Staline |
Nous
avons vu précédemment que c'est au moment des accords de Munich
(29-30 septembre 1938) que les rapports germano-soviétiques sont au
plus bas .
C'est
Staline qui, dans son discours d'ouverture du XVIIIe congrès
du Parti
communiste pansoviétique (bolchevik), le
10 mars 1939, fait comprendre à l'Allemagne qu'il est prêt à
chercher un accord avec elle. Le 1er
avril, lors d'un discours à Wilhelmshafen, Hitler reprend l'image de
Staline, disant qu'il ne fallait pas « tirer les marrons du
feu pour les puissances occidentales ». (NB : il s'avère
que le rapprochement avec Hitler a été voulu personnellement
par Staline).
Initialement,
Hitler voulait un arrangement amiable avec la Pologne pour
régler le problème de Dantzig et du couloir de Dantzig. (Rappelons
que le Traité de Versailles de 1919 retira Dantzig à l'Allemagne,
bien que sa population soit à 95 % germanophone, pour en faire
une ville-libre sous la protection de la Société des Nations. Il y
avait en outre un corridor, permettant l'accès de la Pologne à la
mer, le tout séparant la Prusse orientale du reste de l'Allemagne).
Après les accords de Munich, Hitler
exigea un plébiscite sur l'appartenance de ces territoires. Mais,
le 21 mars 1939, la Pologne refusa de composer sur la question de
Dantzig et du couloir.
D'où
le revirement d'Hitler le 1er
avril, un rapprochement avec la Russie permettant d'envisager un
quatrième partage de la Pologne.
La ville-libre et le couloir de Dantzig |
Le
6 avril 1939, le Premier Ministre britannique, Neville Chamberlain,
révéla avoir signé un accord bilatéral d'assistance mutuelle avec
la Pologne. A partir de là, le but de Hitler était simple :
isoler la Pologne et la liquider avant qu'une intervention
franco-anglaise puisse peser dans al balance. Pour ce faire, il
fallait intéresser l'URSS à la Pologne, en la faisant sa complice.
Car,
à la mi-avril, débutent des négociations entre l'URSS, la France
et la Grande-Bretagne, à la demande de cette dernière. Mais les
démocraties occidentales, liées avec la Pologne, n'ont aucune
monnaie d'échange (ils argumentent que c'est « pour la
liberté »), alors que Staline voit tout l'intérêt qu'il
pourrait retirer d'un accord avec Hitler. Le 3 mai 1939, il;limoge
Maxime Litvinov, Commissaire aux Affaires Étrangères depuis 1930 et
partisan d'une alliance URSS - France – Grande-Bretagne. Il est
remplacé par Viatcheslav
Molotov
et
les contacts secrets entre Moscou et Berlin s'intensifient. Berlin
enregistre avec satisfaction, car c'est une nouvelle étape, une
déclaration de Molotov stipulant que « les relations
économiques entre les deux pays {devaient} avoir, pour aboutir, une
base politique ».
Viatcheslav Molotov |
Fin
juillet 1939, son Etat-Major soumet à Hitler le plan de campagne
contre la Pologne. Hitler fixe la date de l'attaque au 26 août. Le
29 juillet 1939, Joachim
von Ribbentrop,
Ministre des Affaires Étrangères du Reich, fait savoir à Molotov
que l'Allemagne est prête à « reconnaître
les intérêts russes dans la Baltique et en Pologne ».
Joachim von Ribbentrop |
Les
Allemands sont pressés car les hostilités avec la Pologne sont
censées commencer le 26 août. Le 20 août, Hitler envoie un
message personnel
à
Staline, lui demandant de recevoir Ribbentrop le 22 ou au plus tard
le 23 août. Le 21 août, Staline accepte.
A
suivre …….
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