
période sont contradictoires. Finalement ils reviennent à Vilnius en septembre
1921, sans doute suite à la paix de Riga (18 mars 1921) signée entre la Pologne
et les bolcheviques. Ils vont résider pendant plusieurs années au 16 de la rue
Wielka Pohulanka, aujourd’hui rue Basanavičius, appartement n° 4.
Plaque bilingue lituanien-français sur le 16 Basanavičius |
Romain Gary racontera
cette jeunesse à Vilnius (qu’il appelle Wilno, à la polonaise) dans la première
partie de La promesse de l’aube
(1960). Le récit se veut autobiographique, mais certains passages relèvent plus
de la fiction que du vécu. Mais le plus important est qu’il rend hommage à sa
mère qui croit en un destin extraordinaire pour son fils : « Tu seras un héros, tu seras général ….. Ambassadeur
de France ».
C’est d’ailleurs une scène
de La promesse de l’aube qu’illustre
la statue de Romas Kvintas dédiée à Gary, en face du 16 Basanavičius où il a
habité. La statue, inaugurée en 2007, représente le jeune Roman, âgé de 9 ans,
s’apprêtant à manger une chaussure pour séduire sa petite voisine, Valentina ……
Romain Gary et sa mère
émigreront en France, à Nice, en 1928 et il sera naturalisé français en 1935. Par
la suite, il sera un héros de la France libre, Compagnon de la Libération,
Commandeur de la Légion d’Honneur, Consul de France à Los Angeles, deux fois
Prix Goncourt sous deux identités différentes. L’écrivain se donnera la mort à
Paris, le 2 décembre 1980.
Le Capitaine Romain Gary (2e en partant de la droite) recevant la Croix de la Libération en août 1945 à Nancy |
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