Le
23 août prochain, les États baltes commémoreront les 80 ans du
pacte Molotov-Ribbentrop du 23 août 1939, dont les
conséquences leur ont été si funestes pendant 50 ans. En trois
posts distincts, j’étudierai la montée vers le pacte, le pacte en
lui-même et surtout ses conséquences.
Signature du Pacte Molotov-Ribbentrop en présence de Staline |
Le
rapprochement de l'Allemagne (alors République de Weimar) et de
l'URSS date du Traité de Rapallo (16 avril 1922)., signé en
marge des accords de Gênes. Ce traité permet aux deux signataires
de rompre l'isolement dont il font l'objet après la Première Guerre
mondiale. Par ce traité, l'Allemagne et l'URSS renoncent aux
réparations de guerre qu'elles se doivent réciproquement. Elles
rétablissent leurs relations diplomatiques et commerciales.
Mais
surtout, le traité met en place une collaboration militaire secrète
qui durera jusqu'en 1933, avec des camps d'entraînement allemands en
URSS : autour des gaz de combat à Saratov, de l'aviation à
Lipetsk et des chars de combat à Kazan.
Le
Traité
de Berlin (24
avril 1926) confirme le Traité de Rapallo. Il confirme l'amitié
entre l'Allemagne de Weimar et l'URSS. Les deux pays se promettent
une neutralité mutuelle en cas d'agression par un pays tiers. Ils
excluent également tout boycottage financier ou économique dirigé
contre le pays partenaire.
L'arrivée
d'Hitler au pouvoir en Allemagne le 30 janvier 1933 va changer
progressivement les données, notamment économiques. Les premières
manifestations hostiles vont venir de l'Allemagne, Hitler ordonnant
la répression du parti communiste allemand et lançant une campagne
de propagande anti-soviétique.
Le
2 mai 1935, la France et l'Union soviétique signent un traité
d'assistance mutuelle. Celui-ci, dans son article 2, stipule :
« Au
cas où la France ou l'URSS seraient l'objet d'une agression non
provoquée de la part d'un État européen, malgré les intentions
sincèrement pacifiques des deux pays, l'URSS et réciproquement la
France, se prêteront immédiatement aide et assistance ».
Le traité ne sera jamais appliqué, l'état-major français étant
hostile à une coopération militaire.
Le
25 novembre 1936, l'Allemagne nazie et l'Empire du Japon signent à
leur tour le Pacte anti-Komintern,
destiné, comme son nom l'indique, à contrer la IIIe Internationale
communiste. Ils sont
rejoints par l'Italie le 6 novembre 1937, puis ultérieurement par la
Hongrie et l'Espagne en 1939.
Maxime
Litvinov, qui était Commissaire du peuple (= Ministre) des Affaires
Étrangères depuis 1930, suivait une politique de sécurité
collective, essayant de contenir l'Allemagne nazie via la coopération
avec la Société des Nations et les puissances occidentales. Cette
politique échoua avec les accords
de Munich
(29-30 septembre 1938) par lesquels la Grande-Bretagne et surtout la
France scellèrent le démantèlement de la Tchécoslovaquie face à
l'Allemagne, sans tenir compte de la position soviétique.
Les protagonistes des Accords de Munich : Chamberlin, Daladier, Hitler et Mussolini |
C'est
au moment de Munich que les rapports germano-soviétiques sont au
plus bas. A partir de Munich, vont se produire les premières
oscillations dans les rapports entre les deux pays, oscillations qui
pouvaient amener ou une rupture totale ou une étroite collaboration.
À
suivre …….
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