Le
pacte signé le 23 août 1939 donnait l'assurance à l'Allemagne
qu'elle n'aurait pas à combattre sur deux fronts. On en verra
l'application dès la campagne de Pologne. Les accords économiques
avec l'URSS allaient en outre lui permettre d'échapper aux
conséquences du blocus.
A
partir de fin mars – début avril 1939, Hitler savait que la
Pologne ne céderait pas à ses exigences sur Dantzig. La solution
était de liquider la Pologne par une campagne-éclair avant que
toute intervention anglo-française put se produire utilement.
Près de Dantzig le 1er septembre 1939 |
Montant
de toutes pièces une opération commando prétendument polonaise à
Gleiwitz le 31 août, les forces allemandes attaquent la Pologne par
le nord, l'ouest et le sud au matin du 1er septembre 1939.
La bataille de Bzura se solde le 22 septembre par une victoire
allemande retentissante. 18 000 soldats polonais sont tués et 170
000 faits prisonniers.
Dès
le 3 septembre, date des déclaration de guerre de la
Grande-Bretagne et de l'Allemagne à la France, Ribbentrop avait
demandé à l'URSS de faire entrer des troupes en Pologne pour
occuper le territoire qui lui avait été réservé par le protocole
secret du 23 août. L'armée soviétique ne traverse la frontière
que le 17 septembre à 07H00, car Moscou cherchait une justification
politique. Les mouvements combinés des armées allemandes et
soviétique réalisent rapidement un encerclement total des forces
polonaise. A cette occasion, les pertes soviétiques n'ont été que
de 737 tués et 1862 blessés, mais suffisamment pour que Staline
salue publiquement l'amitié germano-soviétique « scellée
dans le sang ».
Les
Allemands auraient voulu le maintien d'un petit État polonais
indépendant, désarmé, exclusivement polonais. Staline, via
Molotov, se prononça pour le partage de la Pologne. Ces questions
territoriales seront réglées par un « accord de frontière »
conclu le 28 septembre. Un protocole secret précisait que le
territoire lituanien tombait dans la sphère d'intérêts de l'URSS.
A titre de compensation, le district de Lublin et une partie du
district de Varsovie tombaient dans la sphère d'intérêts de
l'Allemagne.
La
Pologne soumise et partagée, une collaboration militaire
soviéto-allemande et une aide économique de l'URSS à l'Allemagne
se mirent en place.
Sans
accord avec la Russie, l'Allemagne aurait dû immobiliser au moins
cinquante divisions pour garder les frontières de l'est. D'après
Goering, pendant la campagne de France, le front russe a été
presque dégarni puisqu'il n'y a été laissé qu'entre cinq à huit
divisions allemandes. Le pacte Molotov-Ribbentrop a été parmi
les facteurs les plus importants de la stratégie hitlérienne et,
par là, de la défaite française.
Officiers allemand et soviétique |
En
outre, environ 70 techniciens allemands vont prendre en charge, dans
les chantiers navals de Leningrad, la construction ou la réfection
ode certaines grandes unités de la marine soviétique. De son côté,
la marine soviétique met à la disposition de l'Allemagne une base
navale près de Mourmansk.
Enfin,
l'aide économique que l'URSS apporte à l'Allemagne est engagée
bien avant l'accord formel du 10 février 1940. Pendant la première
année, la Russie va fournir pour 800 millions de marks de produits
et services, notamment 900 000 tonnes d'huiles minérales, 100 000
tonnes de coton, 500 000 tonnes de minerai de fer, du manganèse, du
platine, du bois de charpente, du fourrage, etc ……
Le
10 mai 1940, l'offensive allemande est déclenchée contre la France.
Six semaines après l'armistice est signé.
Le
18 juin, Molotov exprime « les plus vives félicitations du
gouvernement des Soviets pour le magnifique succès de l'Armée
allemande ». Au même moment, il annonce les mesures prises par
la Russie dans les Pays baltes et l'envoi de Dekanosov en Lituanie,
de Vychinsky en Lettonie et de Jdanov en Estonie pour « mettre
au pas » les gouvernements de ces trois pays et les pays
eux-mêmes.
On
a donc vu que le Pacte Molotov – Ribbentrop a été déterminant
dans le déclenchement de la deuxième Guerre mondiale, permettant à
l'Allemagne d'être tranquille à l'est pour pouvoir attaquer à
l'ouest, mais permettant aussi à la Russie soviétique de sceller
l'avenir des États baltes pendant 50 ans.
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