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vendredi 16 août 2019

Deux ans d'alliance germano-soviétique (2)

Staline


Nous avons vu précédemment que c'est au moment des accords de Munich (29-30 septembre 1938) que les rapports germano-soviétiques sont au plus bas .

C'est Staline qui, dans son discours d'ouverture du XVIIIe congrès du Parti communiste pansoviétique (bolchevik), le 10 mars 1939, fait comprendre à l'Allemagne qu'il est prêt à chercher un accord avec elle. Le 1er avril, lors d'un discours à Wilhelmshafen, Hitler reprend l'image de Staline, disant qu'il ne fallait pas « tirer les marrons du feu pour les puissances occidentales ». (NB : il s'avère que le rapprochement avec Hitler a été voulu personnellement par Staline).

Initialement, Hitler voulait un arrangement amiable avec la Pologne pour régler le problème de Dantzig et du couloir de Dantzig. (Rappelons que le Traité de Versailles de 1919 retira Dantzig à l'Allemagne, bien que sa population soit à 95 % germanophone, pour en faire une ville-libre sous la protection de la Société des Nations. Il y avait en outre un corridor, permettant l'accès de la Pologne à la mer, le tout séparant la Prusse orientale du reste de l'Allemagne). Après les accords de Munich, Hitler exigea un plébiscite sur l'appartenance de ces territoires. Mais, le 21 mars 1939, la Pologne refusa de composer sur la question de Dantzig et du couloir. D'où le revirement d'Hitler le 1er avril, un rapprochement avec la Russie permettant d'envisager un quatrième partage de la Pologne.

La ville-libre et le couloir de Dantzig

Le 6 avril 1939, le Premier Ministre britannique, Neville Chamberlain, révéla avoir signé un accord bilatéral d'assistance mutuelle avec la Pologne. A partir de là, le but de Hitler était simple : isoler la Pologne et la liquider avant qu'une intervention franco-anglaise puisse peser dans al balance. Pour ce faire, il fallait intéresser l'URSS à la Pologne, en la faisant sa complice.  

Car, à la mi-avril, débutent des négociations entre l'URSS, la France et la Grande-Bretagne, à la demande de cette dernière. Mais les démocraties occidentales, liées avec la Pologne, n'ont aucune monnaie d'échange (ils argumentent que c'est « pour la liberté »), alors que Staline voit tout l'intérêt qu'il pourrait retirer d'un accord avec Hitler. Le 3 mai 1939, il;limoge Maxime Litvinov, Commissaire aux Affaires Étrangères depuis 1930 et partisan d'une alliance URSS - France – Grande-Bretagne. Il est remplacé par Viatcheslav Molotov et les contacts secrets entre Moscou et Berlin s'intensifient. Berlin enregistre avec satisfaction, car c'est une nouvelle étape, une déclaration de Molotov stipulant que « les relations économiques entre les deux pays {devaient} avoir, pour aboutir, une base politique ».

Viatcheslav Molotov

Fin juillet 1939, son Etat-Major soumet à Hitler le plan de campagne contre la Pologne. Hitler fixe la date de l'attaque au 26 août. Le 29 juillet 1939, Joachim von Ribbentrop, Ministre des Affaires Étrangères du Reich, fait savoir à Molotov que l'Allemagne est prête à « reconnaître les intérêts russes dans la Baltique et en Pologne ».

Joachim von Ribbentrop

Les Allemands sont pressés car les hostilités avec la Pologne sont censées commencer le 26 août. Le 20 août, Hitler envoie un message personnel à Staline, lui demandant de recevoir Ribbentrop le 22 ou au plus tard le 23 août. Le 21 août, Staline accepte.

A suivre …….


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