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vendredi 9 août 2019

Deux ans d’alliance germano-soviétique (août 1939 – juin 1941) (1)




Le 23 août prochain, les États baltes commémoreront les 80 ans du pacte Molotov-Ribbentrop du 23 août 1939, dont les conséquences leur ont été si funestes pendant 50 ans. En trois posts distincts, j’étudierai la montée vers le pacte, le pacte en lui-même et surtout ses conséquences.

Signature du Pacte Molotov-Ribbentrop en présence de Staline


Le rapprochement de l'Allemagne (alors République de Weimar) et de l'URSS date du Traité de Rapallo (16 avril 1922)., signé en marge des accords de Gênes. Ce traité permet aux deux signataires de rompre l'isolement dont il font l'objet après la Première Guerre mondiale. Par ce traité, l'Allemagne et l'URSS renoncent aux réparations de guerre qu'elles se doivent réciproquement. Elles rétablissent leurs relations diplomatiques et commerciales.

Mais surtout, le traité met en place une collaboration militaire secrète qui durera jusqu'en 1933, avec des camps d'entraînement allemands en URSS : autour des gaz de combat à Saratov, de l'aviation à Lipetsk et des chars de combat à Kazan.



Le Traité de Berlin (24 avril 1926) confirme le Traité de Rapallo. Il confirme l'amitié entre l'Allemagne de Weimar et l'URSS. Les deux pays se promettent une neutralité mutuelle en cas d'agression par un pays tiers. Ils excluent également tout boycottage financier ou économique dirigé contre le pays partenaire.

L'arrivée d'Hitler au pouvoir en Allemagne le 30 janvier 1933 va changer progressivement les données, notamment économiques. Les premières manifestations hostiles vont venir de l'Allemagne, Hitler ordonnant la répression du parti communiste allemand et lançant une campagne de propagande anti-soviétique.

Le 2 mai 1935, la France et l'Union soviétique signent un traité d'assistance mutuelle. Celui-ci, dans son article 2, stipule : « Au cas où la France ou l'URSS seraient l'objet d'une agression non provoquée de la part d'un État européen, malgré les intentions sincèrement pacifiques des deux pays, l'URSS et réciproquement la France, se prêteront immédiatement aide et assistance ». Le traité ne sera jamais appliqué, l'état-major français étant hostile à une coopération militaire.

Le 25 novembre 1936, l'Allemagne nazie et l'Empire du Japon signent à leur tour le Pacte anti-Komintern, destiné, comme son nom l'indique, à contrer la IIIe Internationale communiste. Ils sont rejoints par l'Italie le 6 novembre 1937, puis ultérieurement par la Hongrie et l'Espagne en 1939.



Maxime Litvinov, qui était Commissaire du peuple (= Ministre) des Affaires Étrangères depuis 1930, suivait une politique de sécurité collective, essayant de contenir l'Allemagne nazie via la coopération avec la Société des Nations et les puissances occidentales. Cette politique échoua avec les accords de Munich (29-30 septembre 1938) par lesquels la Grande-Bretagne et surtout la France scellèrent le démantèlement de la Tchécoslovaquie face à l'Allemagne, sans tenir compte de la position soviétique.

Les protagonistes des Accords de Munich : Chamberlin, Daladier, Hitler et Mussolini


C'est au moment de Munich que les rapports germano-soviétiques sont au plus bas. A partir de Munich, vont se produire les premières oscillations dans les rapports entre les deux pays, oscillations qui pouvaient amener ou une rupture totale ou une étroite collaboration.

À suivre …….


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